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Code Quantum : La série

Par Thierry Le Peut, Thierry Laurent, Marie Loleap et Christophe Dordain


"Tout a commencé à l'époque où je dirigeais une expérience de voyage dans le temps appelée Code Quantum. Lors de cette expérience, une horloge cosmique déréglée me fît passer de l'état de physicien à celui de pilote d'essai, ce qui aurait pu être amusant si j'avais su piloter. Heureusement je suis aidé par Al, mon ange gardien, qui me suit depuis le début. Malheureusement, Al est un hologramme ! Je suis le seul à pouvoir communiquer avec lui. Bref, je me promène à travers le temps, passant de la peau d'un personnage à un autre en essayant de réparer les erreurs du passé. Et j'espère chaque fois que mon prochain saut dans le temps me ramènera chez moi et me rendra enfin mon vrai visage." (Introduction française au générique).

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PRESENTATION DE LA SERIE
Une synthèse de l'oeuvre de Bellisario

"Code Quantum" représente, comme "Magnum", la quintessence de son créateur Donald Bellisario. La série offre les meilleurs développements de ses thématiques majeures  Par exemples, la quête du père, la nostalgie douloureuse de l’enfance perdue, la recherche de l’âme-soeur etc. S'ajoute à cela un regard sans cesse renouvelé sur le passé de l’Amérique et la mémoire du cinéma. Bellisario se dit lui-même porté vers le 7ème art des années trente-quarante. Celui d’une époque révolue où l’Amérique était encore une terre de rêve. Un espace générateur de mythes forts. La modernité, en remettant en cause ce beau modèle, a aussi ouvert chez les personnages de Bellisario des blessures qui leur confèrent une profondeur particulière, sans pour autant leur enlever cette part de cliché qui en fait des Héros par excellence.

Sam Beckett, physicien élevé un peu à l’écart du monde, surdoué dans plusieurs domaines et tête pensante d’un projet de voyage dans le temps, est un personnage blessé dont l’altruisme et la générosité dissimulent un désir profond de retour à l’Eden de l’enfance. La ferme familiale, qu’il retrouve dans « La famille avant tout », l’un des épisodes les plus poignants, est un cadre de carte postale qui renoue avec l’Amérique de Norman Rockwell. Un mélange de bon sens populaire et d’idéalisme républicain. De même les positions de Bellisario sur le conflit viêtnamien ou l’assassinat du Président Kennedy rompent-elles avec les polémiques suscitées par ces événements majeurs de l’Histoire des Etats-Unis. Voilà qui stigmatise l’inspiration traditionnelle d’un auteur qui a transformé l’essai avec "JAG", dont le patriotisme ne fait plus aucun doute.

Une série humaniste

Humaniste avant tout, la série bénéficie de scénarii très bien écrits. Elle revisite intelligemment le passé récent des Etats-Unis, loin des formules plus tape-à-l’oeil ou plus largement historiques de "Au Coeur du Temps" et "Voyagers". Changeant de ton comme Sam Beckett change de peau, "Code Quantum" s’amuse aussi à faire des clins d’oeil au cinéma. On y parodie Humphrey Bogart, Marlon Brando. On y emprunte aussi le titre de quelque vieux film. Si les directives fondatrices de la série interdisaient de faire intervenir le héros dans la grande Histoire, en revanche plusieurs personnalités populaires du monde réel y ont fait un passage éclair, comme Michael Jackson ou Stephen King enfants. Ce n’est qu’au cours de sa dernière saison que le programme s’est autorisé à placer Beckett dans la peau de personnages célèbres comme Marilyn Monroe ou Elvis Presley.

