Par Christophe Dordain
Dans la série "Le signe de justice", Jack Cole est un riche séducteur. Mais, il est accusé et emprisonné à tort pour détournement d'argent de la société de son père. Aussi, déterminé à se venger, il met à profit son temps en prison pour apprendre quelques tours. Puis, une fois libéré, Jack reprend son ancien style de vie le jour. Désormais, la nuit venue, il se transforme nuit en une sorte de justicier traquant les arnaqueurs et autres criminels endurcis.
PRESENTATION
"Le signe de justice" ("Sword of Justice") est une série télévisée américaine en 1 épisode de 90 minutes et 09 épisodes de 48 minutes. Elle a été créée par Michael Gleason et Glen A. Larson. Sa diffusion eut lieu entre le 10 septembre 1978 et le 29 janvier 1979, sur le réseau NBC. En France, "Le signe de justice" a été diffusée à partir du 24 février 1980, sur TF1.
Un Monte Christo des temps modernes
La série raconte les exploits trépidants du millionnaire Jack Cole. Ce dernier traque les malfaiteurs en utilisant les procédés qu'il a appris lors d'une longue période passée en prison pour un délit qu'il n'avait pas commis. Une sorte de précurseur de "Life" avec Damian Lewis, non ? Ainsi, la démarche centrale de la série "Le Signe de Justice" est-elle la mise en vedette du personnage de Jack Martin Cole, interprété par Dack Rambo. En somme, il est une sorte de Monte Cristo des temps modernes. Car il a été injustement condamné à une peine de prison pour un crime qu'il n'a pas commis (élément scénaristique qui n'est pas sans rappeler celui de la série "Le Magicien" avec Bill Bixby. Il y jouait lui aussi le rôle d'un homme emprisonné à tort dans une sordide prison d'Amérique du Sud dont il parvient à s'échapper. De retour dans son pays, Blake se mue en un justicier défendant les nobles causes).
Playboy et mercenaire
Sorti de l'enfer carcéral, Jack Cole mène une double vie. D'un côté, playboy le jour. De l'autre, mercenaire la nuit. Dans le cadre de ses périlleuses missions, il est aidé par Hector Ramirez (incarné par Bert Rosario). C'est un escroc de petite envergure qui a partagé la même cellule que Cole. Arthur Woods (joué par Alex Courtney) forme le troisième élément de ce trio. Cet ancien avocat, qui a tout tenté pour éviter la prison à Jack Cole au moment de son procès, a formé une unité spéciale au sein du Ministère de la Justice américain. Un groupe spécialement dédié à la lutte contre la criminalité en col blanc.
Jack Cole menait déjà une vie luxueuse avant son emprisonnement. Mais des ennemis de sa famille sont parvenus à le compromettre dans une sordide affaire. C'est ce qui l'a mené tout droit en prison sur la base de fausses accusations. Au cours de son séjour derrière les barreaux, les parents de Jack Cole sont malheureusement décédés. Quant à sa fortune personnelle, elle a été dilapidée par ceux-là mêmes qui l'ont envoyé en prison.
Plein de rancoeur, ce que l'on peut comprendre, Cole attend patiemment sa sortie de prison afin de se venger de ceux qui ont détruit sa vie. Il profite ainsi de son passage en milieu carcéral pour y apprendre tous les secrets des grands criminels qu'il y côtoie. En bref, comment percer un coffre, attaquer une banque, etc. Peu de temps avant sa libération, Cole a donc préparé un plan d'attaque de ses ennemis. Il va alors tenter de les prendre à leur propre jeu.
Cartes en main
Une petite particularité à signaler qui fait beaucoup pour le charme de la série "Le Signe de Justice" (dont la traduction française du titre d'origine a, pour une fois et il faut le souligner, sa justification). En effet, Jack Cole utilise un jeu de carte. Plus précisément le trois qui symbolise le nombre d'années qu'il a passées en prison. Le tout avec toutes les variantes possibles liées aux quatre couleurs. Ainsi laisse-t-il derrière lui des cartes qui doivent permettre à Hector Ramirez et à Arthur Woods de le suivre dans le déroulement de sa mission.
Terminons enfin cette présentation de la série imaginée par Glen A. Larson et par Herman Groves en insistant sur la qualité de son générique. Le tout avec une utilisation plutôt habile du split-screen (écran dans le cadre duquel les différentes images se fractionnent) ainsi que sur la partition musicale composée par John Andrew Tartaglia (déjà auteur celle du téléfilm "Les Aventures de Nick Carter" avec Robert Conrad en 1972 ainsi que du thème de la série "Opération Danger" avec Pete Duel et Ben Murphy, une autre création de Larson) qui donne à l'ensemble un caractère tonique bienvenu.
