Par Christophe Dordain
"Amicalement Vôtre" met en scène deux hommes riches et quelque peu désœuvrés. D'une part, un aristocrate britannique (Lord Brett Sinclair). C'est un beau parleur cultivé. Il habite Londres et vit de ses rentes tout en demeurant attaché aux traditions véhiculées par sa famille. D'autre part, un homme d'affaires américain, sorti des bas-fonds de New York (Daniel Wilde, surnommé « Danny »). Ils sont mis en contact par le juge Fulton. Ce dernier est un magistrat en retraite qui a quelques comptes à régler avec la pègre. Voilà qui va les entraîner dans plusieurs missions périlleuses au cours desquelles ils devront démontrer tout le spectre de leur talent. "Amicalement Vôtre", c'est donc un mélange explosif ! C'est ce qu'est parvenu à composer le juge Fulton. Une association combinat Lord Brett Sinclair (son raffinement, sa subtilité et sa grande élégance) conjuguée au style plus direct, mais tout aussi efficace, de Danny Wilde.
UN CONCEPT ORIGINAL ET SOLIDE
La série "Amicalement Vôtre" débute par deux invitations anonymes à l'hôtel Riviera (sur la côte d'Azur). Elles amènent un riche industriel américain, Danny Wilde, et un aristocrate anglais, Lord Brett Sinclair, à se rencontrer. Certes, ce curieux rendez-vous est inattendu. Mais il a été mais planifié par un juge à la retraite. Après une course-poursuite, dès l'aéroport, et le long de la Côte, course qui les sépare à un moment donné, leurs itinéraires respectifs conduisent nos deux héros au même endroit. Leurs véhicules s'immobilisant, capot contre capot, face à l'hôtel.
Peu après, dans la soirée, les deux hommes sont amenés à se revoir au restaurant. Un lieu qu'ils finiront par saccager au motif d'une appréciation différente de la recette d'un cocktail (le Créole crème avec une ou deux olives). Emmenés prestement par la police, ils se retrouvent dans une mystérieuse villa à la merci d'un hôte pour le moins énigmatique (le juge Fulton). Ce dernier est un homme déterminé à rétablir l'équilibre entre la loi et la justice. C'est pourquoi il décide de faire appel à ces deux tempéraments explosifs pour résoudre quelques affaires. La perspective de passer 75 jours en prison pour trouble à l'ordre public étant le judicieux moyen de "persuader" nos deux compères de l'aider dans sa quête de justice.
Autrefois, le Juge Fulton avait fait appliquer la loi dans les affaires criminelles qu’il instruisait. Néanmoins, quelques criminels avaient quand même réussi à y échapper. Maintenant à la retraite, il est résolu à rétablir l'équilibre entre la loi et la justice. Aussi, a-t-il décidé de faire appel à Danny et Brett pour solutionner quelques affaires. Il les convainc de travailler pour lui en leur faisant réaliser que la prison est leur seule autre issue. C'est ainsi que débute, pour ce duo, une nouvelle carrière pleine d'aventures et de dangers.
Ce couple antagoniste est composé de Danny Wilde dont l'origine est un quartier pauvre et dur de New-York (le Bronx). Parti de rien, il a, depuis, intégré la haute société. Le tout après avoir fait plusieurs fois fortune. Il n'a donc plus aucun souci à se faire pour l'avenir. Brett Sinclair, par contre, est un véritable Lord britannique. Il est le descendant d'une longue lignée d'aristocrates. Ceci se remarque par son élégance et ses manières. Il a étudié à Oxford en Angleterre. Les bases de l'intrigue sont jetées par Brian Clemens. Il est l’auteur du pilote du scénario. Un modèle de présentation efficace des deux principaux personnages.