Comme dans "Magnum", le héros est ici flanqué d’un acolyte qui retiendra également l’attention des scénaristes. Al, resté dans le futur pendant que Sam voyage d’une époque à l’autre, apparaît en général sous forme d’hologramme perceptible uniquement par le héros (et parfois par les tout jeunes enfants et les animaux). Personnage exubérant, il dissimule en réalité un coeur brisé et une sensibilité à fleur de peau. Orphelin comme d’autres personnages de Bellisario (Rick dans "Magnum"), Al apporte à la série, grâce en partie à son interprète Dean Stockwell, une richesse supplémentaire et reçoit une digne récompense à la fin de la série. L’inspiration première de "Code Quantum" n’est pas la science-fiction mais la fable humaniste.

Comme Michael Landon dans "Les Routes du Paradis", mais de manière bien moins appuyée, Sam Beckett est un Ange envoyé sur la Terre pour recoller des vies. Il peut changer, en mieux, des dizaines d’histoires individuelles. Sa générosité n’a rien de politique. Elle se tourne vers des gens ordinaires auxquels on ne prête généralement que peu d’attention. Il oeuvre alors à améliorer l’existence, à leur insu. Il ne s’agit pas ici d’empêcher une tragédie nationale. Dans l'épisode "Lee Harvey Oswald" les efforts du héros ne changent rien à la mort de Kennedy. Il s'agit plutôt d’aider un garçon à embrasser une fille, de pousser une mère à se réconcilier avec sa famille, une adolescente à accoucher, un acteur à jouer un rôle. On pourrait parler de populisme. Cependant, la série sait être honnête tout en jouant sur la corde sensible. Elle évite les leçons de morale au profit d’exemples éloquents. "Code Quantum" est donc hautement recommandable !

Thierry Le Peut

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ANALYSE THEMATIQUE DE CODE QUANTUM

Ce texte provient d'un fonds d'archives gracieusement fourni par la revue Tausend Augen au Magazine des Séries au tout début des années 2000. Il est donc publié avec l'aimable autorisation de la rédaction de l'époque que nous remercions chaleureusement pour cette remarquable contribution.

(Première publication dans le numéro 7 de Tausend Augen, en mai 1996).

De tous les "gros" producteurs ayant marqué, pour le meilleur et pour le pire, la télévision américaine dans les années 80 (Stephen J. Cannell, Frank Lupo, Aaron Spelling, tous ces noms évocateurs des week-ends nébuleux de notre enfance), le créateur de "Code Quantum", Donald P. Bellisario est celui qui se prête le plus volontiers à une analyse thématique.

D'une série à l'autre, les plus connues étant "Magnum" et "Supercopter", on retrouve des motifs récurrents : la place fondamentale de la famille (notamment les rapports fraternels et la relation père / fils), la fascination pour l'uniforme et le matériel militaires (le supercopter de "Supercopter"), la guerre du Vietnam comme expérience déterminante, le couple vedette de deux hommes (l'un est directement impliqué dans l'action, l'autre, plus âgé, donnent des conseils : Magnum / Higgins, la sinistre paire Springfellow Hawke / Santini dans "Supercopter"), et la quête qu'ils mènent pour retrouver un ou plusieurs de leurs proches (Springfellow recherche son frère disparu au Vietnam).

Créée en 1989, "Code Quantum" est par sa taille (96 épisodes répartis sur cinq saisons) et son ambition (un voyage dans quarante ans d'histoire des États-Unis avec un renouvellement constant des lieux, des situations et des personnages) son œuvre maîtresse. Il y a naturellement réinvesti ses thèmes de prédilection (Al est un officier de marine, Sam retrouvera son frère au Vietnam…), se réservant l'écriture des épisodes clés. Mais les obsessions de Bellisario ne garantissant pas toujours la qualité de ses productions (si "Magnum" "tient le coup", "Supercopter" reste franchement détestable), on pouvait avoir quelques craintes à suivre les aventures d'un héros réparant les erreurs du passé.