LES COMEDIENS
Dack Rambo
Norman "Dack" Rambo est né le 13 novembre 1941, à Earlimart, en Californie. Il est décédé, terrassé par le SIDA, le 21 mars 1994, à Delano, toujours en Californie. Cet acteur américain avait connu, pour la première fois, son heure de gloire en participant, dès 1968, et aux côtés de l'immense Walter Brennan, à la série créée par Aaron Spelling et Richard Carr, "The Guns of Will Sonnett". Elle a été diffusée par le réseau ABC du 08 septembre 1967 au 21 mars 1969.
Au petit écran, et indépendamment du "Signe de justice", les téléspectateurs français l'ont surtout vu dans des téléfilms tels que "Revolver et gants de velours" mis en scène par Tracy Keenan Wynn (diffusion le 08 octobre 1974 sur AC / Diffusion France le 16 février 1981 sur TF1), "Les Forces du Mal" de Paul Wendkos (diffusion le 22 mai 1977 sur ABC / Diffusion France le 01 mars 1981 sur Antenne 2 et le 16 février 1991 sur M6) et "Meurtre sous le soleil" de Ron Satlof (diffusion le 21 Avril 1980 sur ABC / Diffusion France le 06 Mars 1988 sur M6).
On l'a de même suivi en tant que le cousin Jack Ewing pour 50 épisodes de la la série "Dallas". Tous diffusés entre 1985 et 1987 sur CBS. Par ailleurs, pour le public américain uniquement, Dack Rambo fut Grant Harrison pour le bref soap opera, "Another World", diffusé par NBC, entre 1990 et 1991. Mais aussi Wesley Harper dans 13 épisodes de la série "Paper Dolls", en 1984.
Bert Rosario
Beaucoup de participations en tant que vedette-invitée, tel est le principal trait de la carrière de Bert Rosario. Seule la série "Le signe de justice" aura représenté un engagement pour un rôle de longue durée. Parmi les plus notables, on retiendra les 6 épisodes de "Chicago Hope" où il incarnait le docteur Dean Lefkowitz, entre 1994 et 1998.
Alex Courtney
Le constat est identique pour ce comédien dont on peut a priori reconnaître le visage tant on l'a souvent vu au petit écran sans pour autant retenir son nom. Alex Courtney a participé à plus de 40 séries en tant que guest-star entre 1975 et 2008. De cet ensemble, on pourra ressortir quelques épisodes de la série "Starsky et Hutch" au cours des saisons III et IV.
A PROPOS DE GLEN A. LARSON
Né en 1937, Glen Larson fait partie, au cours de son adolescence, d'un groupe de musique, The Four Preps, formé avec trois autres amis du lycée Hollywood High. The Four Preps qui, bien qu'inconnus chez nous, ont aligné quelques excellents cartons au billboard. En effet, leur talent précoce fait qu'ils sont contactés par Capitol Records, société de production de l'industrie musicale, avec qui ils signent leur premier contrat. Le premier hit des Four Preps, Dreamy Eyes (reprise du groupe The Youngsters) sort en 1956. Mais leur plus gros succès, intitulé 26 Miles (Santa catalina), co-écrit par Glen Larson, se classe à la seconde place des meilleurs ventes à la mi-mars 1958, juste derrière Elvis Presley.
Le groupe multiplie de fait les galas aux Etats-Unis et en Europe. Vie trépidante que celle-là, mais qui présente un inconvénient majeur : ces fameux moments de solitude dans des chambres d'hôtel impersonnelles, loin de la foule et des honneurs. Alors, Larson ne lâche plus ce petit bijou (pour l'époque) que représente son téléviseur portatif dont il dévore littéralement les programmes à la moindre occasion. Il se découvre très vite une passion pour les séries et notamment pour l'écriture de scripts.
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FICHE TECHNIQUE
Créée par : Glen A. Larson, Herman Groves
Producteurs : Joe Boston, Christopher Crowe, Herman Groves
Co-producteur : Andrew Mirisch
Producteurs associés : Gilbert Bettman, Jr, Ron Watts, Michael Sloan
Musique : John Andrew Tartaglia, Stu Phillips, Glen A. Larson
Thème du générique : Glen A. Larson
Directeur artistique : John Leimanis
Directeurs de la photographie : Frank Beascoechea, William Mendenhall, Ronald W. Browne
Montage : Buford F. Hayes, John J. Dumas
Casting : William J. Kenney
Son : John Kean
Décors : Marc E. Meyer, Jr, Michele Harding Walker, Bruce A. Gibeson
Régisseur : Burt Bluestein
1er assistant-réalisateur : Phil Bowles
2ème assistant-réalisateur : Joe Hayfack
Montage des effets sonores : Joseph B. Divitale
Montage musique : Charles Paley
Costumes : Charles Waldo
Cascades : Jean Coulter, Boyd "Red" Morgan, Paul Stader, Larry Holt, Buddy Van Horn
Cascades aériennes : Art Scholl
Conception du générique : Gene Kraft
Titres et effets optiques : Universal Titles
Production : Universal Television / Glen A. Larson Productions (1978)