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Supercopter : La série

Par Julien Leconte et Thierry Le Peut

Plus rapide qu’un jet, ultra-armé, capable de parcourir la moitié de la surface terrestre avec un seul plein, seul hélicoptère pouvant aller au-delà de la stratosphère, Supercopter (« Airwolf ») est le plus sophistiqué des hélicoptères jamais construits. Lors d’un vol d’essai, il est volé par le pilote Stringfellow Hawke. Hawke déclare qu’il ne rendra l’appareil que si son frère St John, porté disparu au Vietnam, est retrouvé. Michael Coldsmith Briggs III alias “Archangel”, responsable de la firme qui a développé Supercopter, offre son soutien à Hawke si celui-ci accepte de piloter l’appareil pour des missions d’intérêt national. Il sera aidé par son ami et mentor : Dominic Santini…

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Jan Michael Vincent et Ernest Borgnine - Copyright : Elephant Films - CBS Television - Universal Television

FICHE SIGNALETIQUE

"Supercopter" / "Airwolf" (1984-1987),
Autres titres : "Blackwolf", "Lonewolf", "Lobo del Aire",
4 saisons comptant 80 épisodes d'une durée moyenne de 48 minutes.

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Jan Michael Vincent - Copyright : Elephant Films - CBS Television - Universal Television
DISTRIBUTION

Jan-Michael Vincent (StringFellow Hawke)
Ernest Borgnine (Dominic Santini)
Jean Bruce Scott (Caitlin O’Shannessy)
Alex Cord (Archangel Coldsmith-Briggs III)
Deborah Pratt (Marella)
Barry Van Dyke (St. John Hawke)
Anthony Sherwood (Jason Locke)
Geraint Wyn Davies (Major Mike Rivers)
Michele Scarabelli (Jo Santini)

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Jan Michael Vincent, Ernest Borgnine et Jean Bruce Scott - Copyright : Elephant Films - CBS Television - Universal Television
LES ORIGINES DE LA SERIE

Tout vient de Donald P. Bellisario, heureux créateur et producteur d’une série à succès : "Magnum" qui, après un épisode de cette série intitulé "Two Birds of a Feather" (saison 3, épisode 20) décide de développer une série plus high-tech et fantasmagorique a propos d’un hélicoptère piloté par un héros charismatique (sa passion pour les hélicos sera à l’origine du personnage de T.C dans "Magnum"), également vétéran du Vietnam.

Le concept de départ paraissant trop audacieux pour les chaines, Bellisario décidera vite de prendre les rennes de la production. Vendue à la chaîne CBS où "Magnum" officiait déjà, le succès est instantané. L’épisode pilote de 90 minutes est diffusé suite à la finale de SuperBowl et obtient une audience significative, permettant à Bellisario d’obtenir les fonds pour le tournage coûteux des épisodes. Futuriste et avant-gardiste (Supercopter est même équipé d’un graveur de CD, encore inexistant à l’époque !), dramatique (références nombreuses aux traumatismes post-guerre du Vietnam), et emprunte de la situation politique (guerre froide, Allemagne scindée en deux, dictatures, etc.), la chaîne CBS voudra tout de même modifier le concept dès la fin de la première saison.

Le personnage de Caitlin O’Shannessy (incarné par Jean Bruce Scott) sera introduit pour satisfaire le quota féminin (à noter que le personnage sera tout de même un « garçon manqué » !), les épisodes moins dramatiques et certains détails relégués au second plan, comme la F.I.R.M. (ou « l’Agence ») qui emploie l’équipe de Supercopter, perçu par la chaîne comme un microcosme gouvernemental assez négatif (!).