Or, "Code Quantum" est une très agréable surprise : c'est même, dans un registre plus grand public, une série aussi décisive que "Twin Peaks" du point de vue du soin apporté à la réalisation, l'écriture, la direction artistique et l'interprétation. Il n'en reste pas moins que l'adhésion aux tribulations temporelles de Sam Beckett est plus qu'ailleurs une affaire de sensibilité. S'il n'est pas nécessaire de croire aux extraterrestres pour apprécier les enquêtes de Scully et Mulder, le postulat de "Code Quantum" peut être dur à avaler. L'investissement émotionnel très fort de Bellisario (il y a glissé nombre de détails autobiographiques et une bonne partie de sa famille y collabore) fait aussi que la série, sans jamais vraiment tomber dans le sentimentalisme, joue plus que toute autre sur les sentiments.

Si les scénaristes exploitent avec habileté et humour des paradoxes temporels à la "Retour vers le futur" (plus d'une fois, Sam influence les futures célébrités qu'ils croisent), le voyage dans le temps reste avant tout un prétexte pour explorer le maximum de lieux, situations et époques de l'histoire américaine entre 1953 et nos jours (Sam peut se déplacer entre l'année de sa naissance et l'année de son saut dans le temps). Cette exploration est d'abord celle du cinéma et de ses mythologies : de très nombreux épisodes empruntent la voie des genres hollywoodiens (film noir, fantastique, comédie musicale) quand ils ne démarquent pas purement et simplement l'intrigue d'un film précis : le pilote rappelle "L'Etoffe des Héros", "The Color of Truth" reprend l'histoire de "Miss Daisy et son chauffeur", "Moments To Live" celle de "Misery", etc. (et de nombreux titres d’épisodes sont des détournements de titres de films célèbres : "Rebel Without A Clue", "The Wrong Stuff", "Play It Again, Seymour", etc.).

La série joue d'un effet-vidéothèque ("tiens ! Aujourd'hui, c'est l'épisode "Fureur de Vivre") qu'on trouve aussi dans "The X-Files" où il y a un épisode loup-garou, un épisode à la "The Thing". Il n'y a pas que des références au cinéma : "Good Night, Dear Heart" est un hommage évident à "Twin Peaks". Ces multiples emprunts donnent à la série son caractère particulier. Elle n'est pas une série fantastique ou de science-fiction, mais une anthologie des genres les plus divers. C'est également une exploration de l'Amérique et de ses crises. Bellisario a manifestement le souci de faire atterrir Sam là où l'Amérique a mal. Il va au Vietnam, devient un jeune Noir du quartier de Watts pendant les émeutes de 1965, un Indien, etc. La seule fois qu'un bond temporel l'emmène hors de sa période de référence, il se retrouve significativement sur un champ de bataille de la guerre de Sécession, le grand traumatisme de la nation américaine.

Mais cette volonté ne va pas sans ambiguïtés ni contradictions. Bellisario a beau vouloir rendre hommage à différents mouvements progressistes (lutte des Noirs, féminisme), les figures de la contre-culture sont parfois égratignées : dans Animal Frat, Sam doit empêcher des manifestants contre la guerre du Vietnam de commettre un attentat ; dans "Rebel Without A Clue", il va demander conseil à Jack Kerouac mais celui-ci est saoul. C'est qu'il ne faut pas compter sur le producteur pour mettre en cause l'Église ou l'armée (dans "Nowhere To Run", Sam doit secourir un homme dont le fils deviendra un "héros de la guerre du Golfe" — une association de termes plutôt incompatibles). Sur ce point, "Code Quantum" est un peu l'anti-"X-Files".

Dans l'épisode en deux parties où Sam devient Lee Harvey Oswald, Bellisario défend, au mépris du bon sens, la thèse selon laquelle l'assassinat de Kennedy était l'acte d'un homme isolé. En niant ainsi l'existence d'une conspiration dans ce qui est, avec l'affaire Roswell, le fondement des théories paranoïaques de Mulder et ses amis, il indique que pour lui, il n'y a pas de complot. Mais, au fond, cette confiance indéfectible dans les institutions est aussi recevable et arbitraire que le fatalisme de la vision de Chris Carter. En effet, en présentant le mensonge comme universel et constitutif du pouvoir, "The X-Files" le déleste de son poids politico-économique pour le rendre métaphysique (on n'apprend jamais les raisons profondes des magouilles du gouvernement). Et c'est aussi la dialectique entre ses intentions généreuses et ses aveuglements qui rend "Code Quantum" passionnant à suivre et digne d'être étudié.