"Amicalement Vôtre" est depuis devenue une série de référence depuis plus de 50 ans. Deux stars à l'affiche. Une musique devenue culte. Un générique inoubliable. Et, le plus important, de l'action conjuguée àun humour qui ne vieillit pas au fur et à mesure des rediffusions. En définitive, "The Persuaders" (puisqu'il s'agit du titre en V.O.), c'est aussi l'ambiance très "sixties" (bien que la série ait été tournée au tout début des années 70). Une série porté par un duo inhabituel. Parce que si, financièrement, nos deux héros sont égaux, un océan les sépare. Deux pays, une langue commune. Cependant, deux mondes aux mentalités presque antagonistes. Les dialogues ne cessent d'ailleurs de mettre en avant, tout au long des 24 épisodes, les différences entre le pays de Miss Marple et celui de l'Oncle Sam.
LA PRODUCTION DE LA SERIE
C'est en juillet 1969 que la presse annonce le retour de Roger Moore dans un nouveau programme télévisé. Annonce surprenante tant le comédien paraît alors lassé par le tournage d'une série. Les 118 épisodes du programme "Le Saint", produits entre 1962 et 1968, y sont sûrement pour quelque chose. C'est en février 1970, au festival de la télévision de Monte-Carlo, que Sir Lew Grade, le grand responsable de la firme ITC, confirme la mise chantier d'un nouveau programme dont le titre d'origine était "The Friendly Persuaders". Précisons que le titre fut rapidement l'objet d'un changement pour éviter une confusion avec un film tourné par Gary Cooper, en 1956, "Friendly Persuasion".
Le point de départ de la série revient à Robert S. Baker, un assistant metteur en scène, qui s'est associé avec Monty Berman pour fonder la société Tempean films, dans les années 1950. Ensemble, ils ont réalisé quelques films au cours de la décennie 60 dont un plus particulièrement consacré à Jack l'éventreur. Dans cette production, l'inspecteur O'Neil de Scotland Yard reçoit l'aide d'un policier américain, son vieil ami Sam Lowry, le duo se lançant à la poursuite du célèbre meurtrier. Toutefois, c'est au travers d'un autre programme tiré des romans de Leslie Charteris, "Le Saint", que l'idée d'un duo anglo-américain va continuer à faire son chemin. En effet, dans un épisode tourné en 1968, "The Ex-King Of Diamonds" écrit par John Kurse, et qui est le 115ème épisode de la série, Robert S. Baker associe Simon Templar à un américain dénommé Rod Huston. Trois épisodes plus tard, la production de la série s'arrête. Toutefois, l'idée d'un duo de choc va continuer à faire son chemin...
La première difficulté consiste à convaincre Roger Moore de s'embarquer pour une nouvelle aventure télévisuelle. Alors que les négociations s'entament entre la star et Sir Lew Grade, une autre difficulté se pointe à l'horizon qui réside dans le fait de trouver un partenaire à la hauteur de Roger Moore, un partenaire qui ne le domine pas, mais qui ne lui soit pas inférieur. On évoque le nom de Glenn Ford. Cependant, ce dernier s'intéresse à un autre projet de série qui débouchera sur le programme "Sam Cade". Rock Hudson est également cité, mais Moore trouve son style trop proche du sien. C'est alors qu'est évoqué le nom de Tony Curtis. Ce dernier sera rapidement convaincu.
Cependant, Roger Moore demeure rétif, car il sait qu'il fait partie de la short-list pour être le nouveau James Bond. Toutefois, la pré-production du film "Les Diamants Sont Eternels" débutant en 1970 avec le retour de Sean Connery, il finit par se rabattre sur la perspective lucrative d'une série à succès. Ainsi, les deux acteurs ont-ils fini par accepter le principe d'un contrat de cinq ans. Voilà qui montre quand même la confiance qu'inspirait ce programme potentiel.
LE TOURNAGE ET LA DIFFUSION
Le tournage débute en mai 1970 dans le Sud de la France pour une première durée de huit semaines dont quatre en France. Les extérieurs de sept épisodes sont ainsi mis en boîte, le complément étant réalisé aux studios Pinewood ainsi que dans ceux de la Victorine à Nice. En moyenne, deux semaines étaient allouées pour la fabrication d'un épisode, période bien plus longue que d'habitude tant l'équipe de production souhaitait apporter le maximum de soin à chaque détail. Précisons que le format employé fut le même qu’au cinéma, soit le 35 mm. Le tournage dura finalement plus d'une année pour s'achever en juin 71.
