Par Christophe Dordain
Pendant de nombreuses années, les revues spécialisées dans le domaine des séries télévisées se sont souvent penchées sur les œuvres venues des Etats-Unis et/ou d’Angleterre. Or, il n’y a rien d’anormal dans cette démarche. Car, les producteurs de ces deux pays ont toujours su proposer aux téléspectateurs des histoires de qualité. Le tout servi par un luxe de moyens qu’il semblait bien plus difficile à discerner dans nos bonnes vieilles séries « à la française ».
Pourtant, dans l’ensemble des fictions réalisées depuis l’avènement de la petite lucarne magique en France, certaines se sont distinguées au point d’obtenir le label mérité de séries-cultes. On citera notamment "Belphégor", "Vidocq" ou encore "Le Commissaire Maigret". Toutefois, aucune d’entre elles, indépendamment de leurs qualités respectives, n'est parvenue à atteindre la stature du programme conçu par Claude Desailly au début des années 70. En effet, "Les Brigades du Tigre" se situe à la confluence de deux genres très prisés dans notre hexagonale contrée. En l'occurrence, la série historique et la série policière.
De cet habile mariage est né l’un des programmes parmi les plus populaires de notre télévision nationale. Une série que seule une décision imbécile a empêché de connaître une ultime saison. Cette dernière qui aurait permis de donner à la totalité de l'oeuvre une parfaite cohérence.
LE CONCEPT
Ce siècle avait 7 ans
"Les Brigades du Tigre" raconte l'histoire de ce corps spécial de police, les Brigades Mobiles. Elles ont été créées par George Clemenceau. Rappelons qu'il fut Ministre de l'Intérieur à partir de 1906 et jusqu'en 1909. Puis, Président du Conseil en 1917/1918. C’est-à-dire chef du gouvernement dans le cadre des institutions de la IIIème République.
Lorsque l'inspecteur Valentin apprend la formation de ces brigades, il demande sa mutation. Cet aspect est particulièrement bien développé dans l’épisode-pilote : "Ce siècle avait 7 ans" (diffusé le 21 décembre 1974 sur la 2ème chaîne de l'ORTF). Ainsi, au sein de la 1ère Brigade Mobile, accède-t-il rapidement au grade de commissaire. Valentin est secondé par ses amis, les inspecteurs Terrasson et Pujol.
Les trois policiers se retrouvent alors sous la direction du commissaire principal Faivre. Celui-ci est un patron pas franchement commode. Ainsi, vivent-ils de multiples aventures au cours desquelles, naviguant entre faits divers et grands problèmes de société, ils croisent de nombreuses célébrités de leur époque. Le tout en mettant la main au collet de fameux criminels.
L'histoire pour toutes et tous
Chaque épisode est l'occasion d'un flash-back passionnant tant du point de vue historique que de celui des intrigues policières. Comme le déclarait Jean-Claude Bouillon pour le magazine Génération Séries (numéro 14, paru au cours de l’été 1995) : "Finalement, avec "Les Brigades du Tigre", le téléspectateur recevait une leçon d’histoire toujours agréable, jamais ennuyeuse ou didactique, avec l’avantage du suspense et de la bonne humeur. Tout cela fait un mélange original et inimitable."
Ainsi, au-delà des changements de gouvernement, les Brigades poursuivent leurs activités. Elles couvrent les années menant à la guerre de 1914/1918. Dans les 12 derniers épisodes (les saisons V et VI), intitulés "Les Nouvelles Brigades du Tigre", c’est la période des années 1920 puis celle des années 1930, qui servent d’arrière-plan aux enquêtes des hommes de Valentin. Un changement de taille se produisant. En l'espèce, le remplacement de Monsieur Faivre par Monsieur Gabrielli. Nous y reviendrons ultérieurement...
AU DEPART, UNE IDEE SIMPLE
La grande originalité des "Brigades du Tigre" est, le rappelait-on dans l'introduction à cet article, de se situer à la confluence de deux genres. C’est par le mariage heureux de ces deux styles que la série a fini par acquérir un statut particulier en France. Disons-le tout net ! S’il est un programme qui mérite amplement l’appellation de série-culte alors la création de Claude Desailly en est le parfait exemple.
Les origines de la série
Les origines de la création de ce programme télévisé remontent au milieu des années 60. A cette époque, Claude Desailly venait d’achever le scénario du film "J’ai tué Raspoutine" (mis en scène par Robert Hossein). Par souci de véracité historique, Desailly avait collaboré avec Alain Decaux. L'icône incontournable de l’histoire version télévisuelle et/ou cinématographique. Ce dernier reprend contact avec Claude Desailly pour lui demander s’il n’a pas une idée de programme télévisé dans une perspective policière. Une série dont la qualité finale puisse être comparée aux productions américaines de l'époque.