Si, sur le papier, l'idée d'un boy scout blanc trop bon pour être vrai qui résout tous les problèmes (mêmes ceux des Noirs et des Indiens) peut paraître suspecte, la série n'est pas, grâce à son personnage, une ode à l'interventionnisme comme l'était "Supercopter". Springfellow Hawk pilotait un hélicoptère à la pointe de la technologie alors que Sam est victime d'une horloge cosmique déréglée : c'est bien différent. Dans un univers télévisuel qui glorifie la maîtrise et la compétence à oppresser ("Hooker" et "Rick Hunter" savent comment agir avec les criminels, "McGyver" sait tout faire avec n'importe quoi), l'inexpérience constante puisque à chaque fois renouvelée de Sam contrebalance ce que l'idée de base (intervenir dans la vie des autres) a de potentiellement désagréable.

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Ici, la fonction du personnage est indissociable de son incarnation, car "Code Quantum" est avant tout l'itinéraire d'un corps : celui, massif, de Scott Bakula. L'acteur se prête, non sans masochisme parfois, à toutes les transformations qu'occasionnent ses sauts dans le temps : il est souvent habillé en femme, ce qui ne lui sied guère, et dans "The Wrong Stuff", il est un chimpanzé en couches culottes. Chaque transmutation étant pour Sam une nouvelle naissance, il rend à merveille l'étonnement constant du voyageur dans le temps. Il parvient également, par ses réels talents de danseur, chanteur et cascadeur, à rendre crédible et éminemment sympathique un personnage très théorique sur le papier (Sam Beckett est, en effet, un prix Nobel de physique, parlant couramment plusieurs langues, expert en arts martiaux et pianiste émérite !). Et le jeu exubérant de l’excellent Dean Stockwell (dans un rôle pourtant invariant de l’observateur Al) ne met que mieux en valeur l’attitude très droite et exempte de second degré dont il ne se dépare jamais, même dans ses incarnations les plus farfelues.

Dans le dernier épisode, on comprend que Sam est un ange gardien qui ne retournera jamais chez lui. Ce qui était au départ une hypothèse (c'est, à défaut de la machine qui s'est détraquée, Dieu qui a téléguidé Sam depuis le début de ses actions) est avéré par cet épilogue. La dernière saison, où l’on assiste littéralement à la lutte entre le Bien et le Mal (Sam et Al y affrontent leurs doubles maléfiques), parachève ainsi la composante religieuse qui est primordiale dans l’esprit de la série.

Sam se retrouve souvent en relation avec des instances religieuses (il est prêtre dans "Leap of faith", rabbin dans "Thom Shall Not") et tout concourt à faire de lui une figure christique : sa mission, son parcours, sa bonté infinie, son abnégation, et sa relation au père (Père ?). Dans un des premiers plans du générique, qui est d’ailleurs devenu l’emblème de la série, on le voit dans un halo bleuté, les bras en croix avec une expression extatique, juste avant son premier saut dans le temps. On peut trouver toute cette religiosité pesante, mais elle est assez logique venant d'une série où le héros se nomme Sam Beckett : ainsi, les 96 épisodes composent un gigantesque "En attendant God".

En définitive, l’élément fantastique a une importance secondaire dans "Code Quantum". Il sert surtout à produire une situation (changer la vie) et un personnage purement théoriques capables de satisfaire fantasmatiquement le téléspectateur. La série s'inscrit dans une tradition américaine de fictions exemplaires qui compte aussi bien les films de Frank Capra que "La Liste de Schindler" de Steven Spielberg (dont le slogan est "Celui qui sauve une vie sauve l'humanité").