La première diffusion de la série est prévue en Australie. Généralement, le goût des australiens est comparable à celui des américains, ce qui inspirait confiance. Toutefois, cette parodie de série d'action et d'aventure n'obtint pas le succès escompté. Par contre, en France, grâce à un doublage judicieux interprété par Claude Bertrand et Michel Roux, "Amicalement Vôtre" devient un hit dès le mardi 03 octobre 1972, sur la 2ème chaîne de l'ORTF.
Une seconde saison avait été envisagée en 1971, pour laquelle la production pensait à Noel Harrison (fils du comédien Rex Harrison et co-vedette de la série "Annie, Agent Très Spécial" avec Stefanie Powers) en lieu et place de Roger Moore, car ce dernier avait cédé aux sirènes conjointes de 007 et d'Albert Broccoli. Cinq scénarios avaient déjà été écrits suite à un premier travail réalisé par Robert Baker et Tony Curtis : "A Long Weekend" (un script qui n'avait pas été retenu pour la première saison), "A Shooting War", "A Girl Could Get Killed...", "Rendez-vous" et "Invitation To A Funeral". Toutefois, ce projet sera finalement abandonné tant l'alchimie en Moore et Curtis était évidente. Rien ne pouvait la remplacer.
LES REALISATEURS DE LA SERIE
Leslie Norman : épisodes 8, 9, 12, 14, 18 et 19. Monteur puis producteur, il a dirigé quelques films de science-fiction dans les années 1950. On lui doit également "Dunkerque", en 1958), avec une approche bien plus réaliste que celle adoptée par Christopher Nolan. Citons de même "La Patrouille égarée", en 1961, une oeuvre décrivant l'histoire d'un commando anglais traqué par des japonais en Birmanie. Pour le petit écran, il a dirigé de nombreux épisodes de séries telles que "Le Saint", "Les Champions", "Département S", "Chapeau Melon et Bottes de Cuir", "Le Baron", et "Le Retour du Saint".
Roy Ward Baker : épisodes 2, 7, 20 et 22. Un touche-à-tout talentueux auquel on doit "Quatermass ou les monstres de l'espace" (1967), film dans lequel les martiens, avant de quitter notre chère planète, ont laissé aux humains leur intelligence mais aussi leur esprit belliqueux. Le mal serait donc originaire du subconscient de ceux qui possèdent des anciennes émanations martiennes ! Précisons qu'il n'a pas hésité à transporter le thème du vampirisme en Chine, combinant épouvante et Kung Fu, dans le formidable "Les Sept vampires d'or", en 1974, un must du genre. Parmi ses autres films, nombreux furent produits par la célèbre firme Hammer. Enfin, pour la télévision, on retiendra les séries "Le Baron", "Les Champions", "Département S", "Jason King" et "Poigne de fer et séduction".
Peter Hunt : épisode 11. Monteur de formation, il a notamment oeuvré sur la série "Destination Danger" avec Patrick McGoohan ainsi que sur de nombreux James Bond. Il a d'ailleurs réalisé un des meilleurs épisodes de la série, "Au Service Secret De Sa Majesté" avec George Lazenby, un crû 1969 mésestimé dans le cadre duquel Peter Hunt appliquait la règle du "1 coup de poing = 1 plan" dans les scènes de bagarres de l'agent 007, apportant à ces dernières un dynamisme jamais vu jusqu'alors. Il réalisera également deux films d'aventures avec Roger Moore : "Gold", en 1974, et "Parole d'homme", en 1976.
Roger Moore : épisodes 6 et 13. Voir ci-dessus. Il est à noter que Roger Moore s'était déjà essayé à la mise en scène au moment du tournage de la série "Le Saint".