La seconde saison fera mouche, approfondissant suffisamment les personnages et les histoires plus relationnelles. C’est pourtant à ce moment que les problèmes qui entraîneront la chute de la série apparaissent. Bellisario ne supporte plus les interventions et modifications incessantes apportées par CBS sur la série. Il quitte donc la production fin de la saison 2, accompagné de Deborah Pratt, devenue sa femme entre-temps. Les frasques de Jan Michael Vincent font le bonheur de la presse à scandale : l’acteur se drogue et se révèle être aussi alcoolique. Les querelles avec sa femme Joane lui vaudront un bras cassé, en plein tournage d’un épisode ("Arrestation").

CBS ne se découragera pas pour autant, lançant la troisièmes saison, mais les scénarios sont de plus en plus basiques, délaissant le côté « international » des missions pour se focaliser sur les aspect familiaux (épisodes notables : "La Route Blanche", "Le Brasier" et le navrant "Si j’avais des jambes"). CBS ne prend même pas le soin de clore la troisième saison sur un pseudo-suspens (un « cliffhanger », désormais monnaie courante).

La série est alors achetée par Atlantis (USA Network) et comme l’audience ne suit plus, tout est encore une fois modifié dans le concept original. Le casting est remplacé intégralement : St-John (incarné par Barry Van Dyke) le frère de Hawke, est retrouvé et prend la place de Hawke, succombant à ses blessures suite à l’attentat qui tue Dominic Santini à Santini Air (où : comment faire d’une pierre, deux coups…); Archangel est assigné ailleurs par l’Agence et remplacé par Jason Locke (Anthony Sherwood).

On introduit le nouveau quota féminin : Jo Santini, nièce de Dominic (Michelle Scarabelli) qui sera la remplaçante de Caitlin (on ne précise même pas ce qu’il advient d’elle) et le seul lien avec le casting original. La production et les tournages se déplacent de Los Angeles au Canada, où les coûts sont amoindris. Mais les scénarios également.... Hormis les acteurs au jeu approximatif, les histoires sont effarantes de stupidité et d’illogisme. On ne parle plus que de méchantes petites amies, de menace nucléaire omniprésente (la nouvelle grande peur !) et les kidnappings déjà répétitifs dans les deux précédentes saison, sont ici habituels.

Plus aucune audace, plus de défis technologiques et même… plus de Supercopter ! En effet, pour renflouer les caisses, Atlantis revend l’hélico (ne reste que les modifications), et les scènes aériennes que l’on peut voir dans les 24 épisodes de la quatrième saison ne sont en fait qu’un remontage grossier de scènes issues des précédentes saisons. Ainsi, on reverra à de multiples fois les mêmes explosions, le même looping, les mêmes tirs de roquettes tout au long des épisodes, de nouvelles prises n’ayant pas été faites ! Les fans quittent le navire, l’audimat s’écroule et la série prendra fin en Août 1987. Les fans de la série refuseront en bloc de considérer cette ultime saison comme faisant partie de la série "Airwolf", mais plutôt comme un spin-off (série dérivée) totalement ratée. La saison portera d’ailleurs le nom "Airwolf II".

A noter que cette ultime saison ne sera diffusée qu’une seule fois en France (en septembre 1988), et que l’épisode phare du « passage de témoin » entre les deux castings sera diffusé à la sauvette un samedi après-midi, en lieu et place d’une autre série (bravo à ceux qui ont réussi à le voir !).

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Le casting de la dernière saison - Copyright : Atlantis Productions - MCA TV
LES PERSONNAGES

Stringfellow Hawke

C'est le pilote principal de "Supercopter". Vétéran du Vietnam (il était capitaine et pilote d’hélicoptère), il est né en 1950 et a été élevé par Dominic Santini à la mort de ses parents. Il vit seul dans une maison sur les rives du lac Tahoe, en compagnie de son chien Ted . Froid et distant, il aime à se recueillir sur le ponton près de sa maison, jouant au violoncelle du Prokofiev aux aigles locaux.