Un épisode, "It’s A Wonderful Leap", rend hommage à "It's A Wonderful Life !" ("La vie est belle") de Frank Capra, et ce n’est que justice, ce film semblant être le modèle conscient de la série : on y retrouve, parmi de nombreuses concordances (les rapports fraternels, la tentation de faire du personnage principal un Christ, …) le même optimisme communicatif et euphorisant, mais aussi des contradictions comparables, et un même volontarisme douloureux à imposer le bien à tout prix — même si le ton général de "Code Quantum" est à la comédie, la résolution positive obligatoire n'empêche pas la noirceur de certains épisodes ("Dreams", "Shock Theater").

Dans un très bel épisode, "To Catch A Falling Star", Sam tient la vedette d’une adaptation musicale de Don Quichotte. La quête idéaliste du voyageur temporel bienveillant y est mise en abyme, et on peut faire de "The Impossible Dream" ("Le rêve impossible"), titre de la chanson la plus mélancolique, un parfait sous-titre à la série.

Thierry Laurent

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LES PERSONNAGES

Scott Bakula

Fils d'un couple de musiciens, Scott Bakula est né en 1954 à St Louis dans le Missouri. Ce n'est pourtant qu'en 1986 qu'il trouve les chemins des plateaux de tournages. Après un premier téléfilm, il se retrouve dans l'adaptation en série du film de Ron Howard, "Gung Ho". Et très vite il se fait remarquer. Il est alors parachuté dans la peau de Sam Beckett. Un rôle qui lui va bien (un Golden Globe en 1992) et qui fait de lui une véritable star à travers le monde.

En 1993, il taquine un peu "Murphy Brown" mais le cinéma le réclame : il enchaîne des séries B plus ou moins réussies. En 1999, il joue le voisin homosexuel de Kevin Spacey dans "American Beauty". Il a par ailleurs été le héros de la série "Mr and Mrs Smith" en 1997, série adaptée au cinéma en 2005 avec Brad Pitt et Angelina Jolie.

Dean Stockwell

Albert "Al" Calavicci Al est un hologramme plein d'humour. Sam est la seule personne qui le voit et Al est la seul personne qui puisse aider Sam. Il ne manque jamais une occasion de sortir une plaisanterie ou de se moquer.

Dean Stockwell est ne le 05 mars 1936 à Hollywood et décédé le 7 novembre 2021. Dans les années 40, Dean Stockwell, encore enfant, connaît déjà les joies du succès. Toutefois, cette gloire précoce peut entraîner vers le fond du showbiz, là où grandissent douloureusement les enfants stars. Or, avec Dean Stockwell, il n'en sera rien. Après 114 films, le comédien continuera de tourner. Que ce soit à la télévision comme au cinéma, ce natif d'Hollywood hantera la production américaine de son regard très ambiguë.

Acteur discret, il n'en était pas moins talentueux. En effet Dean Stockwell aura eu l'immense, et très rare, mérite d'avoir reçu deux fois le prix d'interprétation au Festival de Cannes. C'était en 1959 pour "Le Génie du Mal" de Richard Fleischer et en 1962, pour "Long Day's Journey Into Night" de Sidney Lumet. Parmi les nombreux films auxquels il aura participé, un retient un peu plus notre attention : "Dune" de David Lynch auquel nous avons consacré le podcast suivant :

Christophe Dordain

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LA DIFFUSION AUX ETATS-UNIS
Des débuts difficiles

Tout commence un dimanche, le 26 mars 1989 à 21 h. C'est la diffusion spéciale du pilote en deux parties consécutives. "Code Quantum" n'aura pas beaucoup de temps pour faire ses preuves en arrivant si tardivement dans l'année (les saisons de séries télé courant normalement de septembre à mai ).