Dans ce domaine, la série de référence que diffusait la 1ère chaîne, depuis 1963, est "Les Incorruptibles" avec Robert Stack. Dans ce show produit par la firme Desilu et Quinn Martin, on peut déceler les influences qui vont s’exercer sur les futures aventures de Valentin et de ses compagnons. Par exemple, un sens identique du rythme. Le tout visant à contracter en 55 minutes ce qui pouvait être développé dans le cadre d’un long-métrage. Ou bien encore une utilisation du patrimoine historique. Certes, non pas dans le sens du respect absolu (les enquêtes d’Eliott Ness et des incorruptibles étaient purement fictives), ni encore comme simple toile de fond exotique. Mais plutôt comme source pour l’élaboration d’intrigues devant irriguer les aventures de Valentin et de sa brigade.
Une interprétation de haute tenue
Là, où, la série française va se démarquer, c’est dans le domaine de l’interprétation. D'un côté, Elliot Ness et ses enquêteurs sont dénués d’humour. Ils se contentent de réagir face aux situations. De l'autre, Valentin, Pujol et Terrasson connaîtront une évolution au fur et à mesure des épisodes et des saisons. Si, dans la première saison notamment, les interventions de Pujol et de Terrasson sont très minimalistes (ils se contentent d’obéir aux ordre donnés par Valentin) ensuite leurs rôles s’étofferont.
Confirmation en est donnée par Jean-Paul Tribout dans une interview pour le magazine Génération Séries (cf : source citée précédemment) : « Dans les six premiers épisodes, Maguelon et moi avions des rôles à peu prés équivalents. Jean-Claude a un peu plus d’importance. Puis, Claude Desailly est parti du principe que, dans chaque saison, il devait y avoir trois épisodes où nous avions des rôles comparables. Mais aussi chacun avec un épisode où on avait un peu plus le rôle principal. »
C’est ce que l’on remarque en redécouvrant la série dans son intégralité :
- dans "Les enfants de La Joconde" (diffusé au cours de la saison IV, le 19 mai 1978), c’est Pujol qui occupe le devant de la scène.
- Constat identique pour Pierre Maguelon avec "Le village maudit". Un des meilleurs épisodes de toute la série (diffusé le 21 avril 1978, toujours au cours de la saison IV).
- Idem pour "Le cas Valentin", cette-fois au cours de la saison III. Un épisode diffusé, lui, le 31 décembre 1976.
Qui plus est, le spectateur finira par découvrir certains arrières-plans personnels du trio. Tandis que, pour Ness et ses collègues, peu ou pas d’informations importantes sont révélées. Au fond, on ne sait rien ou presque qui concerne leurs goûts ou leurs vies privées. Au contraire des "Brigades du Tigre" oùr le summum sera atteint avec le mariage de Terrasson lors du du dernier épisode de la saison VI ("Lacs et entrelacs", diffusé le 06 novembre 1983).
UNE PREMIERE TENTATIVE AVORTEE
Le temps des archives acte 1
Claude Desailly se met donc au travail. Aussi, s'appuie-t-il sur les archives du commissaire Belin qui avait été à l’origine de l’arrestation de Landru. Dans ses mémoires, Belin relatait précisément la situation de la police française, en 1907, face à la criminalité. Mais on est alors surpris de constater que le décalage entre les forces en présence et les criminels était plus qu’important...
En effet, les malfrats utilisaient des voitures et des armes dernier cri pour perpétrer leurs méfaits. Pendant, ce temps, les représentants de forces de l’ordre ne disposaient d’aucun fichier recensant les criminels, d’aucune machine à écrire. Quant aux forces de gendarmerie, elles se déplaçaient à cheval tout en respectant leurs circonscriptions administratives ! Ainsi, un bandit ayant commis son crime pouvait échapper aux poursuites s’il parvenait à passer d’une circonscription à l’autre ! Voilà pourquoi, Georges Clemenceau décida-t-il de fonder des brigades mobiles. Un nouveau corps de police qui fera entrer cette dernière dans la modernité du siècle naissant.
Une production impossible ?
C'est alors que ce projet télévisé semble donc prendre une tournure intéressante. En effet, nous sommes fin 1968 quand Claude Desailly rencontre cette fois Pierre Bellemare par l’intermédiaire d’Alain Decaux. Bellemare dirige alors la société Telcipress. C'est une maison de production de films publicitaires. Aussi, souhaite-t-il la faire évoluer vers la production de séries télévisées. Toutefois, Pierre Bellemare voit grand. Trop peut être. Surtout lorsqu’il annonce à Desailly qu’il envisage de construire une petite ville. Il souhaite de même engager des comédiens pour plusieurs années (à l’image des contrats de cinq ans en vogue au même moment aux USA), etc. Plus que tout, Bellemare annonce vouloir se lancer dans une réalisation de 26 épisodes de 48 minutes par saison !