Val Guest : épisode 10 et 17. Journaliste de cinéma, scénariste, au milieu des années 1930, il tourne, de 1943 à 1955, des comédies, des films musicaux et policiers. Il a également illustré la science-fiction britannique avec "Le Monstre" ou "The Quatermass Experiment". Il est de même l'auteur d'une folle production intitulée "Quand les dinosaures dominaient le monde", en 1969. Pour la télévision, des épisodes de séries telles que "Cosmos 1999" et "L'Aventurier".
David Greene : épisode 4. Ancien acteur de la troupe de Laurence Olivier, il a signé quelques polars de bonne facture dont seul "Le Chantage à la drogue", datant de 1968, a été vu dans les salles françaises. Dans le domaine de prédilection qui nous intéresse ici, les séries, on retiendra "La Quatrième Dimension", "Le Saint", "Ellery Queen", "Le riche et le pauvre" et "Racines".
Sidney Hayers : épisodes 3 et 21, dont la carrière ne présente pas de ligne directrice particulière. Il a suivit une formation classique de monteur. On lui doit quelques réussites comme "Le Cirque des horreurs" (1960), "L'Etoile du Sud" avec Orson Welles (1968) et "La Conquête de la Terre" (1980) qui est, en fait, le pilote de la série "Galactica 1980", une production Glen A. Larson.
Basil Dearden : épisodes 1, 5 et 23. Artisan plus que créateur, amateur du travail bien fait, il a mis en scène une cinquantaine de films, entre 1941 et 1970. En Angleterre, il jouit d'une estime considérable auprès des spécialistes. Avis que nous rejoignons au vu de l'excellent "Khartoum" qu'il dirigea en 1966, avec Charlton Heston dans le rôle principal. Ce réalisateur connaitra un destin tragique lors d'un accident de la route qui lui sera fatal, le 23 mars 1971, alors qu'il rentrait d'un tournage effectué aux studios Pinewood.
Gerald Mayer : épisode 15. Le moins prolifique de l'ensemble des cinéastes ayant travaillé sur la série. D'origine canadienne, ses films n'ont jamais été distribué en Europe, exception faite des "Ames Nues", en 1951, avec Marshall Thompson (futur héros de la série "Daktari") dans le rôle principal ainsi que William Conrad (la série "Cannon").
James Hill : épisode 16. James Hill est celui dont les succès publics sont certainement parmi les plus nombreux. On peut citer "Vivre Libre", en 1967, qui connut un prolongement sous la forme d'une série TV, sur NBC, produite par David Gerber. Gary Collins et Diana Muldaur reprenant les rôles principaux de la famille Adamson. 13 épisodes furent diffusés du 09 septembre au 30 décembre 1974. Il a également dirigé le film "Black Beauty", en 1970, qui fut également adapté pour le petit écran, en 1972. En France, cette série fut intitulée "Les Aventures de Black Beauty" ou "Prince Noir". Elle comptait 26 épisodes de 30 minutes, avec Judi Bowker et William Lucas dans les rôles principaux. Ce programme fît le bonheur de nombreux jeunes, le mercredi sur TF1, dès 1978, dans l'émission-culte "Les Visiteurs du Mercredi".
Peter Medak : Épisode 24. Il s'est illustré, un temps, dans le cinéma de consommation courante. "Youngblood" qu'il réalisa en 1987, avec Rob Lowe, en est une pertinente illustration. On pourra de même citer "La Mutante 2". Son activité pour le petit écran est, par contre, d'une grande densité avec la réalisation d'"épisodes pour des séries telles que "Cosmos 1999", "Magnum", "Remington Steele", "China Beach", "Homicide", "Sur écoute", "La caravane de l'étrange", "Dr House" et "Breaking Bad".
UN DUO D'ENFER
Roger Moore
Pour jouer Lord Brett Sinclair dans "Amicalement Vôtre", le choix se porta directement sur Roger Moore.
