Par Christophe Dordain
Rejeté par l'armée qui le considère comme un lâche, l'officier Jason McCord ère dans l'Ouest américain. Ainsi, tente-t-il désormais de survivre malgré la terrible réputation qui est désormais la sienne. Parce que, définitivement, il est un proscrit !
QUI ETES-VOUS JASON McCORD ?
Jason McCord est un officier de la cavalerie américaine. Il a suivi ses études à la fameuse académie de West Point. Malheureusement, à la suite d'un affrontement avec des indiens à la bataille de Bitter Creek, dont il est le seul survivant, McCord est présenté devant une cour martiale sous le chef d'inculpation de haute trahison. En effet, on lui reproche d'avoir déserté face à l'ennemi, ce qui est bien évidemment faux. McCord est alors chassé de la cavalerie. Il devient de fait un proscrit, rendu responsable du massacre de Bitter Creek.
Le poids du destin
Dès les premières images du générique de chacun des 48 épisodes de 26 minutes que compte la série, on rappelle au téléspectateur ce terrible fardeau pour Jason McCord qu'est celui d'avoir été chassé de l'armée. Tout d'abord, le peloton de soldats et le bruit des tambours. Ensuite, l'officier supérieur qui lui arrache ses galons puis brise son sabre. Enfin, l'officier en question l'accompagne aux portes du fort. Terriblement efficace, cette introduction de chaque épisode du "Proscrit" (pour une fois le titre français ne dénature pas celui de la série d'origine) ne peut qu'apitoyer le téléspectateur. Ainsi, rend-elle le personnage de Jason McCord éminemment sympathique.
Sans domicile attitré, et ne sachant où véritablement aller, McCord traverse l'Ouest de part en part. Désormais, il utilise ses compétences d'ingénieur et, surtout, ses capacités de redoutable combattant, au profit des personnes qu'il rencontre. Cependant, son épouvantable réputation le poursuit. Aussi, n'est-il pas rare que l'on reconnaisse en lui le fameux capitaine McCord ! Le lâche qui a fuit le combat à Bitter Creek, et a provoqué la mort de ses hommes. Mais, bien qu'il fasse preuve de courage, voire d'héroïsme, au fur et mesure des 48 aventures que compte la série, le sceau de l'infamie et de la couardise le poursuivent à tout jamais.
Un format court
Il faut souligner que "Le proscrit" est la seconde série western interprétée par Chuck Connors après "L'homme à la carabine" qu'il avait tournée entre 1958 et 1963. Diffusée dès janvier 1965 sur NBC, le dimanche soir entre 20h30 et 21h00, avant "Bonanza", elle représentait alors une des dernières tentatives de proposer des séries western au format de 26 minutes dans l'esprit de "Au nom de la loi" par exemple.
L'UNIVERS DE LA SERIE ET SON EVOLUTION
L'idée du "Proscrit" ressemble par ailleurs de très près à un scénario d'un épisode de la série "L"homme à la carabine". En effet, intitulé "The Journey Back", dans cet épisode on découvrait un voisin de Lucas McCain. Celuic- était recherché par l'armée après avoir déserté le champ de bataille de Willow Creek. Une bataille dont le voisin en question s'avérait être finalement le seul et unique survivant. Que Larry Cohen, le créateur du "Proscrit" est visionné cet épisode en particulier est donc plus que probable.
Un héros stoïque
Dans "Le proscrit", Jason McCord se voit attribué une réputation injustifiée, mais cela seul le téléspectateur le sait. C'est pourquoi, dans presque chaque épisode, peu importe où qu'il aille, sa réputation le précède et souvent même le devance. Elle l'oblige alors à affronter le ressentiment des habitants des villes où il fait halte. Refusant de dire ce qui s'est vraiment passé, Jason McCord fait face stoïquement. Ensuite, parfois, celles et ceux qu'ils côtoient finissent par reconnaître son courage dans le feu de l'action. Ou bien, pour le moins, ils se décident enfin à lui accorder le bénéfice du doute.
Régulièrement, Jason McCord fait face à des individus qui, eux-mêmes, sont confrontés à des choix demandant du courage. Aussi, McCord les aide-t-il à opter pour la bonne attitude. Par exemple, dans l'épisode "Leaps Upon Mountains" où McCord essaie de convaincre un rancher belliqueux (incarné par John Ireland) de coexister pacifiquement avec ses voisins. Ou bien dans l'épisode "Coward Steps Aside" au cours duquel McCord aide un jeune shérif à faire face à une bande de malfrats qui s'apprête à attaquer la banque.