Malheureusement, le système de production français de l’époque n’était pas capable de répondre à une telle attente. Il faut souligner ici que les structures économiques en place ne pouvaient favoriser ce type d’initiative. Il faut alors souligner le fait que l’habitude était prise, depuis la fin des années 1950, de ne produire que 6 épisodes, parfois 13, pour les séries de 52 minutes. 13 épisodes pour celles de 26 minutes. Qui plus est, de ne lancer de nouvelles saisons qu’après les premières diffusions. En effet, le marché des productions francophones étant trop limité. L’amortissement de coûts de production n’avait rien de comparable avec les séries anglo-saxonnes. Celles-ci tétant bien plus faciles à vendre sur tous les marchés. De surcroît, elles étaient aisément doublées pour s’adapter aux publics nationaux.
En résumé, comment faire pour une série policière française qui ne serait vendue qu'en Belgique, au Luxembourg, en Suisse ou dans le Canada francophone ? Eventuellement doublée pour les marchés allemands et italiens ? Bref, la sanction ne se fait pas attendre très longtemps. Aussi, c’est un Pierre Bellemare dépité qui appelle Claude Desailly. Il lui annonce en conséquence ce qui ressemble fort à un enterrement définitif du projet.
UN NOUVEAU DEPART AU DEBUT DES ANNEES 1970
Pensant que le projet en question avait capoté, Claude Desailly s’attelle à d’autres scénarios. Il écrit notamment pour la firme Télécip une série adaptée de l’œuvre de Gaston Leroux, "L’homme qui revient de loin". Pour cette série de 6 épisodes datant de 1972 (interprétée par Louis Velle ainsi que par Alexandra Stewart), Desailly imagine les aventures de Jacques de La Bossière. Ce dernier est un aristocrate fortuné vivant à la Belle Epoque. Un noble dont la famille va être confrontée à des événements surnaturels. L’ensemble est réalisé par le téléaste Michel Wyn. Roland Gritti en est le producteur. Or, celui-ci jouera un rôle déterminant dans la naissance des "Brigades du Tigre" à la télévision.
La renaissance du projet
En effet, Roland Gritti est, à l’époque, une figure incontournable de la production télévisuelle française. C’est notamment lui qui avait produit, dans le cadre d’un accord entre la firme Télécip et la société Gaumont, "Les nouvelles aventures de Vidocq" avec Claude Brasseur en 1971. Satisfait du travail de Claude Desailly, il demande à ce dernier s’il n’a pas une idée de série policière. Desailly peut alors exhumer de ses cartons, le projet des "Brigades du Tigre". En résumé, une idée qui traînait dans les bureaux de l’ORTF depuis trois ans. Le rôle joué par Gritti mérite donc d’être souligné puisqu’il a véritablement débloqué le projet.
Le temps des archives acte 2
Commence alors pour Claude Desailly un travail de recherche dans les archives des brigades mobiles. Le tout avec le secret espoir de trouver matière à l’écriture des nombreux épisodes : "J’ai commencé à les éplucher en me disant : Je vais trouver là-dedans tout ce dont je vais avoir besoin. J’ai dû très vite déchanter. Car, en fait, ces brigades mobiles, que nous avons un peu sacralisées, étaient à l’origine un corps dont la plupart des missions étaient d’attraper des voleurs de lapins… " (extrait d’une interview de Claude Desailly tirée du livre de Jean-Jacques Schléret et Jacques Baudou : Meurtres en Séries aux éditions du Huitième Art). Aussi, Desailly va-t-il alors littéralement inventer toutes les histoires des "Brigades du Tigre". Notamment en s'appuyant sur des événements historiques. Puis, en opérant une subtile extrapolation pour déboucher sur de dynamiques scénarios.
LE TOURNAGE DE LA SERIE ET SA DIFFUSION
Guerre des chaînes
Réalisés à partir du 2 juin 1973, les 6 premiers épisodes de la série convenaient pleinement aux responsables d'Antenne 2 qu'étaient alors Claude Désiré et Pierre Sabbagh. Toutefois, ces derniers souhaitaient faire de la diffusion des "Brigades du Tigre" un véritable événement. C'est pourquoi, ils prennent la décision d'attendre que 6 nouveaux épisodes soient disponibles (ils seront tournés entre le printemps et le début de l'été 1974) pour programmer la série à raison d'une aventure par semaine, ce qui semblait le choix le plus cohérent afin de donner aux "Brigades du Tigre" une audience maximale et de permettre ainsi à la série de d'installer durablement.
Malheureusement, apprenant leur nomination à la tête de la 1ère chaîne, future TF1 pour le 01 janvier 1975, par décision gouvernementale, comme cela se pratiquait à l'époque (nous sommes quelques mois après l'élection présidentielle qui a vu la victoire de Valéry Giscard d'Estaing), Désiré et Sabbagh décident de diffuser un épisode tous les deux jours à partir de décembre 1974 "parce qu'ils voulaient partir sur la 1ère chaîne sans que leurs successeurs puissent hériter de cette série et en tirer profit" aura confirmé Claude Desailly dans Génération Séries. Comment alors qualifier cette décision ? Nulle ? Stupide ? Idiote ? Face à tant d'impéritie, les mots finissent franchement par manquer...
