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Section Contre-Enquête : La série

Par Christophe Dordain

Le capitaine Linc Evers dirige une unité spéciale de la police de Los Angeles : la "Most Wanted Unit" ou "Section Contre-Enquête" en version française. Cette unité a pour principale mission de s'attaquer au très grand banditisme. Dans son travail quotidien, Linc Evers profite des compétences de ses deux adjoints que sont Charlie Benson et Kate Manners.

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Shelly Novack, Robert Stack et Jo Ann Harris dans la série Section Contre-Enquête (1976/1977) / Crédits photo : ABC Television - Quinn Martin Production
 CETTE SECTION AVAIT TOUT POUR REUSSIR

Oui ! Elle avait tout pour être un immense succès ! Quand ABC diffuse le pilote de "Section Contre-Enquête", le 21 mars 1976, il ne fait nul doute que le producteur Quinn Martin vient encore de réussir un nouveau coup de maître. En l'occurrence la mise en chantier d'une potentielle série au long cours. De celles du calibre de "Cannon" ou bien des "Rues de San Francisco".

En ce milieu des années 70, Quinn Martin fait partie de cette génération de producteurs qui ont façonné la télévision américaine. Par l'entremise de programmes populaires, au sens noble du terme, le niveau de qualité atteint est tel que l'expression "âge d'or" (souvent employée pour qualifier la période des années 55 à 65 aux Etats-Unis) trouvait comme une forme de prolongement grâce au travail réalisé par Quinn Martin et ses principaux collaborateurs. On citera notamment John Wilder, Howard Alston, John Conwell, Russell Stoneham (pour la production); Patrick Williams, Duane Tuatro, John Elizalde (pour la musique); Richard Brockway (pour le montage). Aussi, était-il difficile d'envisager une grille de programmes sur les grands réseaux qu'étaient CBS, NBC et ABC sans la présence d'une production Quinn Martin. Production au style immédiatement identifiable. Notamment avec l'utilisation d'une structure en quatre ou cinq actes. Un héritage du théâtre devenu, au fil du temps, la marque de fabrique du célèbre producteur.

Dans ce cadre, au moment du lancement de la production de "Section Contre-Enquête", les séries produites par Quinn Martin dominaient de la tête et des épaules les grilles de programmes des grands networks. Des exemples ? Pour la seule saison 1976/1977, le téléspectateur américain pouvait profiter des "Rues de San Francisco" (qui entamait son ultime saison avec Karl Malden et son nouveau partenaire Richard Hatch). Ou bien encore de "Barnaby Jones" avec Buddy Ebsen (programmée depuis le 28 janvier 1973, cette série s'arrêtera le 04 septembre 1980). Quant à "Cannon", la série venait d'achever une brillante carrière ponctuée par 120 épisodes (diffusée du 14 septembre 1971 au 19 septembre 1976).

On comprend mieux alors les espoirs placés par Quinn Martin dans "Section Contre-Enquête". Voilà qui devait être, dans son esprit, un nouveau hit capable de tenir l'antenne pendant 4 ou 5 saisons. Quant aux moyens mis en oeuvre pour sa production, ils sont plus que conséquents. En effet, fidèle donc à cette politique qualitative, et dans la continuité du succès d'audience enregistré par le pilote, on ne peut que saluer la qualité des différents protagonistes convoqués par Quinn Martin pour le lancement de cette nouvelle série :
- Harold Gast en est le producteur (il avait déjà produit "Judd For The Defense's", une série relatant les affaires menées par Cinton Judd, un avocat originaire du Texas. Diffusion du 08 septembre 1967 au 19 septembre 1969);
- Laurence Heath en est le créateur (c'était un scénariste chevronné auteur des meilleurs épisodes des "Envahisseurs", une autre production Quinn Martin datant des années 67/68, ainsi que de "Mission Impossible", créée par Bruce Geller en 1966);
- Lalo Schifrin intervenant pour l'univers musical. Indépendamment de ses nombreuses partitions pour le cinéma dont l'une des plus célèbres est celle de "L'Inspecteur Harry", Lalo Schifrin a écrit les thèmes musicaux des séries TV "Mannix" en 1967, "La Planète des Singes" en 1974 et "Starsky et Hutch" (pour la première saison, en 1975);
- Enfin, une palanquée de téléastes confirmés devront réaliser les épisodes. Ils ont pour nom Virgil W. Vogel, Don Medford, Walter Grauman, William Wiard et Corey Allen.