Une orientation inattendue
Là, où, "Le Proscrit" prend un chemin inattendu au cours de la première saison, c'est avec le triple épisode intitulé : "The Mission". En effet, contacté par le Colonel Snow (joué par Jon Lormer"), un des rares officiers supérieurs à croire en son innocence, McCord est présenté au Président Ulysse S. Grant (rôle tenu par William Bryant). Ce dernier lui confie une mission spéciale. En l'occurrence, éviter qu'une guerre ne se déclare entre les Etats-Unis et le Mexique à cause d'éléments rebelles dirigés par le Général Arrioin (interprété par Cesar Romero).
Admettez qu'il y a de quoi être surpris ! Un ancien officier agissant pour le compte du Président Grant, cela ne vous rappelle rien ? James West bien sur ! Or, le pilote des "Mystères de l'Ouest" avait été tourné en décembre 1964. Au moment, où, la série "Le proscrit" était-elle même en production depuis plusieurs mois. Le scénariste Jameson Brewer et le créateur de la série, Larry Cohen, se sont-ils laissés aller à quelque plagiat ? Nous ne pouvons le prouver. Toutefois, reconnaissez que tout cela relève de la troublante coïncidence, n'est-ce pas ?
Terminons en précisant que Chuck Connors souhaitait autant que possible se démarquer du programme qui l'avait fait connaître : "L'homme à la carabine". C'est pourquoi, dans "Le proscrit", en lieu et place d'une carabine, Larry Cohen l'a muni de ce sabre brisé. Le symbole de sa déchéance d'homme, mis au ban de la société, et de son glorieux statut passé.
CHUCK CONNORS EST LE PROSCRIT
"Rien ne me prédisposait au métier d'acteur" déclarait Chuck Connors dans une interview publiée au milieu des années 60. C'était un peu avant la première diffusion de la série "Le proscrit". A l'époque, ce solide gaillard de près de deux mètres, s'était déjà forgé une belle réputation par le biais de la série "L'homme à la carabine" qu'il avait tournée entre 1958 et 1963.
Fils d'un immigrant irlandais et né à Brooklyn en 1921, Chuck Connors s'est rapidement distingué par la pratique sportive. Le baseball et le basketball ayant ses faveurs. Deux disciplines dans lesquelles Connors excellait. A la fin des années 50, il profite de l'essor de la télévision. Ainsi, son imposante stature lui permet de décrocher le premier rôle de la série "L'homme à la carabine" qui lui procure une immense notoriété.
Puis, avant la production de la série "Le Proscrit", Connors avait participé à un autre programme en incarnant le procureur John Egan. C'était dans la série "Arrest and Trial" diffusée en 1964. Après, "Le proscrit" suivront "CowBoy in Africa" (1967/1968), "Kodiak" en 1974 et "Racines" en 1977. N'oublions pas également sa participation à "La malédiction du loup-garou". Une série créée par Frank Lupo et diffusée entre le 11 juillet 1987 et le 22 mai 1988 sur le réseau Fox
Au cinéma, un de ses rôles parmi les plus marquants sera sa participation à "Soleil vert". Un film mis en scène par Richard Fleisher avec Charlton Heston et Edward G. Robinson. Précisons pour conclure que Chuck Connors est décédé des suites d'une longue maladie le 10 novembre 1992 à Los Angeles.
LE CREATEUR : LARRY COHEN
Décédé le 23 mars 2019, Larry Cohen est bien connu dans l’industrie du cinéma. En effet, il fut l’un des auteurs parmi les plus accomplis du genre contemporain indépendant, ayant écrit, réalisé et produit vingt films. Il faut rappeler qu'il a également connu un grand succès en tant que scénariste pour le cinéma et la télévision. En 2003, il a écrit le thriller "Phone Game" pour la Fox. Son scénario original, avec une action se déroulant dans un seul lieu (une cabine téléphonique) en temps réel, a été réalisé par Joël Schumacher.
Un scénariste de talent
Aficionado de cinéma depuis sa tendre enfance, Cohen est immédiatement propulsé vers la gloire en tant qu’auteur pour la télévision alors qu’il n’est encore qu’un adolescent. Au cours des années suivantes, Cohen se met à écrire, réaliser et produire une large gamme de films indépendants dont certains deviennent numéro 1 au box office. On retiendra notamment "Le monstre est vivant" pour la firme Warner, "Q, The Winged Serpent" et "Meurtres sous contrôle". On lui doit aussi des films de Blaxploitation comme "Black Cesar", "Le parrain de Harlem" et "Casse dans la ville".