Cet acteur né le 14 octobre 1927 à Stockwell (près de Londres) a fait ce que l'on appelle un carrière complète. Jugez un peu : dessin animé, figuration, théâtre, cinéma, séries télévisées, publicité, mise en scène et shows télés. Il débuta dans la figuration à 18 ans dans César et Cléopâtre, ensuite, il entre à la Royal Academy of Dramatic Arts. Cependant, ses vrais débuts se feront pour le cinéma à Hollywood, où il a émigré dans les années cinquante.
En 1956, il est de retour en Angleterre pour le tournage de la série T.V. "Ivanhoé". Produit par Herbert Smith, Bernard Coote et Seymour Friedman, ce programme fait de l’acteur une star du jour au lendemain. Le jeune public s’identifiant rapidement aux aventures du chevalier du XIIème siècle. Un total de 39 épisodes de 26 minutes sera conçu. Moore retourne ensuite aux Etats Unis et participe à deux autres programmes. "The Alaskans", une série produite par William T. Orr, Harry Tatelman et Barry Ingster qui décrit les aventures de chercheurs d’or en Alaska, à la fin du XIXè siécle. Ce show fut diffusé du 04 octobre 1959 au 25 septembre 1960 sur le réseau ABC.
Moore enchaîne avec "Maverick", une autre série produite par William T. Orr, en partenariat avec Roy Huggins et Howie Horwitz. Moore intégre le casting de cette série qui a fait la gloire de James Garner pour les deux dernières saisons, dans le rôle de Beau Maverick (diffusion totale aux Etats-Unis du 22 septembre 1957 au 08 juillet 1962 sur ABC). Il quittera ensuite le continent américain définitivement.
La célébrité arrive enfin avec "Le Saint", série tournée entre 1961 et 1968. Le succès de la série en Espagne lui vaudra d'ailleurs un Spanish Award. "Amicalement vôtre" sera la dernière véritable série sur laquelle il travaillera entre 1970 et 1971. Quand à sa carrière cinématographique, elle sera, pour l’essentiel, axée sur l’interprétation de James Bond dès 1973 avec "Vivre et laisser mourir". Le tout jusque 1985 avec "Dangereusement Vôtre". On pourra également retenir "Parole d'homme" de Peter Hunt, "Les loups de haute mer" d'Andrew V. McLaglen et "Bons baisers d'Athènes" de George Pan Cosmatos.
Depuis le début des années 90, il tournait très peu. Sa activité principale au sein de l'UNICEF mêlée à quelques sérieux problèmes de santé l'avaient peu à peu éloigné des plateaux. Il avait également participé à une campagne contre la fabrication du foie gras en France. Démarche plutôt inattendue de la part d'un comédien francophile et que la France a toujours célébré. Ainsi aura-t-il été fait Commandeur des Arts et des Lettres par la ministre de la Culture, Christine Albanel, le 28 octobre 2008. Roger Moore nous a quittés le 23 mai 2017 laissant un vide immense que nul ne pourra jamais combler.
Tony Curtis
Le deuxième larron dans "Amicalement Vôtre", c'est Tony Curtis qui joue Danny Wilde. Son enfance ressemble d'ailleurs étrangement à celle de son personnage. Fils d'un tailleur hongrois, il naît Bernard Schwartz le 3 juin 1925 à New York. Adolescence agitée dans les rues du Bronx, maison de correction, etc. Il aurait pu finir en prison ou mourir sur le trottoir, s'il ne s'était pas découvert un certain talent pour le théâtre. A 18 ans, il entre dans la marine et sert pendant la guerre du Pacifique d'où il reviendra blessé. Après la figuration et les petits rôles pour Universal, il parvient au rang de vedette avec le film "Le Voleur De Tanger", tourné en 1951 aux côté de Pipper Laurie (Catherine Martell dans "Twin Peaks"). Il épousera la même année Janet Leigh, avec laquelle il aura deux fille dont la célèbre Jamie Lee Curtis.