Jan Michael Vincent est né le 15 juillet 1944 à Denver et est décédé le 10 février 2019. Il a eu comme partenaire au cinéma : James Coburn, Charles Bronson, Gene Hackman, Christina Ricci entre autres. Hormis "Graffiti Party" de John Milius, "Le Flingueur" de Michael Winner et "La Chevauchée Sauvage" de Richard Brooks, sa carrière ne décollera (!) jamais réellement et il cumulera un grand nombre de séries B ("X-tro", "Alienator") et Z durant des années où il sombrera dans la drogue et l’alcoolisme.

Son rôle le plus marquant restera celui de Stringfellow Hawke. On pourra également retenir, pour la télévision, "La rançon fatale", mis en scène par Boris Sagal en 1973 (diffusé en France en octobre 1988 sur La Cinq).

Dominic Santini

Propriétaire de "Santini Air", une petite entreprise qui utilise des hélicoptères pour des transports (passagers, marchandises), le tourisme et les besoins du cinéma.

Ancien pilote ayant combattu aux côtés du père de Hawke durant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée, il est second pilote de Supercopter (il gère l’armement en temps réel, les réglages, les écrans de contrôle). Père de substitution pour Stringfellow tout comme pour Saint John, il n’a par contre pas fait le Vietnam. Célibataire et bon vivant, il prendra également sous son aile la jeune Caitlin (saison 2) à Santini Air par la suite.

Ernest Borgnine est né en 1917 à Hamden (USA) et est décédé le 08 juillet 2012. Il compte plus de 150 rôles à son actif de "Tant qu’il y aura des hommes" (1953) à "Blueberry" (2004) ! Adoré et respecté à Hollywood, il retourne pourtant à son amour de la télévision, après sa consécration pour la série "McHale’s Navy", avec "Supercopter", simple pause pour repartir ensuite avec 50 autres films…

Il trouvera tout de même le temps de se marier 5 fois durant sa longue carrière…

Michael Coldsmith Briggs III

« Archangel » : Tête de l’organisation gouvernementale FIRM - ou « l’Agence »- (proche de la CIA) pour laquelle Hawke et Dominic travaillent, il fait partie des personnalités de l’ombre les plus puissantes aux Etats-Unis, dans la confidence du Président et capable d’avoir accès à des dossiers ultra-confidentiels et secret-défense.

Toujours bardé de blanc (vêtements, hélico, limousine) au point d’être surnommé « blanche neige » par Dominic, il est souvent accompagné de Marella, sa conseillère. Personne ne sait qu’il aide en secret Hawke à retrouver son frère. Il a perdu son œil suite à la destruction du centre d’opération lorsque Supercopter fût volé par son créateur le Dr Moffett. Sous ses apparences de bienfaiteur, Archangel montrera à plusieurs reprises son déterminisme, sa fermeté et tout laisse à supposer que ses activités et ses buts vont au-delà de son travail pour la FIRM.

Alex Cord, né le 3 mai 1933, ne commence sa carrière qu’en 1962 sans véritable succès marquant outre "La Diligence vers l'Ouest" de Gordon Douglas, en 1966, remake de "La Chevauchée Fantastique" de John Ford. Il fera de nombreuses apparitions dans les séries télévisées américaines des années 70-80 ("Mission Impossible", "L‘Homme qui valait trois milliards", "Les Douze Salopards" en 1988, etc.) et "Supercopter" sera son premier et unique rôle récurrent dans une série. Il a mis fin à sa carrière en 2001 pour se consacrer à ses chevaux et au polo (tout comme un certain Archangel !)

Caitlin O’Shannessy

La fille de l’équipe, rencontrée lors du premier épisode de la saison 2 et recrutée rapidement pour travailler à Santini Air. Touche-à-tout, curieuse et débrouillarde, elle finira par découvrir les activités de Hawke et Santini et devenir le 2ème co-pilote de Supercopter (elle était pilote pour la surveillance aérienne de la route).

Jean Bruce Scott fera ses armes dans le soap "Des jours et des vies", puis dans "Magnum" avant d’être recrutée par la chaine CBS pour "Supercopter". Elle restera dans le domaine des séries avec le spin-off du soap "General Hospital" intitulé "Port Charles" jusqu’en 2003. Aucun rôle au cinéma lors de sa carrière.