Une solide carrière au petit écran
Déménageant en Californie dans les années 60, et avant l'activité cinématographique décrite précédemment, Larry Cohen commence à travailler sur des séries télé comme "Le fugitif". Il crée par la suite deux séries télé populaires que sont "Le proscrit" avec Chuck Connors et "Les envahisseurs" avec Roy Thinnes. Un show produit par Quinn Martin. Son talent de scénariste d’une part et de réalisateur d’autre part sont mis à profit lors du tournage du film "Bone" avec Yaphet Kooto, saluée comme l'une des meilleurs comédies noires de l’époque.
Au cours de sa carrière, Larry Cohen a été maintes fois honoré, et récompensé. Des rétrospectives de ses films ont été organisées dans le monde entier. Il a reçu deux fois le prix du jury du festival d’Avoriaz, jury composé entre autres de Roman Polanski et de Steven Spielberg. Au fil des années, Larry Cohen a mis en scène une pléiade de stars et a eu une des plus fascinantes carrières du 7ème art américain contemporain, conjuguant succès en tant que scénariste tout en restant l’un des réalisateurs indépendants parmi les plus respectés de ces trente dernières années.
INTERVIEW DE LARRY COHEN DANS LA REVUE MAD MOVIES
Dans cet entretien (extrait de la revue Mad Movies et publié en 2003), Larry Cohen revenait, à travers quelques questions, sur sa carrière de scénariste et de créateur de séries télévisées à Hollywood. Il y évoquait notamment la série "Le Proscrit" ainsi que sa relation particulière et plutôt tumultueuse avec Chuck Connors.
Vous aviez vendu votre premier scénario à 17 ans ?
C’est vrai ! Je venais tout juste de rentrer au Lycée. Je me baladais à New-York et je démarchais chaque boite de production en me présentant comme aspirant-scénariste. Et finalement, quelqu’un m’a demandé si j’avais déjà écrit quelque-chose, j’ai répondu “non” et la personne m’a fourni une histoire en me demandant de revenir plus-tard avec un scénario écrit.
Je suis revenu trois jours plus tard avec un scénario de série-télé sous le bras. La personne était étonnée, elle l’a lu et m’a ensuite rétorqué : “C’est parfait, mais l’on ne pourra pas le faire !”. Elle m’a ensuite passé plusieurs commandes, que j’écrivais rapidement et gratuitement. Je me suis dit que si je continuais de travailler aussi dur, la personne prendrait pitié de moi et penserait finalement à m’engager dans sa compagnie, c’est qui est arrivé.
Mon premier travail fut d’adapter les romans du “87th Precint” de Ed McBain. À l’époque, il n’y en avait que deux qui étaient publiés. On m’a demandé d’imaginer une nouvelle histoire tout en conservant les personnages de manière à en faire une série télé. Cela marquait le début de ma carrière de scénariste. D’ailleurs dans un des épisodes titré “Night Cry”, Peter Falk faisait ses débuts à la télévision. Il n’avait pourtant que cinq minutes à l’écran, mais il avait volé la vedette à tout le monde. Chaque personne voulait savoir qui était ce drôle de petit bonhomme qui jouait le rôle du maître chanteur. Ces cinq minutes ont fait de Peter Falk une star.
C’était l’âge d’or de la télévision New-yorkaise...
La télévision d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui. Les enjeux étaient moins importants et lucratifs. Tout le monde faisait de la télévision pour se faire plaisir. New-York débordait de talent et d’énergie à cette époque. Les feuilletons télés joués en direct étaient un nouveau médium très en vogue. Tout le monde était excité à l’idée de jouer dans quelque chose de nouveau, et le public l’était tout autant afin de découvrir de nouveaux talents. La plupart étaient de jeunes acteurs fraîchement émoulus de l’actor’s studio ou de Broadway en attendant d’accéder à la notoriété. Tout le monde faisait des feuilletons télés en direct : James Dean, Charlton Heston, Paul Newman, etc.