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Robert Stack / Crédits photo : ABC Television - Quinn Martin Production
QUELLE DISTRIBUTION !

- Et que dire de la distribution ? Avec la présence, en tête de générique, de la star par excellence : Robert Stack ! Un comédien qui retrouvait l'opportunité de travailler avec Quinn Martin. Une chose qu'il n'avait plus faite depuis "Les Incorruptibles" (1959/1963). Bref, chacun des responsables s'attendait donc à un succès public comparable à celui de "Cannon" ou des "Rues de San Francisco".

Pour compléter la distribution artistique, et épauler le futur capitaine Evers, Quinn Martin adjoindra Shelly Novack dans le rôle du sergent Charles Benson et Jo Ann Harris dans le rôle de l'officier Kate Manners (Leslie Charleson dans le pilote). Deux acteurs permettant de drainer un jeune public tandis que Robert Stack, qui avait 57 ans au moment du tournage, bénéficiait d'une côte de popularité sans égal.

Pour conclure, et mieux mesurer encore l'ampleur des moyens mis à la disposition de l'équipe de production de "Section Contre-Enquête", Quinn Martin sollicitera le comédien Hari Rhodes (dont le plus grand succès personnel était le rôle de Mike dans "Daktari", une série produite par Ivan Tors et diffusée du 11 janvier 1966 au 15 janvier 1969 sur CBS). Il sera le maire de la ville de Los Angeles, Dan Stoddart (en remplacement de Percy Rodriguez qui tient le rôle dans le pilote). Un personnage inspiré par le parcours politique du véritable maire de l'époque. Ce dernier s'appelait Thomas Bradley et était afro-américain tout comme le comédien Hari Rhodes.

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Jo Ann Harris / Crédits photo : ABC Television - Quinn Martin Production
REALISME AVANT TOUT

De fait, l'ambition de Quinn Martin était-elle clairement affichée pour cette nouvelle série : le réalisme. Ainsi, dans le cadre du pilote, apprend-on que, réalisme oblige donc, c'est le maire de Los Angeles qui a constitué cette unité spéciale (The Most Wanted Unit) dont la fonction est de traquer les criminels les plus dangereux et les plus recherchés en Californie. S'inspirant des faits divers de l'époque, les scénaristes ont imaginé des personnages vraiment effrayants dans le contexte de la société américaine des années 70.

Voici quelques exemples de ces dangereux malfrats que traqueront le capitaine Evers et son équipe au cours des 22 épisodes que compte la série :
- Christian Van Wyck (interprété par le comédien Rip Torn) dans l'épisode "Un Passé Trop Lourd". Il n'hésite pas à employer des armes de guerre avec visée laser pour perpétrer ses crimes;
- Dans l'épisode "Faux Témoignage", Billy Wilcox (joué par Harris Yulin), lui, détourne un avion (rien que cela) afin de kidnapper Anthony Celli, le procureur qui l'a fait condamner sur des preuves peut-être discutables;
- Lynda Day George incarne une avocate véreuse, Laurie Chandler, dans l'épisode "Madame 10 Pour Cent". Elle y oblige certains des clients, qu'elle est pourtant censée défendre, à commettre des crimes pour son propre profit.
- Et que penser du psychopathe, tueur de religieuses, traqués par l'équipe du capitaine Evers dans l'épisode-pilote ?