Saint John Hawke

Séparé de son frère alors qu’il effectuait une mission durant la guerre du Vietnam, il est la principale raison pour laquelle Hawke accepte de piloter Supercopter. Jeune, il sauva son frère de la noyade qui fût fatale à leurs parents et il fût élevé par Dominic Santini avec son frère. Il sera retrouvé en Lybie ( !) par la deuxième équipe de Supercopter et libéré.

Barry Van Dyke est né le 31 juillet 1951 à Atlanta, et est le fils de Dick Van Dyke, animateur légendaire et pionnier de la télévision américaine. Il débuta dans le show télévisé de son père pour ensuite obtenir un rôle permanent dans "Galactica 80". Il ne parviendra pourtant pas à percer à la télévision, sa carrière étant tuée dans l’œuf par la quatrième saison de "Supercopter".

Jo Santini

Nièce de Dominic Santini, son rêve est de devenir pilote (le hasard fait bien les choses). Seul Saint John, ami d’enfance, semble l’encourager à poursuivre son rêve. Indépendante et plus audacieuse que son oncle, elle gagne rapidement ses galons pour faire partie intégrante de l’équipage du super-hélico.

Michelle Scarabelli est née le 11 avril 1955. Sa carrière commence par un petit rôle récurrent dans "Dallas", puis au cinéma avec la série des "Alien Nation".

Major Mike Rivers

Le casse-cou de service, seul la discipline de l’armée a eu raison de son impertinence. Incapable de répondre à la moindre autorité, son amour pour la justice le fait rentrer dans les rangs, au point de devenir l’un des atouts principaux de l’équipage de Supercopter, avant même que Saint John ne soit recruté.

Geraint Wyn Davies est né le 20 avril 1957. On a pu le voir par exemple dans "Cube 2" (2002). Tout comme le reste du casting, c’est un habitué des séries B et des apparitions dans d’autres séries.

Jason Locke

Diplômé de Harvard en Droit, intellectuel, dandy, et dans les bonnes grâces d’un ami juge, il trouve facilement la voie afin de travailler à la C.I.A.. Mais c’est à la FIRM qu’il trouvera sa véritable place. Il s’aperçoit vite que Saint John et Mike partagent les mêmes idéaux que lui : éviter que Supercopter soit utilisé de manière abusive et militaire par leur propre gouvernement

Anthony Sherwood est né à Halifax, et a commencé sa carrière à Montréal.Comédien et chanteur confirmé, on a pu l’apercevoir dans "Scanners" (1981) de David Cronenberg et aux côtés de Jessica Alba dans "Honey" (2004).

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DOUBLAGE EN FRANCE

Saisons 1, 2 et 3 :
Stringfellow Hawke : Guy Chapellier (doublant Sam Becket dans “Code Quantum", Krycek dans "X-Files").
Michael Archangel : Francis Lax (Looping dans "L'agence Tous Risques", Hutch dans "Starsky et Hutch", Han Solo dans "Star Wars").
Dominic Santini : Henry Djanick (Baracuda dans “L'Agence Tous Risques”, Telly Savalas dans "Kojak", Ikki/Phenix dans “Les Chevalier du Zodiaque”).
Caitlin O'Shanessy : Severine Morsizot (Faith dans "Buffy", Thémis dans "Ulysse 31").
Saison 4 :
Jason Locke : Pascal Renwick (Morpheus dans "Matrix").
Jo Santini : Catherine Lafond (Fénicia dans "Goldorak").
Saint John Hawke : Bernard Tiphaine (voix attitrée de Christopher Walken, Chuck Norris).