Du second ("Star Crossed") au cinquième épisode ("Double Identity"), "Code Quantum" est diffusé le vendredi de 20 à 21 heures. Or, voici une case horaire très mauvaise pour les annonceurs publicitaires qui visent un public jeune. Un public qui a généralement autre chose à faire pour entamer le week-end que de s'installer devant le poste. Donald Bellisario dira lui même que c'est "une case horaire que seuls regardent les couch potatoes" (littéralement : "les patates de canapés" !). Une case horaire qui aura entre autre eu raison du mythique "Star Trek"... "Code Quantum" est sauvée in-extremis en fin de saison en bénéficiant enfin d'une tranche horaire décente, le mercredi de 22 à 23 heures. En la conservant durant toute le deuxième saison, la série va enfin voir son audience grimper.

Durant ce deuxième volet, hormis les 22 épisodes originaux diffusés, on intercale les anciens épisodes. Tel est généralement la démarche suivie pour permettre à la production de tourner les nouveaux épisodes. A la suite du dernier épisode diffusé le 9 mai 1990 ("Beth"), Brandon Tartikoff, alors en charge de la programmation de NBC, a la brillante idée de mettre en place pour l'entre-saison un nouveau concept. Voici le "Quantum Leap Week" ! En l'espèce, un épisode tous les soirs à 22 heures pendant une semaine. L'idée fait recette. Pourtant elle sera aussi à la source des ennuis qui suivront. En effet, le succès de l'initiative auprès du public induira la chaîne à penser que "Code Quantum" est une série qui trouve son public quelque soit l'endroit où on la case. Ce qui est bien évidement faux. Nul programme ne saurait y prétendre.

Code Quantum au sommet

Décision est pourtant prise de remettre la série le vendredi en début de troisième saison. Le premier épisode ("The Leap Home Part 1.") bat des records d'audience. Aussi, l'indice Nielsen le classe-t-il en deuxième position dans la catégorie des femmes de 18 à 49 ans. Mais l'effet d'appel que procure toujours un démarrage de saison ne peut suffire. Les Leapers le savent. Ils se mobilisent en nombre pour retrouver une meilleure case de programmation. Le combat sera long et acharné. Warren Littlefield, Président de NBC, avouera même dans USA Today (interview parue le 5 mars 1991) n'avoir jamais reçu autant de lettres pour un de ses programmes que pour "Code Quantum" ! Tant et si bien que la chaîne finira par céder face à l'assaut des fans, allant même jusqu'à diffuser des spots leur demandant de ne plus écrire, car la série allait repasser le mercredi à 22 heures. Chose qui sera faite le 06 mars 1991 avec l'épisode "8 Months 1/2".

L'audience, qui avait souffert, va alors littéralement doubler (source : Entertainment Weekly du 22 mars 1991). Pas de remous en quatrième saison. Toutefois, NBC ne fait que reculer pour mieux sauter... Et lorsque Brandon Tartikoff quitte la chaîne l'année suivante, la série perd alors le meilleur soutien qu'elle avait toujours eu en son sein jusqu'à là. "Code Quantum" est alors affectée au mardi en début de soirée. Cet horaire de grande écoute permet à NBC de poser des exigences quasi non négociables à la production. Ainsi, la série doit-elle être plus familiale. Ainsi, Sam doit-il s'incarner dans des personnages connus ou côtoyer des célébrités. Bellisario n'a pas vraiment le choix. Pourtant, il arrivera à ne pas dénaturer l'esprit de la série malgré ces nouveaux impératifs qu'il avait toujours refusés jusqu'alors.