Néanmoins, ce démarrage catastrophique ne va en rien altérer le potentiel de la série. L'accueil réservé par le public aux "Brigades du Tigre" est royal et une troisième saison est de fait commandée. Tous comme les deux précédentes, elle fait la part belle aux nombreux décors trouvés par la production dans le Loiret ainsi qu'à la place Saint-Aignan à Orléans qui est systématiquement utilisée pour de nombreuses séquences au cours des cinq premières saisons avec présence de figurants au fur et à mesure des intrigues.
Tournage au cordeau
Chaque épisode nécessitait 12 à 14 jours de tournage et les relations avec la société de production, ainsi qu'avec Antenne 2, ne furent pas au beau fixe loin s'en faut tant les budgets alloués à chaque épisode étaient systématiquement restreints d'année en année. C'était sans compter sur le talent de Victor Vicas qui n'avait pas son pareil pour utiliser de façon habile les figurants et faire croire qu'ils étaient plusieurs dizaines là où ils n'y en avaient que quelques uns. Seul l'épisode "L'Ange Blanc" (diffusé le 24 mai 1978, il était le 24ème de la série au cours de la saison IV) souffre d'un manque de moyens évident tant il est difficile de raconter une enquête se déroulant au cours du Tour de France cycliste avec seulement quelques coureurs et vélos à sa disposition.
La quatrième saison, diffusée en 1978, fut tout autant un succès que la précédente et pourtant, pendant quatre longues années, entre 1979 et 1982, la série fut brutalement interrompue... Pourquoi ? Parce que Claude Barma (grand responsable de la fiction sur Antenne, et lui-même auteur des plus belles réalisations de la télévision française) avait décidé d'arrêter la production des "Brigades du Tigre" estimant probablement que le filon était épuisé !
Un changement de taille !
C'est alors que Claude Désiré (qui avait quitté Antenne 2 au profit de TF1 en 1975) s'exprimant dans la presse, notamment dans le journal France Soir, déclarait ne pas comprendre pourquoi le tournage d'une cinquième saison, tant attendue par le public, n'avait pas lieu et annonçait par la même occasion que TF1 était prête à recevoir les nouvelles aventures de Valentin et de son équipe. Immédiatement, la situation avec Antenne 2 se débloque, Claude Barma revenant sur ses positions et "Les Nouvelles Brigades du Tigre" voient le jour en 1982.
Toutefois, un changement de taille se produit ! Exit Mr Faivre ! Imaginez Tintin sans le capitaine Haddock ? Et bien les producteurs n'ont pas hésité ! Pour de basses raisons de co-production avec l'Allemagne, ils ont remplacé l'immense François Maistre par le bien falot Pinkas Braun dans le rôle de Gabrielli. Il est à noter que ce dernier fut doublé par Jacques Deschamps (la voix française de Richard Anderson dans "L'homme qui valait trois milliards" et "Super Jaimie").
Il n'empêche que cette cinquième saison fut elle-aussi un gros succès d'audience tout comme la sixième et dernière diffusée à l'automne 1983. Par contre, il n'y eut jamais de septième saison qui aurait donné à la série une cohérence d'ensemble, les changements intervenus entretemps à Antenne 2 bloquant définitivement le processus de décision. Maudite France !
LES PERSONNAGES
Commissaire Paul Valentin / Jean Claude Bouillon
Dévoué corps et âme à sa mission et ses devoirs, Paul Valentin est un policier exemplaire qui en a assez des conditions dans lesquelles évolue le grand banditisme et les dérisoires efforts de la Justice. Profitant de la création des premières brigades mobiles, il intègre évidemment la nouvelle section et se fait remarquer par son efficacité, son intégrité et son intelligence.
Acteur de théâtre, Jean Claude Bouillon commence sa carrière au cinéma dans des films expérimentaux puis, dès sa troisième participation à un film, il se retrouve sous la direction d'un grand cinéaste : José Giovanni. Ils tournent ensembles "Un aller simple" en 1971. La même année, il rejoint l’équipe du film "Hellé", dirigé par Roger Vadim, avec Maria Schneider et Robert Hossein dans les rôles principaux.
Toutefois, ce n’est pas le grand mais le petit écran qui lui apporte une popularité grandissante. En effet, il part en Allemagne pour le tournage du feuilleton "Alexandre bis" où il incarne Mike Friedberg, un homme victime d’une curieuse série d’attentats lors de son retour des USA. Il comprend vite, en fait, qu’on le confond avec son frère jumeau, un redoutable espion formé par les russes. Tournée en 1972 par Franz Peter Wirth, cette série de 6 épisodes de 74 à 80 minutes est tout d’abord diffusée à 20h15 du 25 novembre 1972 au 10 février 1973 sur la chaîne allemande ARD. Puis sur la 2ème chaîne au début de l’année 1974.