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Alex Cord - Copyright : CBS Television - Universal Television
LES RIVAUX

Force est de constater que "Supercopter" n’arrive pas seul sur les écrans au début des années 80. Pour "K 2000", c’est une Pontiac Trans-Am qui parle et use de mille gadgets pour aider son conducteur. Pour "Tonnerre Mécanique", c’est une moto révolutionnaire capable de dépasser les 500km/h. "Supercopter" arrive la même semaine que celles-ci, mais va rapidement trouver sa place parmi les spectateurs privés de spectaculaires combats aériens depuis "Les Têtes Brûlées".

Tous défendent bien entendu, la veuve et l’orphelin. Cependant, un rival se profile assez vite à l’horizon, porté par un succès au cinéma : "Tonnerre de Feu" avec Roy Scheider, Malcolm McDowell et Warren Oates, en 1983. L'année suivante, la série éponyme fait son apparition sur une chaine concurrente (bien sûr…) : ABC Television.

Plus dur encore, le casting se compose d’un James Farentino et d’un Bubba Smith très populaires à l’époque. Dan O’Bannon (scénariste célèbre pour ses contributions à "Alien", "Predator", "Total Recall" et "Star Wars") en est le créateur. La menace ne pèsera pas bien longtemps, et l’audimat sera unanime en faveur de "Supercopter".

Pourtant plus réaliste et se déroulant en pleine agglomération (l’hélico est affilié à une brigade de la police de Los Angeles), "Tonnerre de Feu" bénéficiait d’un budget confortable mais s’inscrivait plus dans la lignée des séries policières gentillettes, ce qui la mènera à sa perte. "Supercopter" n’aura pas à combattre très longtemps, le poids de ses 4 saisons écrasant les 11 épisodes de "Tonnerre de Feu".

Quelques vedettes-invitées devenues importantes se croiseront dans la série :
- William B Davis (l’homme à la cigarette de "X-Files"),
- David Carradine (Kwai Chang Caine dans "Kung Fu"),
- Shannen Doherty (Prue Halliwell dans "Charmed"),
- Tia Carrere (Sydney Fox dans "Sydney Fox l'Aventurière", "Wayne’s World 1 &2"),
- Walter Gotell (Colonel Gogol dans les James Bond période Roger Moore),
- David Hemmings ("Gladiator", "Gangs Of New York", "La Ligue des Gentlemen Extraordinaires", "Spygame", etc.) (il réalisera aussi beaucoup d’épisodes de séries de Bellisario : "Magnum", "Code Quantum" et "L'Agence Tous Risques").

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ANECDOTES DE TOURNAGE

- Les extérieurs de la maison de Hawke au bord du lac Tahoe font partie de la résidence du créateur et producteur Donald P. Bellisario (l’intérieur était fait en studio).
- Jan Michael Vincent avait la fâcheuse tendance à venir complètement ivre sur le tournage. Ses nombreuses péripéties (alcool, drogue, bagarres, etc...) feront la joie des médias de l’époque.
- Les producteurs n’ont jamais obtenu l’autorisation de survol des villes pour les prises de vues aériennes, d’où ces multiples scènes à l’aspect désertique et le tournage en Californie et en Arizona.
- Suite à l’arrêt de la série, le Supercopter fût revendu a une agence allemande, Hubschrauber-Sonder-Dienst, qui retira les modifications apportées pour la série (des mitraillettes et un lance-roquettes sur un hélico-ambulance faisaient un peu méchant…). De nouveau de service dans le domaine hospitalier, il fût victime d’un crash dû à un orage le 9 juin 1991, tuant 3 passagers dont une fillette qui devait être rapatriée.
- Saint John Hawke sera d’abord incarné par Christopher Connelly dans la saison 2 (épisode "HX-1"), puis par Barry Van Dyke pour la 4ème saison.