En définitive, rarement une série n'avait bénéficié de cieux aussi cléments, de scénarios a priori aussi solides, de techniciens aussi expérimentés, de comédiens aussi talentueux, etc. Tout concourrait à la réussite de "Section Contre-Enquête" et pourtant... Cette série allait être considérée comme le révélateur de la fin d'un empire télévisuel : celui de Quinn Martin !

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Shelly Novack / Crédits photo : ABC Television - Quinn Martin Production
UN ECHEC REVELATEUR DE LA FIN D'UN REGNE

Le témoignage qui va suivre, et qui est le fait de Lynda Day George (actrice fétiche des séries produites par Quinn Martin), alors qu'elle participait au tournage de l'épisode "Madame 10 Pour Cent" (réalisé en août 1976 et diffusé le 25 décembre de la même année en huitième position), est une illustration de l'ambiance qui régnait sur le plateau de la série "Section Contre-Enquête" : "D'habitude, quand vous travailliez sur une production Quinn Martin, c'était toujours une expérience formidable et pleine d'énergie. Avec cette série, c'était comme si on sortait de table après la pause du midi, toute l'équipe avait trop chaud et était un peu fatiguée. Quand vous reprenez un tournage après la pause-déjeuner, il faut un peu de temps pour retrouver le rythme. Sur le plateau de "Section Contre-Enquête", c'était toujours la même ambiance morose quelque soit le moment de la journée..." (extrait de Quinn Martin, Producer par Jonathan Etter, 2003).

Dire que l'ambiance sur le plateau de tournage n'était pas bonne relève de l'euphémisme pour qualifier l'état d'esprit des comédiens et de l'équipe technique. Malgré tous les éléments mobilisés pour la réussite de la série, la mayonnaise ne prenait pas. Plusieurs difficultés, qui ne sont pas pour autant perceptibles par le spectateur et qui n'altèrent en rien le plaisir que l'on a à visionner les épisodes, nécessitent une étude plus approfondie pour mieux cerner la brièveté de la diffusion de "Section Contre-Enquête" :
- 1)Tout d'abord parce que les relations n'étaient pas franchement cordiales entre Robert Stack et Shelly Novack. Fait qui fut confirmé à plusieurs reprises par Bob Jeffords, l'un des assistants-réalisateurs de la série. La faute en incombait à Shelly Novack qui souffrait d'un grave problème d'accoutumance à la cocaïne. Une accoutumance qui l'obligeait à quitter régulièrement le plateau pour aller soi-disant aux toilettes. En réalité pour inhaler cette épouvantable drogue qui finira par le terrasser en mai 1978.
- 2)Ensuite du fait de l'attitude de Jo Ann Harris qui, avec raison, se rebella quant à la façon dont étaient rédigés les scripts de la série. Le principal problème résidait, selon elle, dans le fait que la moyenne d'âge des scénaristes employés par la production (Guerdon Trueblood, Stephen Kandel, Laurence Heath, Robert Janes et Jack Fogarty, la plupart dans la cinquantaine) était bien trop élevée afin d'écrire des dialogues adaptés au personnage de Kate Manners, un officier de police de 27 ans. Or, au même moment, cartonnait une série mettant en vedette de jeunes policiers et s'adressant à un jeune public : "Starsky et Hutch" !
- 3)Enfin, et c'était le plus pénalisant pour la série, parce que Quinn Martin remplaça Howard Alston, chargé de la production, et un de ses plus anciens collaborateurs depuis les années 60 (il avait notamment exercé cette fonction pour "Le Fugitif", "Les Envahisseurs" ainsi que pour "Cannon"), au profit de Marty Katz, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il était imbu de sa personne.

Choisissant des réalisateurs inexpérimentés pour le tournage de certains des épisodes (voir à ce titre dans le guide des épisodes le cas particulier de "Et L'Argent Vient En Creusant", mis en scène par Harvey Laidman), s'appuyant sur un assistant, Edward Teets, dont nul ne voyait l'utilité sur le plateau, et embauchant Ron Fury, en lieu et place de Henry Kline, pour le poste de responsable de la production, au grand et double désespoir respectif de Harold Gast et de Bob Jeffords.