C’est par l’entremise de cette série que Jean-Claude Bouillon sera « découvert » par Victor Vicas, le futur réalisateur des "Brigades du Tigre" alors que ce dernier travaillait sur la distribution artistique de la série : « C’était en 1973. Je venais de tourner une série franco-allemande, "Alexandre bis", où j’incarnais les deux frères jumeaux, le bon et le méchant. Quand cette série a été diffusée outre-Rhin, le futur réalisateur des Brigades, Victor Vicas, et sa femme, Li Erben, qui était allemande, passaient des vacances aux sports d’hiver. Or, Li Erben s’est cassée la jambe et a été transportée en clinique. Immobilisée, elle a commencé à regarder la télévision et est tombée sur "Alexandre bis".
"Du coup, elle a dit à son mari : « Tu devrais voir ce comédien, il pourrait convenir pour Valentin." A l’époque, les Brigades étaient en préparation. Une première distribution était prévue : Alain Pralon, Marco Perrin et Michel Creton… Vicas ma alors rencontré et m’a choisi… Tout est arrivé très très vite ! Vicas m’a dit : « Je vous engage pour Valentin, on commence dans trois semaines. » (Jean-Claude Bouillon dans Génération Séries numéro 14). Ainsi, au printemps 1973 débutait le tournage du pilote : "Ce siècle avait 7 ans".
Du 18 février au 16 avril 1974, entre la première et la seconde saison des Brigades, Jean-Claude Bouillon tourne dans le feuilleton "Le pèlerinage" produit par Telfrance et l’O.R.T.F. Les 24 épisodes de 13 minutes de ce feuilleton racontent les mésaventures de Raymond Colbi, un chauffeur travaillant pour une scierie et dont le camion est arraisonné en pleine nuit. Ce feuilleton sera diffusé sur Antenne 2 à partir du 5 avril 1975, soit après les deux premières saisons des "Brigades du Tigre".
En 1979, il récidive dans la série "Les roses de Dublin" profitant d’une interruption des "Brigades du Tigre" de près de 4 années (voir plus haut). Dans cette co-production entre la France et le Luxembourg, Jean-Claude Bouillon joue le rôle de Christophe Berdol, un reporter-photographe devant partir en Irlande afin de se venger de ceux qui l’ont agressé. 6 épisodes de 55 minutes seront diffusés en 1980 sur TF1.
Très ami avec Jean Paul Tribout et Pierre Maguelon, ils travaillent de concert pour le théâtre mais l'acteur continue quand même de jouer au cinéma. Jean Yanne, Michel Bouquet, Monica Vitti, Sergio Gobbi, Jacques Perrin ou Bruno Crémer seront quelques acteurs et cinéastes à tourner avec lui jusqu'en 1985.
En 1985, il retourne en Allemagne pour la série "Patrick Pacard". A deux exceptions, on ne reverra plus l'acteur sur un grand écran. Entre deux pièces de théâtre, Jean Claude Bouillon joue dans des productions télé. En 1998, il est l'un des protagonistes du feuilleton mélodramatique : "Cap des pins". On l'a vu également en 2000 affronter Yves Régnier dans un épisode du "Commissaire Moulin".
En 2007, le grand public avait pu le retrouver dans le film "Le serpent" d'Eric Barbier, cinéaste dont on ne peut que souligner la clairvoyance, aux côtés de Yvan Attal et de Clovis Cornillac. Pour la télévision, il avait également participé à 10 épisodes de "Sous se soleil" entre 2003 et 2007.
Jean-Claude Bouillon s'en est allé le 31 juillet 2017. Il avait 75 ans.
Inspecteur Terrasson / Pierre Maguelon
Grand gaillard moustachu, Terrasson est un homme costaud, moins cérébral que le commissaire mais qui a le sens de la phrase et parle avec poésie. Homme d'esprit, il n'en est pas moins un redoutable homme de loi. Ses amis le surnomment "Le Colosse de Rodez."
Casquettes multiples
Comme les deux autres acteurs de la série, Pierre Maguelon est avant tout un homme de théâtre, de formation classique. Pierre Maguelon a pourtant tourné dans de nombreuses productions cinématographiques : avec Yves Robert dans "Bébert et l'omnibus", il retrouve Yves Robert en 1967 pour "Alexandre le bienheureux". Luis Buñuel le remarque et l'engage pour "La voie lactée", "Le charme discret de la bourgeoisie" et "Le fantôme de la liberté". Dans ces films, Buñuel lui fait jouer des rôles de policier. Entre deux films avec le cinéaste espagnol, il rencontre François Truffaut et joue dans "Domicile conjugal".
Vedette du petit écran
Pour la télévision, Pierre Maguelon illustre très tôt de sa forte présence nombre de programmes parmi lesquels on peut distinguer "Les diables au village", un feuilleton de 14 épisodes de 50 minutes diffusés sur la 1ère chaîne du 16 juillet au 01 août 1968. Réalisé par Yves Bernadou à Algimo de Alfara près de Valence, en Espagne, ce feuilleton mettait en vedette, non pas des chevaliers, mais de simples gens dans une tentative de description de la vie quotidienne du village de Rustrel en Provence, en 1371.