A la fin des années cinquante, il se produit dans "Certains l'aiment Chaud", le grand classique de la comédie hollywoodienne réalisé par Billy Wilder, dans lequel il réussira à séduire Marilyn Monroe, déguisé en femme. Suivront d'autre comédies délirantes du même tonneau telles que "Opération Jupon", "Deux Têtes Folles", "Une Vierge Sur Un Canapé" ou encore "Boeing, Boeing" avec Jerry Lewis. Il faut souligner que son dernier grand rôle sera celui du terrible Albert de Salvo dans "L'Etrangleur De Boston" en 1968. Il enchaînera ensuite avec le rôle de Danny Wilde dans la série "Amicalement Vôtre".
Dans les années soixante-dix, il travaillera souvent pour la TV. On peut notamment le voir dans le programme "McCoy", une série produite par Roland Kibbee. Curtis y incarne un détective privé. Elle fut diffusée sur NBC, du 05 octobre 1975 au 25 janvier 1976. Deux ans plus tard, il est Philip Roth dans la première saison de "Vega$", une série policière mettant en vedette Robert Urich dans le rôle de Dan Tanna. Ce show fut programmé du 20 septembre 1978 au 16 septembre 1981 sur ABC. C’était une production signée Aaron Spelling, Douglas S. Cramer et Duke Vincent.
Comédien, mais aussi peintre de talent, Tony Curtis était surtout célèbre pour ses frasques amoureuses. Néanmoins, ses apparitions ont toujours été des événements. Mais aussi l'occasion d'évoquer en détails le tournage de la série "Amicalement Vôtre" : "J'ai fait toutes mes cascades. J'ai conduit les voitures, je suis passé à travers les fenêtres et j'ai embrassé les filles moi-même." Affirmait-il non sans humour... Tony Curtis s'en est allé le 29 septembre 2010 laissant nombre de ses admiratrices et de ses admirateurs inconsolables...
FICHE TECHNIQUE
Conception et production : Robert S. Baker
Musique du générique : John Barry
Musique additionnelle : Ken Thorne
Supervision musicale : Don Kirschner
Supervision du scénario et producteur associé : Terry Nation
Directeur de la photographie : Tony Spratling
Responsable de la production : Malcolm Christopher
Directeurs artistiques : Charles Bishop, Harry Pottle
Montage : Peter Hunt, Derek Hyde Chambers, Peter Pitt, Bert Rule
Assistants metteurs en scène : Frank Ernst, Peter Price
Opérateur caméra : Jimmy Davis
Secrétaire de production : Ann M. Paterson
Montage son : Jim Sibley, Ted Karnon
Montage de la musique : Deveril Goodman
Maquillage : Gerry Fletcher
Supervision des costumes : Johnny Goodman
Coiffure : Mike Jones
Coordination des combats et des cascades : Leslie Crawford
Cascadeurs : Frank Maher, Joe Dunne, Jack Cooper, Leslie Crawford, George Fisher, Bob Sherman, Bob Simmons, Alf Joint, Peter Brayham, Terry Plummer, Frankie Darling, Derek Cox, Gerry Crampton, Rocky Taylor, Joe Dunne, Doug Robinson, Terry Walsh, Del Baker, Max Faulkner, Dinny Powell, Romo Gorrara, Cliff Diggins, Terry Maidment, Richard Lester, Alan Chuntz, Paddy Ryan, John Sullivan, Nosher Powell, Les White, Royton Farrell, Larry Taylor, Peter Brace, Arthur Howell, Tom Clegg, Yuri Borienko, Max Diamond, Stan Culis, Harold Sanderson
Tourné en extérieurs : entre mai 1970 et juin 1971. En France pendant 4 semaines de juin à juillet 1970; en Italie, à Monte-Carlo; aux studios de la Victorine à Nice ainsi qu'aux studios Pinewood, Buckinghamshire dans la banlieue de Londres
Production : Reporters International Tribune pour ITC Television (1970/1971)