Diffusée à partir du 16 octobre 1976, le samedi soir à 22 heures, "Section Contre-Enquête" tarda à trouver son public. Il est vrai que l'on ne peut qu'être surpris, une fois de plus, par les choix de programmation décidés par ABC. En effet, comment comprendre la présence d'épisodes aussi violents pour les mentalités de l'époque (surtout quand on connaît la pression exercée par certaines ligues de téléspectateurs outre-atlantique) que "Madame 10 Pour Cent" le 25 décembre 1976 (Joyeux Noël !) et que "The White Collar Killer" le 01 janvier 1977 (Bonne Année !) ? A croire que certains voulaient enterrer la série prématurément...

Le coup de grâce sera donné à "Section Contre-Enquête" quand, en mars 1977, ABC décida de donner une nouvelle case horaire à la série avec l'épisode n°16, "Des Affaires En Or", le lundi de 22h à 23h. Nul ne peut ignorer que changer une case horaire en cours de saison est prendre un très grand risque. Aussi, en août de la même année, "Section Contre-Enquête" était définitivement annulée symbolisant un échec cuisant pour Quinn Martin ("Les Rues de San Francisco" venaient également de s'arrêter après 5 saisons) et jamais ce grand producteur ne retrouvera un succès comparable à celui qui était le sien au début des années 70. Ni "Voyage Dans L'Inconnu", brièvement diffusée entre février et août 1977, ni la série "Sloane, Agent Spécial", tout aussi météorique, programmée de septembre à décembre 1979, ne lui en procureront l'opportunité.

En France, c'est à partir du dimanche 23 avril 1978, à 16h15, sur TF1, que le public français a pu découvrir les premiers épisodes de "Section Contre-Enquête". Les 12 épisodes doublés seront rediffusés, toujours sur TF1, dès le 08 février 1983, chaque mardi à 14h25. La dernière diffusion française remonte au 31 octobre 1996 sur Série Club jusqu'à la fin de cette même année.

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Publicité pour l'épisode "Faux Témoignage" / Crédits photo : ABC Television - Quinn Martin Production
ROBERT STACK

Né en 1919, à Los Angeles, Robert Stack entama une carrière cinématographique à l'âge de vingt ans avec le film "First Love" (1939) qui le fit connaître au sein des studios Universal. Toutefois, le comédien en herbe était avant tout le fils d'un riche homme d'affaires, originaire de Californie, et il a passé ses jeunes années en donnant des leçons de tir de ball-trap à des célébrités de Hollywood telles que Carole Lombard et Clark Gable.

Lancé dans le cinéma, il y végète quand même au cours des années 40, se faisant néanmoins remarquer à l'occasion dans le film d'Ernest Lubitch "Jeux dangereux" (To Be or not to be, 1942). Les années 50 furent plus fructueuses puisqu'il tourna avec de frands réalisateurs tels que William Wellman, Samuel Fuller, Jacques Tourneur, Budd Boetticher et surtout Douglas Sirk pour "La Ronde de l'Aube" et "Ecrit sur le vent", prestation qui lui valut, en 1957, d'être nommé pour l'Oscar du meilleur second rôle.

Cependant, c'est la télévision qui lui apportera la consécration et la fortune grâce au rôle d'Elliot Ness. Il fut par la suite la vedette de diverses séries telles que "Les Règles du Jeu" ("The Name of the Game"), "Section Contre-Enquête" ("Most Wanted") ou "Strike Force" qui, elle, ne fut jamais diffusée en France. Pas aussi stoïque et sérieux dans la vraie vie qu'il pouvait le laisser transparaître à l'écran, il accepte, à la fin de sa carrière, d'écorner son image dans des films tels que "1941" de Steven Spielberg (1979 ) et "Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" des frères Zucker (1982).