En 1974, le comédien est engagé pour "Les Brigades du Tigre". Il joue ensuite pour Claude Sautet, Edouard Molinaro, Jean Charles Tachella, José Giovanni, Claude Miller et quelques autres. Il donnera la réplique à Yves Montand, Michel Piccoli, Serge Reggiani, Gérard Depardieu, Mireille Darc, Pierre Mondy, Michael Lonsdale, Brigitte Fossey, Roland Blanche, Lino Ventura et Charlotte Gainsbourg.
En 1990, il participe aux adaptations des classiques de la littérature au cinéma : "Cyrano de Bergerac", "La gloire de mon père" et "Le château de ma mère". L'acteur n'est pas hermétique au format des séries. On le remarque dans "L'âge d'or", "Les cœurs brûlés", et "Cap des pins". En 1998, il travaille avec André Téchiné pour le film "Alice et Martin".
Pierre Maguelon nous a quittés le 10 juillet 2010 à l'âge de 76 ans.
Inspecteur Pujol / Jean Paul Tribout
C'est le plus petit du trio. Mais c'est aussi le plus rusé. Issu du peuple, Pujol a tout du titi parisien. Il a un caractère fort qui passe cependant inaperçu dans le Paris du début du XXème siècle. La démarche fluette et sa petite taille cachent un courageux policier. En effet, ce dernier, comme les autres membres de la brigade, passe une partie de son temps à s'entraîner à la savate.
Modeste carrière à l'écran
De tous les comédiens de la série, Jean Paul Tribout est le plus investi dans le théâtre. Il s'est fait très rare sur les écrans. Avant "Les Brigades du Tigre", il n'avait joué que dans "L'éloignement". Une série de 30 épisodes de 13 minutes avec Eva Pflug, Henri Piegay et Bernard Giraudeau (une peinture sociale fort réussie diffusée en 1972 sur la 2ème chaîne et rediffusé en 1978).
A part la fameuse série, il n'a tourné que dans deux films. Tout d'abord, "Le protecteur" de et avec Roger Hanin. Puis, dans Liste noire" avec Annie Girardot. Il a aussi joué dans deux mini-séries. En premier lieu, "Wettlauf nach Bombay", réalisé par Christian-Jaque. En second lieu, dans "L'Aéropostale, courrier du ciel", avec Bernard Fresson, Michel Duchaussoy et Robert Etchéverry (un feuilleton de 4 épisodes de 85 minutes diffusé en 1980 sur FR3). Dans les années 90, il est apparu dans deux téléfilms uniquement.
Précisons également que Jean-Paul Tribout a participé à la série "Mathias Sandorf" en 1979 dans le rôle de Pescade. Il est également un metteur en scène de théâtre. En 1986, il signe sa première mise en scène importante Le Légataire universel de Jean-François Regnard. Viennent ensuite La Double inconstance de Marivaux et Turcaret d'Alain-René Lesage. Il s'agit ici d'une co-mise en scène de L'esthétocrate d'après des textes du sculpteur Pol Bury. À Paris il montera Point de feu sans fumée, Les Mufles de Sacha Guitry. On citera également Le Galant escroc de Charles Collé, La Seconde surprise de l'amour de Marivaux, Lettres à une amoureuse de Beaumarchais, etc.
Le théâtre avant tout
En 1998, au Théâtre 14-Jean Marie Serreau, ce sera La Dernière nuit de Dom Juan d'Edmond Rostand. Puis, en 1999, Couple ouvert à deux battants de Dario Fo et Franca Rame (330 représentations à ce jour), la nouvelle version de Art de Yasmina Reza. Ensuite, en 2000, La Comédie du paradoxe d'après Denis Diderot au XXe Théâtre. Enfin, en 2001, Le Triomphe de l'amour de Marivaux au Théâtre 13, puis au Théâtre Hébertot à Paris. Sans oublier, en 2003, 300 représentations de Vercors en festival et au Théâtre Daniel Sorano.
Il assure parallèlement depuis 1996 la direction artistique du Festival des Jeux de Théâtre de Sarlat. Jean-Paul Tribout est enfin un comédien très demandé pour le doublage des films au cinéma.
Monsieur Faivre / François Maistre
Il est le supérieur hiérarchique de Valentin, Pujol et Terrasson avec lesquels il entretient des relations paternalistes en apparence mais empreintes d'une affection sincère. Fort en gueule, mais s'exprimant avec la verve d'un orateur de talent, il met toujours en garde Valentin sur les conséquences fâcheuses de ses enquêtes tout en encourageant ses coups d'audace.
Né en 1925 à Demigny et décédé le 16 mai 2006 à l'âge de 91 ans, François Maistre est issu d'une famille de comédiens. Après une brève carrière militaire, il se lance dans le théâtre, franchissant tous les échelons, de la régie à la mise en scène. Ainsi, a-t-il joué dans plus de cent pièces, de Shakespeare à Boris Vian.