Plus tard, la vidéo a fait son apparition et ces feuilletons sont devenus désuets, ils n’avaient plus aucune raison d’être. J’ai eu la chance de démarrer à l’époque où ces feuilletons étaient encore prospères. C’était marrant en plus de faire ces feuilletons où l’acteur se devait de jouer juste à tout prix, et en même temps aller se faire remaquiller toutes les cinq minutes pour être raccord avec le plan précédent, tout en évitant de ne pas se prendre les pieds dans les câbles et de casser le décor, et d’arriver sur le second plateau totalement essoufflé en buvant un verre de vin. Et il y avait la crainte de l’accident ou de l’imprévu comme une porte qui était bloqué et à l’acteur d’improviser : “Je vais sortir de l’autre côté, la peinture de cette porte est encore fraîche !”.
L’acteur devait en plus supporter une pression hors du commun, avec la présence de la quasi-totalité de l’équipe technique qui passait son temps à le regarder et surveiller ses marques et ses répliques. Le scénariste veillait au bon déroulement de son histoire en surveillant constamment son jeu. Et puis cela arrivait à ce qu’une scène durait plus longtemps que prévu et par conséquent le programme de nuit allait couper court à la fin du feuilleton, et on ne savait même pas qui était le tueur à la fin ! C’était à la fois magique et hilarant.
C’est après que vous avez travaillé sur la série western “Le Proscrit” avec Chuck Connors ?
J’ai créé cette série ! J’ai travaillé sur cette série pendant trois ans et elle a eu un succès sans précédent en raflant une batterie de récompenses. Une autre série “The Defender”, avec E.G. Marshall, a énormément contribué à ma réputation de scénariste. Et quand je suis arrivé à Hollywood j’ai travaillé sur d’autres séries comme “Les Envahisseurs”, qui est devenue très populaire en France.
Comment avez vous eu l’idée des “Envahisseurs” ?
À l’époque nous vivions dans un climat de paranoïa totale à cause de la menace rouge. Tout le monde était persuadé que son voisin était communiste et qu’ils, les rouges, se cachaient sous chaque pierre et dans chaque placard . Je me suis dit que ce serait intéressant d’avoir un personnage qui chassait des extra-terrestres qui avaient pris forme humaine et qui hurlait à qui voulait l’entendre qu’ils sont parmi nous et qu'ils cherchaient à conquérir le monde. J’ai pensé faire une satire pertinente sur l’ère McCarthy.
Est-ce vrai que dans le scénario du pilote des “Envahisseurs”, on reconnaissait les extra-terrestres, non pas à leurs petits doigts, mais à un oeil niché dans le creux de la main ?
Il y a eu diverses versions des extra-terrestres. C’est vrai, qu’au début, ils avaient un oeil creusé à l’intérieur de la paume, ce qui était en fait leurs têtes ! Mais c’était assez dur de réaliser cet effet spécial pour la télévision. Nous avons donc opté pour l’idée du petit doigt allongé. Malgré tout c’était une bonne idée.
Vous devriez le faire pour le cinéma maintenant...
J’aimerais bien le faire un jour. Laissez-moi vous raconter une anecdote sur "Les Envahisseurs". Une fois, à la plage, on m’a présenté à Tom Hanks comme le créateur des "Envahisseurs". Il m’a alors confié qu’il aurait tellement souhaité se battre contre ces extra-terrestres. Il pensait qu’on pouvait les tuer rien qu’en leur cassant le doigt. C’était un grand fan de la série étant enfant. Aussi, il me tannait sans cesse en me répétant que les aliens ne se cassaient jamais le doigt en rouant Roy Thinnes de coups de poing !
Vous avez eu quelques démêlés avec Chuck Connors sur la série “Le Proscrit”. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Et bien, "Le Proscrit" était une série qui racontait l’histoire d’un soldat de l’armée américaine, dont l’honneur a été sali en comparaissant en cour martiale pour une faute qu’il n’a pas commise. Tout au long de la série on voyait le héros s’en aller vers de nouvelles aventures pour restaurer son honneur tant bien que mal. La série était vue comme une parabole sur la liste noire de McCarthy, où l’on a vu de nombreuses personnes traînées dans la boue pour des choses qu’elles n'avaient pas faites et qui en sont demeurées détruites pour le restant de leurs vies. Je me suis dit que l’on pouvait aisément déguiser cette idée en western.
Lorsque l’on commençait à tourner, j’ai fait la bêtise de déjeuner avec Chuck Connors et de lui dévoiler ma véritable intention avec cette série. Je ne savais pas qu’il était un républicain extrêmement conservateur. Tout de suite après, il me dénigrait systématiquement, me reprochant d'être un sympathisant communiste, et il avait émis le souhait auprès de la production qu’il ne ne voulait plus me revoir sur le plateau.