Concernant le petit écran, et indépendamment des séries évoquées ci-dessous, on repère de nombreux téléfilms auxquels le comédien a apporté toute sa prestance. Citons notamment :
- "Le Visiteur de la Nuit" réalisé par John Llewellyn Moxey en 1974 (Diffusion le 19 Décembre 1988 sur La Cinq),
- "Terreur sur le Queen Mary" de David Lowell Rich en 1975,
- "Mystère sur le vol 402" de George McCowan toujours en 1975 (Diffusion France le : 29 août 1976 sur Antenne 2),
- "Les dessous d'Hollywood" de Robert Day en 1985 et "Le Retour d'Eliott Ness", en 1991, réalisé par James A. Contner.

Ses principaux rôles au petit écran

Les Incorruptibles

Pour que cette série voit le jour, il y à la conjonction de plusieurs éléments. Tout d'abord, la mise sur le papier des souvenirs d'Eliot Ness, avec l'aide du journaliste Oscar Fraley, pour en faire un livre. Une fois ses mémoires rédigées, Ness ne vécut pas assez longtemps pour assister à leur publication. Le 16 mai 1957, juste après avoir donné le bon à tirer à l'imprimeur, il fut subitement terrassé par une crise cardiaque, à l'âge de 54 ans. Ce livre rencontra ensuite un tel succès que Desi Arnaz et son épouse Lucille Ball s'empressèrent d'acheter les droits pour une exploitation télévisuelle.

Présentateur et producteur d'une série d'anthologie intitulée "Desilu Playhouse", diffusée depuis octobre 1958 sur CBS, Desi Arnaz était également acteur dans la série "I Love Lucy" aux côtes de Lucille Ball, et patron de la compagnie Desilu. Depuis le 13 octobre 1958, il avait en charge, pour le compte de la chaîne CBS, l'anthologie "Westinghouse Desilu Playhouse", sponsorisée par le trust d'appareils électriques.

Nonobstant bien des difficultés, Arnaz, efficacement épaulé par le producteur Quinn Martin, adapte le récit de Ness afin d'en faire un téléfilm de prestige. En effet, le scénario originel, écrit par Oscar Fraley et Elizabeth Ness, s'était révélé trop faible pour un format de 90 minutes. Desi Arnaz dut donc faire appel au jeune Quinn Martin qui réussit à relancer la production.

Les deux hommes engagèrent pour la réalisation un spécialiste du film noir, Phil Karlson, qui imprima sa marque pour le restant de la série même si, à l'époque, il n'était pas prévu que le téléfilm connût une suite. Pour le choix des acteurs, plusieurs grands noms de l'époque furent sollicités. Néanmoins, après la défection de Van Heflin, puis celle de Van Johnson, et le refus de nombreux autres acteurs pressentis, Robert Stack accepta finalement de devenir Eliot Ness. Le téléfilm fut programmé dans le show de Desi Arnaz sous la forme d'un téléfilm de 96 minutes, "The Scarface Mob" ("Le Tueur de Chicago"). L'oeuvre, diffusée en deux parties les 20 et 27 avril 1959, sortira par la suite en salle en 1961.

Face à l'audience record enregistrée par les deux parties du téléfilm, les dirigeants de ABC demandèrent alors à Desi Armaz et à Quinn Martin de travailler de nouveau ensemble à la conception d'une série qui mettrait en scène Eliot Ness et ses incorruptibles. Malheureusement, le téléfilm avait totalement épuisé les ressources véridiques du livre. Si l'on s'en tenait à la vérité historique, Al Capone arrêté, la brigade spéciale devait logiquement être dissoute. Cependant, c'était sans compter sur l'imagination fertile des scénaristes.