Au cinéma, il a souvent tourné sous la direction de Claude Cabrol et sa dernière prestation remonte à "La demoiselle d'honneur" . Pour la télévision, il a participé à de nombreux feuilletons historiques tels que "Les compagnons de Jéhu", "La dame de Monsoreau", "Ces beaux messieurs de Bois Doré", "Gaston Phébus", "Joseph Balsamo", "Le masque" (épisode "Le condamné meurt à cinq heures", réalisé par Marc Lobet et diffusé le 23 juin 1989 sur FR3), etc.
LE REALISATEUR
Disparu en mars 1985, Victor Vicas a connu une carrière cosmopolite. Originaire de Russie, il est né à Berlin en 1918. Puis, il suit des études en France, débutant comme assistant-cameraman au cinéma dans les années 30. Au moment, où, la guerre éclate, il est fait prisonnier. Toutefois, il parvient à s'évader. Puis, il rejoint les Etats-Unis en 1940. Après la Seconde Guerre mondiale, il travaille en Allemagne jusqu'en 1957. peu après, il tourne en France pour le cinéma "Je reviendrai à Kandara" (avec Daniel Gélin et François Périer).
A la fin des années 1960, il se tourne vers la télévision. C'est ainsi qu'on lui doit les séries "Aux frontières du possible" (13 épisodes de 55 minutes diffusés en 1971 sur la 1ère chaîne, une série interprétée par Pierre Vaneck et Elga Andersen et dont certains considèrent à raison qu'il s'agit là d'un ancètre français de "X-Files") et "L'étrange monsieur Duvallier" (6 épisodes de 55 minutes diffusés en 1979 sur TF1, avec Louis Velle et Sabine Azéma).
Entre-temps, Victor Vicas avait déployé toute son énergie et tout son talent visuel, entre 1973 et 1983, pour illustrer les 36 aventures du Commissaire Valentin et de toute son équipe.
LES PRODUCTEURS
La firme Télécip
En dehors de la série mythique, on doit à la société Télécip des séries telles que "Docteur Caraïbes", "Les nouvelles aventures de Vidocq", "Châteauvallon" ou encore "Bonne espérance".
Etienne Laroche
Si la série "Les brigades du Tigre" doit beaucoup à la société de production Télécip, elle en doit encore plus à Etienne Laroche. Pourtant son nom est rarement nommé dans les génériques. Cependant, il faut alors souligner qu'il a produit en 1960, "Les années folles", et en 1976, "Les diamants du président" (une série de 6 épisodes de 55 minutes interprétée par Michel Constantin et diffusée en 1977 sur Antenne 2). On retiendra que, pour Télécip, il a également produit deux longs métrages : "Vos gueules les mouettes" de Robert Dhéry et "Les maîtres du temps" de René Laloux, un superbe dessin animé inspiré par Moebius.
Serge Lebeau
Débutant sur "Le Train" de John Frankenheimer, Serge LeBeau fut responsable de la production sur les tournages du "Sergent" de John Flynn avec Rod Steiger en 1968 et du "Soleil Rouge" de Terence Young avec Toshirô Mifune, Charles Bronson et Alain Delon en 1971. De toute évidence, Serge Lebeau aura ainsi su amener une certaine modernité sur le tournage de la série des "Brigades du Tigre".
FICHE TECHNIQUE
Scénario, adaptation et dialogues : Claude Desailly
Directeurs de production : Serge Lebeau (saisons 1 à 3), Phillip Kenny (saison 4), Daniel Le Bras (saisons 5 et 6)
Producteurs délégués : Robert Velin, Roland Gritti (saisons 5 et 6)
Producteurs exécutifs : Etienne Laroche (saisons 1 à 4), Serge Lebeau (saisons 5 et 6)
Assistante de production : Li Erben
Administrateurs de production : André Guimier (saisons 1 à 4), Jean Talvat (saisons 5 et 6)
Secrétaires de production : Madeleine Vilerbue (saisons 1 à 6), Donatienne Desmaretz (saison 5)
Directeurs de la photographie : Pierre Petit (saisons 1 à 4), Henri Czap (saison 5), Guy Suzuki (saison 6)
Cadreurs : Christian Darraux (saisons 1 et 2), Max Pantera (saisons 3, 4 et 5), François Charles (saison 5)
Premiers assistants-opérateurs : Gérard Petit (saisons 1 à 3), Olivier Benoist (saison 4), Alain Herpe (saison 5), Philippe Houdart (saison 6)
Deuxième-assistant-opérateur : Charles Paviot (saison 5)