Cependant, l'étau qui se resserre devient également financier. En effet, les restrictions qui n'ont cessé de s'amplifier au fur à mesure des saisons sont de plus en plus difficiles à gérer. Pour faire face, il faut se creuser les méninges. Il est vital de pinailler sur le moindre centime et tout faire pour que le résultat s'en ressente le moins possible à l'écran. Pas facile ! La figuration est réduite au minimum vital. Les temps de tournage sont considérablement écourtés (pour comparaison : le pilote avait été tourné en 26 jours, "Lee Harvey Oswald" ne bénéficiera en tout et pour tout que de 14 jours !). Les effets spéciaux alloués à l'hologramme (pas moins de 12 000 dollars pour chaque passage de porte holographique) deviennent un vrai casse-tête. Aussi, voit-on de moins en moins Al apparaître ou disparaître par ce biais. Bref, on entend le bruit de la porte, on voit apparaître Al devant la caméra mais on ne voit plus la porte elle même. Sans parler des divers objets et personnes que l'Amiral traversait allègrement à ses débuts...

Dans de telles conditions, la série ne peut que s'essouffler. Même la nouvelle campagne de lettres des Leapers et les manifestations organisées devant le siège de la NBC n'y pourront rien. "Code Quantum" aura résisté cinq longues années avant de disparaître. En somme, une entreprise de longue haleine semée d'embûches ! Outre-Atlantique, le dernier épisode fut diffusé le 05 mai 1993. C'était un mercredi pour changer. Presque cinq mois plus tard, le 19 septembre 1993, la série arrivait enfin en France sur Série Club...

Marie Loleap

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FICHE TECHNIQUE

Créée par : Donald P. Bellisario
Producteurs : Harker Wade, Chris Ruppenthal, Robin Bernheim
Producteurs associés : David Bellisario, Jimmy Giritlian, Scott Ejercito
Producteurs exécutifs : Donald P. Bellisario, Deborah Pratt, Michael Zinberg, Chas. Floyd Johnson
Co-producteurs : Jeff Gourson, Paul Brown
Supervision de la production : Tommy Thompson, Scott Shepherd, John Hill, Paul M. Belous, Robert Wolterstorff, Richard C. Okie
Musique : Velton Ray Bunch, Mike Post, Jerry Grant
Montage de la musique : Donald Woods, Tom Gleason, Mark Green, Susan Mick
Directeurs de la photographie : Michael W. Watkins, Robert D. McBride, Roy H. Wagner, Henry M. Lebo, Bradley B. Six, Robert Primes
Montage : Mario Di Gregorio, Jon Koslowsky, Alan L. Shefland, Ron Rutberg, Robert E. Pew, M. Edward Salier, Jerry Temple, Jerry U. Frizell, Gary Griffin, Lawrence S. Breslow, Ken Dennis, George R. Rohrs, Alec Smight, Craig Holt, Michael Stern
Casting : Ellen Lubin Sanitsky, Melissa Skoff, Ken Carlson, Debi Manwiller
Directeurs artistiques : Peg McClellan, Cameron Birnie
Décors : Robert L. Zilliox
Supervision des costumes : David Rawley, Donna Roberts, Jerry Herrin, Katina Le Kerr, Kim Myer
Costumes : Jean-Pierre Dorléac, Jacqueline Saint Anne
Maquillage : Stephen Gautier
Assistants-réalisateurs : Robert Brooks, Mendel Ryan, Gordon Paul Sirmons, Robert Villar, James Dillon, Kate Yurka, Tom Connors, Mark Hansson, Bruce Humphrey, Kevin Corcoran, Lewis Stout, John Slosser
Supervision du montage du son : Paul B. Clay
Effets spéciaux : Michael Douglas Middleton, Mark Burnett, Roger Dorney, Scott Milne, William Powloski, Joseph Yanuzzi
Coordinations des cascades : Richard Diamond Farnsworth
Cascadeurs : Gary J. Wayton, Kenny Bates, Nick Brett, Laura Dash, Harold Frizzell, Steven Ito, Terry James, Steve Kelso, Hubie Kerns Jr., Barbara Anne Klein, Shawn Lane, John Snyder, Gene LeBell, Hugh Aodh O'Brien, Jimmy N. Roberts, Joseph Michael Roth, Neil Summers, Jill Terashita
Production : Belisarius Productions / Universal TV (1989/1993) / MGM - UA / NBC Television

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