Sous leurs plumes, Eliot Ness allait ainsi devenir, entre autres, l'auteur de l'arrestation de Ma Barker et de ses fils, au grand dam du FBI, véritable responsable de la mise sous les verrous du gang, ou encore l'organisateur de l'arrestation de Dutch Schultz pour ne citer que deux cas parmi les plus célèbres. S'ajoute à cela le fait que J. Edgar Hoover, le patron du FBI, considèrait, quant à lui, que la série donnait une image trop négative de la police. En outre, de nombreuses associations de téléspectateurs protestèrent avec véhémence contre la violence distillée par les épisodes.

Les producteurs, conscients que les qualités de la série résidaient précisément dans ce qu'on lui reprochait, résistèrent longtemps (durant les trois premières saisons) à ces différentes pressions. La réaction du FBI n'est que l'une des nombreuses manifestations de mécontentement suscitées par la série et de multiples pressions s'exercèrent contre la production. Frank Sinatra et le cardinal Spellman, au nom de la communauté italo-américaine, et avec eux une bonne partie de la Mafia américaine, reprochaient à la série de mettre systématiquement en scène des gangsters aux patronymes italiens.

C'est donc l'Italian-American Ligue qui exigea en particulier que les gangsters ne soient plus affublés de patronymes italiens. Après le retrait d'un des sponsors de l'émission, à l'encontre duquel d'amicales pressions avaient été entreprises par les plaignants, qui lancèrent une campagne de boycott de ses produits, une négociation eut lieu entre ABC, Desilu et la ligue italo-américaine. Cette dernière obtint que les noms des méchants garçons peuplant la série soient modifiés.

Diffusion USA : En 1959 et 1960, elle était diffusée le jeudi, entre 21h30 et 22h30, puis entre 22 et 23 heures, durant l'année 1961. A partir de 1962, entre 21h30 et 22h30, cette fois le mardi.

Diffusion France : à partir du 05 janvier 1964 sur la 2è chaîne. 


Les Règles Du Jeu

Une série policière produite par Richard Irving, Richard Levinson, William Link (les producteurs de "Columbo") et Leslie Stevens (créateur de "Au-Delà Du Réel", du "Nouvel Homme Invisible" et producteur de "Super Jaimie" ainsi que de "L'Homme qui valait Trois Milliards") qui racontait les exploits de 3 journalistes couvrant des faits criminels. Chacun des 3 étant le héros d'une histoire hebdomadaire. De fait, il y avait une rotation quant à la diffusion des épisodes.

Au casting, on retrouvait Gene Barry (Glenn Howard, grand patron de la société Howard Publications), Robert Stack (Dan Farrell, responsable du magazine Crime Magazine) et Anthony Franciosa (Jeff Dillon, journaliste à People Magazine).

Diffusion USA : du 20 septembre 1968 au 10 septembre 1972 sur NBC.

Diffusion France : il faudra attendre avril 1970 pour la découvrir sur la 1è chaîne. Depuis, ce programme de qualité a été totalement ignoré par les responsables des programmes français...


Strike Force

Dans cette ultime programme, Robert Stack y incarnait le Capitaine Frank Murphy, le responsable d'une unité d'élite regroupant des spécialistes en provenance de différents services. Ce concept, assez proche de "Section Contre-Enquête" ne trouva qu'un écho limité auprès du public américain malgré la présence d'une solide équipe de production composée de Aaron Spelling et Douglas S. Cramer. Cette série fut diffusée aux Etats-Unis du 13 novembre 1981 au 24 septembre 1982 sur ABC, mais jamais en France exception faite du pilote intitulé chez nous "Unité d'Elite" et diffusé le 27 novembre 1985 sur TMC, puis le 25 Juin 1988 sur M6.