Premiers-assistants du réalisateur : Georges-Patrick Salvy-Guide, Li Erben
Second assistants-réalisateurs : Marc Alfiéri (saison 5), Charles Paviot (saison 6)
Stagiaire à la mise en scène : François Brûlé (saison 2)
Photographe de plateau : Jean-Louis Castelli
Ingénieurs du son : Jacques Gallois (saisons 1 à 4), Guy Villette (saison 5), Maurice Laroche (saison 6)
Assistant au son : Guy Odet
Monteuse son : Annick Baly (saison 5)
Assistantes monteuses son : Jeannine Rommier, Angela Braga-Mermet (saison 5)
Perchistes : Olivier Gillette (saison 5), Michel Four (saison 6)
Bruiteur : Gil Bast (saison 5), Jean-Pierre Lelong (saison 6)
Mixages : Pierre Vuillemin (saisons 1 à 4), Dominique Jugie (saisons 5 et 6)
Chefs décorateurs : Rino Mondellini (saisons 1 et 2), Robert Giordani (saisons 3 et 4), Ivan Maussion (saison 5)
Assistants-décorateurs : Alain Paroutaud, Louis Seuret, Louis Girons (saison 3)
Ensembliers : Nady Chauviret (saisons 1 à 3), Max Legardeur, Jean-Marc Laroche (saison 4), Jean-Claude Dolbert (saison 5), Jean-Claude Dolbert (saison 6), Jacques Leguillon (saison 6)
Tapissiers : Georges Mougine (saison 2), Laurent Ricat (saison 6)
Peintre patineur : Emilien Aguilée (saison 6)
Accessoires : Pierre Barbet, Louis Girons (saison 4), René Candido (saison 5), Gaby Jamet (saison 6)
Assistante aux accessoires : François Guéguan (saison 4)
Chef machiniste : Roland Reffet (saison 6)
Chef électricien : Bernard Lependu (saison 6)
Régisseur des extérieurs : Daniel Lebras
Régisseurs généraux : Phillip Kenny (saison 1), Michel Nicolini (saisons 2 et 3), Joël Ragot (saison 4), Albert Sales (saison 5), Pierre D'Hoffelize, Violaine Couzinet (saison 6)
Régisseurs-adjoints : Jean-Marc Laroche (saisons 1 et 2), Pierre D'Hoffelize (saison 5)
Chefs costumiers : Colette Baudot (saison 2), Laurence Brignon (saison 3), Jean Zay (saison 4), Claude Catulle (saison 5), Louis Tourie (saison 5), Jacqueline Moreau (saison 6)
Costumes : Gérard Feilleux (saisons 1 et 2), Eric Barboza (saison 6)
Habilleuses : Michelle Feilleux (saison 2), Michelle Marzo (saison 3), Anne-Marie Cupoli (saison 6)
Script-girls : Christiane Bertin (saisons 1, 2 et 4), Anne-Marie Garcia (saison 3), Christiane Bertin-Suzuki (saisons 5 et 6)
Chefs maquilleurs : Marie-Hélène Yatchenkoff (saisons 1 et 3), Ghyslaine Pignot (saison 2), Nadine Fraigneau (saison 4), Serge Groffe (saison 5), Annie Habans (saison 6)
Assistantes au maquillage : Lydia Pujols (saisons 1 et 2), Dominique Groffe (saison 5), Patricia Viver, Nadia Laurent (saison 6)
Chefs coiffeurs : Antoine Garabedian (saison 2), Sidonie Constantien (saisons 5 et 6), Nicole Chaudet(saison 6)
Coiffeuse : Annie Lachenaud
Chefs monteurs : Geneviève Vaury (saisons 1 à 4), Olivier Doat (saisons 5 et 6)
Assistantes-monteuses : Annick Surinach (saisons 1 et 2), Annick Baly (saisons 3 et 4), Odile Merculiari, Sylvie Gadmer (saison 6)
Effets spéciaux : André Trielli
Combats réglés par : Claude Simonot (saisons 1, 2, 3), Jean-Pierre Julémont (saison 1, épisode 06), Claude Carliez (saison 4), Daniel Vérité (saisons 5 et 6), Daniel Perche (saison 6)
Cascadeurs : Guy Lesire (saison 1), Sylvain Levignac (saison 2), Daniel Vérité, Pierre Koulak, Yves Gabrielli (saison 4), Patrick Cauderlier, Alain Saugout, Michel Berreur, Sylvian Levignac, Lionel Vitrant, Yves Gabrielli, Erik Desmarestz, Jean-Claude Braquet, Roland Neunreuther, Guy Di Rigo, Daniel Perche, Pascal Guéguan, Philippe Guéguan, Albert Begards, Gilles Conseil, Patrick Laclau, André Malley (saison 5)
Séquences aériennes : Jean Salis (saison 6)
Chorégraphe : Margareta Haïm (saisons 5 et 6)
Musique : Claude Bolling
Chanson : Philippe Clay
Paroles : Henri Dijan
Editions : Intersong
Compagnies de production : Antenne 2, Office de Radiodiffusion Télévision Française (ORTF), Télécip, Société Suisse de Radiodiffusion et TV 60 Münich (1973/1984)