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LES REGLES DE SUPERCOPTER

- Les ennemis de Supercopter doivent toujours avoir un avion ou un hélicoptère.
- Toujours garder en mémoire que la guerre froide est d’actualité (du moins en 1984) dans les épisodes.
- Tout commence bien dans un épisode de "Supercopter", puis arrive une affaire louche et enfin tout rentre dans l’ordre à la fin de l’épisode.
- Supercopter doit toujours être parqué dans sa cachette secrète en plein désert (Monument Valley, Arizona).
- Quiconque autre que Hawke, Dominic ou Caitlin qui désirerait voir l’hélicoptère doit aller à sa cachette les yeux bandés.
- Supercopter doit toujours analyser, via l’ordinateur de bord, les éventuels assaillants.
- Il faut chantonner la musique à tue-tête, avec le générique.

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CRITIQUE DE LA SERIE

Revoir "Supercopter" procure d’abord la sensation d’un retour dans le passé, celui d’une Cinq pionnière qui importa toutes les séries « hyper-technologiques » de la décennie 80 : avec "Supercopter", ce furent "K 2000" et "Tonnerre Mécanique" qui débarquèrent sur le réseau de Berlusconi, multi-diffusées et depuis récupérées par d’autres chaînes. C’est aussi un retour sur les premières armes du scénariste-producteur Donald Bellisario : derrière lui "Les Têtes Brûlées", "Galactica", "Magnum" et "Code Quantum" encore à naître. Appelons cela l’intérêt contextuel d’"Airwolf", anecdotique avant toute chose.

Mais à revoir la série aujourd'hui se rend compte aussi de ce qu’un oeil d’enfant percevait moins au milieu des années 80 : qu’une fois sortie des plans magnifiques de Monument Valley et des évolutions superbes du Loup des Airs, la série a un sérieux coup dans l’aile. La faute à des scénarii si peu ambitieux qu’ils se contentent, après un pilote de bonne facture, de reprendre des poncifs tout juste rehaussés par ce que Bellisario réussit si bien ailleurs : les personnages. Car si le duo de "Supercopter" s’inscrit bien dans la thématique paternelle de Bellisario (un héros à la trentaine affirmée flanqué d’un mentor plus âgé), et la figure d’Archangel (représentant tout de blanc vêtu d’une « Firme » assimilée à une branche de la CIA ou de la NSA) dans l’habitude d’une critique douce-amère de la politique post-Watergate également chère au créateur de "Magnum", les personnages épisodiques en revanche sortent rarement de la caricature.

A commencer par la « pièce rapportée » ajoutée en deuxième saison mais jamais réellement intégrée, Caitlin O’Shaughnessy, figure féminine qui ne trouvera jamais sa place au sein d’un casting aussi fondamentalement masculin que celui de "L'Agence Tous Risques" à la même époque. Les deux shows partagèrent d’ailleurs la même incapacité à développer un personnage féminin fort. D’épisode en épisode, ce sont des méchants stéréotypés, on dirait volontiers « de bande dessinée » si l’on ne craignait de blesser ce noble art, des portraits secondaires sans épaisseur qui se succèdent dans l’ombre de héros eux-mêmes confinés à une rigidité cadavérique. Les situations mises en scène ne relèvent guère l’ensemble car se cantonnent elles aussi à des affrontements manichéens dont le paroxysme invariable est la destruction d’un engin volant au terme de la reprise elle-même invariable du thème musical accompagnant l’ultime envolée du Loup.

Pourtant l’idée de départ recèle des plis attrayants : dans le genre « héros impavide », on a vu plus charismatique que Stringfellow Hawke, sombre et taciturne mélomane amateur d’art et de paix, établi dans un chalet de montagne sis au bord d’un lac aux eaux céruléennes. Comme avec "Magnum", Bellisario prenait ainsi ses distances avec la figure attendue, ce que la série ne fera pas en revanche. La blessure ouverte du héros, bien dans la « tradition » bellisarienne (Hawke a perdu son frère au Viêtnam) s’exprimait en outre avec une violence qui rendait ambigu le héros lorsque, au terme du téléfilm pilote, il épuisait les armes d’Airwolf sur le méchant incarné par l’élégant et délicieusement sadique David Hemmings.