Pourtant, un jour je me suis pointé sur le plateau de la série dans les studios de la Paramount (on y avait tourné "Bonanza", "Règlements de comptes à O.K. Corral" entre autres) et il y avait Chuck Connors à cheval en train de préparer un plan. Et là... Il a vu rouge en me voyant ! C’est alors qu’il s’est mis à foncer sur moi à toute allure sur sa monture pour m’écraser. J’étais totalement pétrifié et je suis resté immobile ! Lorsqu’il s’est approché à quelques centimètres de moi, il a freiné brusquement sa manoeuvre, et s’est penché vers moi en me disant : “Toi, t’as une sacré paire de couilles !”. J’étais tellement terrorisé que je ne pouvais pas lui dire que la peur m’avait immobilisé.
Dix ans plus tard, lors d’une soirée chez Gene Autry, je me suis retrouvé de nouveau face à Chuck qui se souvenait parfaitement de cet événement et il me répéta : “N’importe qui aurait détalé à ta place ! T’as vraiment une sacrée paire de couilles, mon grand !”. Je ne pouvais toujours pas lui répondre que la peur m’avait gelé les jambes !
Vous étiez extrêmement productif à la télévision, pourquoi avoir tout abandonné pour le cinéma ?
À vrai dire, la télévision m’a gavée et lassée. Mon potentiel créatif n’a jamais été pleinement exploité. Aussi, j’accumulais les frustrations. Je me faisais de l’argent certes. Mais je me suis dit qu’il fallait aller vers de nouveaux horizons en écrivant pour le cinéma. Même en étant scénariste pour Hollywood, les films qui en sortaient n’étaient jamais vraiment mes films. La plupart ont été dénaturés pour coller à la vision du réalisateur.
C’étaient donc finalement des films bâtards. Les visions du réalisateur, du producteur et des acteurs se bousculaient. En résumé, il n’y avait jamais un juste équilibre. Je devais couper des scènes pour des raisons budgétaires. Ou bien je changeais des fins sur le tas. Ou bien encore le casting était foireux et ne jouait pas juste. Ils transformaient alors un très bon scénario en une bouse immonde. J’étais tellement stressé qu’un jour ma femme m’a dit : “Pourquoi est-ce que tu ne deviendrais pas réalisateur ?”. Aussi je me suis dit “Pourquoi pas ?”
FICHE TECHNIQUE
Créée par : Larry Cohen
Produite par : Andrew J. Fenady, Cecil Barker
Producteur associé : Dann Cahn
Producteurs exécutifs : Mark Goodson, Bill Todman
Consultants pour les scénarios : John Wilder, Ann St. Lawrence
Supervision des scénarios : George Rutter, Mary Chaffee, John Caper, Jr, Jameson Brewer
Thème musical : Dominic Frontiere
Musique : Dominic Frontiere, Sidney Cutner, Robert Van Eps
Directeurs de la photographie : Lester Shorr, Richard E. Cunha
Montage : Anthony Wollner, Edward Mann, Melvin Shapiro, Fred W. Berger, Dann Cahn, Sergei Goncharoff
Consultant au casting : Marvin Paige
Casting : Ruth Burch
Direction Artistique : Stan Jolley, Hal Pereira, Paul Sylos
Décors : William F. Calvert, Sam Comer, Raymond Boltz Jr.
Costumes : Frank Tauss
Maquillage : Bill Morley, Del Acevedo, Doris Dunkus
Responsables de la production : Harry F. Hogan, Glenn Cook
Assistants-réalisateurs : Roger Slager, Lee H. Katzin, George Fenaja, Victor Vallejo
Accessoires : Ted Cooper
Ingénieurs du son : Harry Lindgren, Joel Moss
Mixage du son : John L. Bury
Effets sonores : Jack Schrader, Robert A. Reich
Montage du son : Robert Post
Coordination des cascades : Bill Catching
Cascadeurs : Steven Burnett, Dick Cangey, Bill Catching, Fritz Ford, Bill Hickman, Charles Horvath, Alex Sharp, Clint Sharp, Jesse Wayne
Consultant pour la couleur : Edward P. Ancona, Jr.
Compagnies de production : Madison Productions / Mark Goodson-Bill Todman Productions / Sentinel Productions (1965/1966)