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Crédits photo : ABC Television / Quinn Martin Production
SES PARTENAIRES

Shelly Novack

Shelly Novack, comme beaucoup de comédiens en devenir, était à l'origine un joueur de football au Collège de Santa Monica. Il joua notamment au Long Beach State à la fin des années 60. En 1965, il fut même sélectionné afin de rejoindre l'équipe de San Diego. Après deux saisons en tant que professionnel, Shelly Novack fît la connaissance d'un producteur qui l'invita à visiter les studios de télévision à Los Angeles. Cette rencontre devait marquer le point de départ d'une rapide reconversion. Parmi ses nombreuses prestations en tant que vedette invitée, on peut repérer les séries "The F.B.I" et "Police Story" avant qu'il ne finisse par intégrer l'équipe de "Section Contre-Enquête" en 1976.

Après la série, il retrouva un autre rôle d'importance dans la série "The Hardy Boys/Nancy Drew Mysteries" en jouant Wally Siebert dans l'épisode: "Wipe Out" diffusé le 24 avril 1977. Il participe également au téléfilm "Autoroute pour la mort", réalisé en 1979 par le grand cascadeur qu'était Hal Needham (diffusion France le : 10 mai 1989 sur La Cinq). Malheureusement, le comédien souffrait d'un grave problème de drogue, raison de sa disparition prématurée le 27 mai 1978.

Jo Ann Harris

Née le 27 mai 1949 à Los Angeles, Jo Ann Harris a participé à de nombreuses séries et autant de téléfilms au cours des années 70. On peut citer, indépendamment de "Section Contre-Enquête", le téléfilm "Cat Ballou", en 1971, ou encore la nouvelle version des "Mystères de l'Ouest" avec Robert Conrad et Ross Martin, réalisée par Burt Kennedy en 1979.

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Robert Stack est le capitaine Linc Evers / Crédits photo : ABC Television - Quinn Martin Production
LE PRODUCTEUR : QUINN MARTIN

Quinn Martin, disparu en septembre 1987, est considéré à juste titre comme l'un des producteurs parmi les plus prolifiques de toute l'histoire de la télévision américaine. Il a commencé son itinéraire à la fin des années 1950 en tant que scénariste pour le "Jane Wyman Show" (diffusé sur CBS du 28 août 1956 au 25 juin 1957), puis, toujours avec la même fonction, sur l'anthologie "Desilu Playhouse" (diffusée sur CBS du 13 octobre 1958 au 10 juin 1960). En savoir plus sur Quinn Martin.

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Photo promotionnelle datant de 1976 / Crédits photo : ABC Television - Quinn Martin Production
FICHE TECHNIQUE

Créée par : Laurence Heath
Producteur exécutif : Quinn Martin
Produite par : John Wilder (pilote), Harold Gast (série)
Supervision de la production : Russell Stoneham
Supervision de la post-production : Ken Wilhoit, Don Hall
Chargés de la production : Howard Alston, Marty Katz
Assistant au superviseur de la production : John Conwell
Responsables de la production : Henry Kline, Ron Fury
Thème musical : Lalo Schifrin, Patrick Williams (pilote)
Musique : Lalo Schifrin, Duane Tuatro, Richard Markowitz, Robert Drasnin
Supervision de la musique : John Elizalde
Supervision des scénarios : Robert Janes, Jack Fogarty, Jimmy Sangster
Supervision du montage : Richard Brockway
Montage : Donald Hoskinson, Jerry Young
Directeurs de la photographie : Jack Swain, Ric Waite
Direction artistique : Richard Y. Haman (pilote), James Martin-Bachman, Richard Berger, Alfeo Bocchicchio
Assistants-réalisateurs : Barry Steinberg, Lloyd Allen, Bob Jeffords, Bill Derwin
Décors : Robert George Freer, Richard Spero, Joanne C. MacDougall
Coordinations des cascades : Al Wyatt, Sr
Cascades aériennes : James W. Gavin
Cascadeurs : Minor Mustain, Bill Catching, Dan Ferrone, Larry Holt, Tony Epper, Bob Hoy, Michael Masters
Une production Quinn Martin filmée aux studios Samuel Goldwyn à Hollywood (1976/1977)

 

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