Systématiquement frappé dans son coeur par la mort de ceux qu’il aime, Stringfellow Hawke se situait entre générosité (refoulée) et colère, douceur et dureté. Bref, un personnage intéressant que la série n’exploitera pas, préférant stigmatiser sa quête d’amour dans la recherche épisodique de son frère (le syndrome du retour au Viêtnam caractéristique des années Reagan, qui furent également les années Rambo) et limitant l’expressivité du personnage à la moue boudeuse de Jan Michael Vincent.

On peut regretter tout autant l’emploi limité d’Ernest Borgnine, comédien confirmé ayant tourné sous la direction de grands réalisateurs, oscarisé pour son interprétation de « laideron » romantique et blessé dans "Marty" de Delbert Mann (1955), confiné ici au rôle caricatural de râleur au grand coeur, aussi excessif – à l’italienne – que Hawke peut être inexpressif.

La « légende » de "Supercopter" tient à son véritable héros, en dépit d’un casting franchement reluisant. L’hélicoptère futuriste volé par le héros aux Lybiens mais conçu aux Etats-Unis, il ne faut rien exagérer, et utilisé ensuite pour des missions secrètes ou pour voler au secours de la veuve et de l’orphelin. Hawke et Santini partagent le credo de Michael Knight dans "K 2000", conçue par celui qui devait à l’origine présider aux destinées de "Magnum", Glen A. Larson. Ici, la machine n’est pas douée de parole mais dotée d’un arsenal de guerre qui fait encore bonne figure vingt ans après, au contraire des ordinateurs désuets d’une série comme "Les Petits Génies".

Reconnaissable au cri que poussent ses turbines à l’envol et à la silhouette « améliorée » du Bell 222, plus charismatique que l’engin bourrin de "Tonnerre de Feu" dont la série s’inspire, Airwolf est aussi attendu que le Géant vert dans "L’Incroyable Hulk" et ses interventions promettent toujours plus d’action et de panache que les scènes parfois longuettes qui les séparent, comme les programmes d’une chaîne ponctuent les écrans de pub de la journée : chacun choisira quels moments il préfère !

"Supercopter" possède bien sûr quelques charmes. L’envers de la caricature est un style tranché dans le roc, aussi carré qu’une geste héroïque dépositaire des « mythes » d’une époque : de guerre froide en petites villes américaines, de vastes déserts en lieux confinés, d’espions machiavéliques en jeunes femmes en détresse, de visions nocturnes en virus meurtriers, de frères ennemis en passé mal digéré, la série contient tout ce qui fait l’ordinaire des séries contemporaines, donc la « substantifique moëlle » d’une époque cathodique.

Comme Michael Knight, Hawke-le héros de bande dessinée est un avatar du cow-boy solitaire qui promène sa dégaine d’un bled à l’autre sans jamais perdre ce fond de rebellion qui caractérise « l’âme » américaine. Il arrive même à la série de jouer sur cette image de héros, lorsque le réalisateur Sutton Roley phagocyte un épisode entier.

La version française contribue malheureusement à imposer l’impression d’un produit de consommation : récurrentes, les voix employées ne suffisent pas à caractériser un personnage lorsqu’elles sont réutilisées à outrance par souci de rapidité. Même le timbre si particulier d’Henri Djanick n’est pas réservé exclusivement à Ernest Borgnine, et que dire de celui de Francis Lax, qui dans nombre de séries double à la fois un personnage récurrent (ici, Archangel) et une multitude de seconds rôles !

Après deux saisons et demie de loyaux services, l’équipe fondatrice rendra son tablier et le Canada accueillera le tournage d’une dernière série d’épisodes : Bellisario, qui avait déjà, aux Etats-Unis, passé le flambeau à Bernard L. Kowalski sous la casquette du producteur exécutif, ne s’occupera pas du devenir de sa création, confirmant le statut de commande d’un programme qui n’aura rien apporté à son oeuvre télévisuelle, dont elle comporte les caractères mais point l’âme.

Aux Vincent, Borgnine et Alex Cord de la mouture originelle succèdent des visages inconnus du grand public (Barry Van Dyke donnant vie au frère jusqu’alors disparu, Saint John, tandis que Stringfellow disparaît dans le Royaume d’Hadès – le même Van Dyke ayant en 1980 servi de « remplaçant » pour la séquelle au rabais de "Galactica"). Quant aux exploits de la machine, ils sont le plus souvent intégralement repris des épisodes antérieurs, la production se contentant de filmer les histoires qui occupent l’intervalle entre les évolutions de l’hélicoptère. Triste fin pour un programme qui se sera bâti tout entier sur l’attrait de ses prouesses aériennes.

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FICHE TECHNIQUE

Créée par : Donald Bellisario
Producteurs : Clyde Ware, Burton Armus, Lester Wm. Berke (1985), Alan Godfrey (1986), Robert Janes (1986), Rick Kelbaugh (1986)
Producteurs exécutifs : Donald P. Bellisario (1984-1985), Bernard L. Kowalski (1986) Arthur L. Annecharico (1986/1987)
Supervision de la Production : Alan J. Levi (1984), Everett Chambers (1986), Calvin Clements Jr. (1985), T.S. Cook (1984-1985), Robert Janes (1986)
Co-producteurs : John David (1984), Carol Gillson (1985-1986), Stephen A. Miller (1986)
Producteurs associés : Mike Snyder, Bernadette Joyce
Musique : Joseph Conlan, Ian Freebairn-Smith (1984), Udi Harpaz (1985-86), Sylvester Levay (thème principal), Rick Patterson et Dan Milner (saison 4)
Directeurs de la Photographie : Robert B. Hauser, Seymour Hoffberg, Stan Lazan, Robert E. Collins, J. Barry Herron, Howard Schwartz
Montage : Carl Kress, Michael Berman, Bill Campbell, Mario Di Gregorio, Jana Fritsch, Robert L. Kimble, Bill Luciano, Leon Ortiz-Gil, Larry Strong, Drake Silliman, Henry Te, Geoffrey Rowland
Directeurs artistiques : Gary A. Lee, Joe Altadonna, Charles R. Davis, John Leimanis, Steve Geaghan
Responsable de la production : Les Kimber
Premier assistant du réalisateur : John Slosser
Responsables de plateau : Ed Keyes, Tom Margozewitz
Décors : Paul M. Sonski, Richard B. Goddard, Greg Garrisson, Fred Winston, Edward M. Parker, W. Joseph Kroesser
Costumes : Jean-Pierre Dorléac, John Casey, Rudy Garcia, Ann Lambert, Barbara Lee Maccarone, Diane Reynolds, Christopher Ryan, Arlene Ziamara
Montage son : Barney Cabral
Supervision du montage son : Michael D. Wilhoit
Effets visuels spéciaux : Charles Gibson
Réalisateurs de 2ème équipe : David Jones, John A. Kuri, Peter McKernan, Jr, Chuck Tamburro
Coordination des cascades physiques : Ron Stein
Coordination des cascades aériennes : Chuck Tamburro
Pilotes : Steve Hinton, Steve Crowe
Cascadeurs : Gregory J. Barnett, Jean Coulter, Debbi A. Davison, Eddy Donno, Gary Epper, Charlie Picerni, Jim Dunn, Alex Green, David Jacox, Jr, Ken Kirzinger, Tony Morelli, Jacob D. Rupp, J.J. Makaro, Janet Brady, James M. Halty, Monty Jordan, Steve Kelso, Jimmy Nickerson, Chad Randall, Reid Rondell
Effets spéciaux : Jim Michaels, Neil Richmond, Whitey Krumm, George Erschbamer
Produit par : Belisarius productions et Universal Television (saisons 1 a 3) / Atlantis et MCA TV (saison 4) (1984/1987)

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