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Smallville : La série

Par Thierry Le Peut et Christophe Dordain

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Crédit photo : Warner Bros. Television
SYNOPSIS

Tout commence en 1989, les habitants de Smallville, une petite ville du Kansas, assistent à une pluie de météorite. A cela s'ajoutera la chute d'un vaisseau spatial et d'un bébé. La vie des habitants va alors changer. En particulier celle de Johnathan et Martha Kent qui ont décidé d'adopter ledit bébé. Ils se rendront vite compte que ce garçon, qu'il nommeront Clark, possède des pouvoirs biens étranges.

La série "Smallville" raconte l'adolescence tourmentée de Clark : entre les choses étranges qui se passent à Smallville, le lycée, son amitié avec Lex Luthor, le fils du riche propriétaire de Luthor Corp et son amour secret pour sa voisine Lana Lang...

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Crédit photo : Warner Bros. Television
PREAMBULE

L’arrivée de "Loïs et Clark : les Nouvelles Aventures de Superman" fit en son temps sensation sur M6. Celle de "Smallville" fut entourée de la même publicité et de la même curiosité à l'époque. Moins mythique de ce côté-ci de l’Atlantique, le personnage de Superman n’en est pas moins ancré dans notre imaginaire européen, tout All-American qu’il soit. Même si on a pu lire ici ou là que la jeunesse du personnage ne fut jamais explorée à la télévision, l’idée n’est pas si nouvelle. En effet, on se souvient d’un "Superboy", mineur mais bien réel, diffusé par TF1.

Rien de spécialement original, de toute façon, dans l’idée de visiter la jeunesse d’un personnage de légende : Indiana Jones ou MacGyver ont eu cet honneur en leur temps. Ils ne seront pas les derniers (d'ailleurs McGyver est revenu dans une nouvelle version bien dispensable depuis). Notons toutefois que ce concept aura duré 10 ans !

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Tom Welling - Crédit photo : Warner Television
PRESENTATION DE LA SERIE

"Smallville" n’était donc pas aussi événementielle qu’on a voulu l’écrire en son temps. On pouvait même craindre une nouvelle déclinaison ado. Le tout mêlant science-fiction et peines de coeur. Bref, un ersatz de "Roswell". Le succès rencontré par la série aux Etats-Unis avait toutefois de quoi éveiller la curiosité, ce qui n’est déjà pas si mal. Warner TV ramène donc au grand public les 218 épisodes de "Smallville" où un mannequin à la vingtaine bien sonnée incarne le jeune Clark Kent, ado « comme les autres » découvrant l’étendue de ses pouvoirs et de ses responsabilités bien avant de devenir Superman.

Chronique d’un passage à l’âge adulte (comme les autres séries ados), "Smallville" emprunte aussi à "The X-Files" en présentant chaque semaine un « phénomène » causé par les météorites vertes ayant accompagné l’arrivée sur Terre du petit Kal-El de Krypton. Comme dans "Roswell", le parcours commence par une révélation (Jason Behr pointait un doigt vers le ciel, John Schneider lève discrètement les yeux). Désormais informé de ses origines (l’espace), Clark découvre que sa venue, célébrée à Smallville par une pluie de météorites, ne s’est pas faite sans quelques incidences fâcheuses. En effet, lesdites météorites ont  causé plusieurs accidents et quelques drames dans les environs, sans parler des effets secondaires dont le jeune héros ne tardera pas à mesurer l’ampleur insoupçonnée.

Le monde que cet adolescent un peu particulier apprend à découvrir n’est pas vraiment rassurant. Ce en quoi il est une métaphore du monde réel avec lequel chacun doit composer au sortir de l’enfance. Conséquence de sa nature insolite, Clark Kent commence cet apprentissage avec une bonne dose de culpabilité : les météorites sont responsables de la mort des parents de Lana Lang, pour laquelle son coeur saigne (d’amour).

Les prémisses de la série offrent ainsi un certain intérêt même si l’on peine à y trouver un zeste d’originalité. Les personnages qui entourent le héros évoquent eux aussi des figures déjà explorées : il y a dans Lana Lang une puissante réminiscence de Shiri Appleby dans "Roswell", comme l’ambiguïté de Lex Luthor peut rappeler celle de Brendan Fehr dans le même "Roswell". Les faire-valoir de Clark Kent, ses amis Chloe et Pete, empruntent eux-mêmes à "Beverly Hills".

Le pari d’Alfred Gough et Miles Millar, les développeurs de la série, était bien plutôt du côté de la fidélité au mythe : à Smallville, et contrairement au précédent "Superboy", Clark Kent ne porte ni costume bleu ni S sur la poitrine (bien que le pilote lui en fournisse l’occasion, en forme de clin d’oeil). Il est même choisi dans le premier épisode pour être la bête noire de ses pairs du lycée, un peu comme Peter Parker dans Spiderman.

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Crédit photo : Warner Bros. Television
LE MYTHE DE SUPERMAN REVISITE

De ce point de vue, "Smallville" revisite le mythe de façon intéressante, si elle ne s’éloigne pas de ses ascendants dans le genre série pour ados. Comme "Roswell" ou "Dawson", la série perpétue l’image idyllique de la petite ville américaine, où il fait bon vivre malgré les « à côté ». En l’occurrence, ceux-ci prennent la forme de créatures déviantes ou de phénomènes inexpliqués produits plus ou moins directement par l’influence de la kryptonite.

Seul point faible du super-héros, celle-ci revient comme le rappel récurrent de son invincibilité imparfaite. La ficelle est utilisée trop systématiquement dans les premiers épisodes pour ne pas agacer un tantinet. De même, la thématique du secret menacé tire la série vers le convenu : attaché à Clark qui lui sauve la vie dans le pilote, Lex Luthor n’en mène pas moins une enquête pour découvrir le secret de son ami.

Autre ingrédient gênant (en tout cas dans les premiers temps) : la musique de Mark Snow, bien trop proche de celle de "The X-Files", au point qu’on a parfois l’impression de se trouver au milieu d’une enquête de Mulder et Scully bien plus que dans une aventure à la Buffy. Bref, l’habitude rend exigeant et on finit par attendre d’une série destinée aux ados plus que ce qu’elle entend offrir.

Comme celles qui l’ont précédée, "Smallville" est convenablement réalisée. La série propose une galerie de personnages auxquels on peut s’attacher. Si la relation de Clark avec Lana n’offre guère de surprises, celle du jeune héros avec Lex Luthor, son futur ennemi, en promet bien plus. Une bonne raison comme une autre de suivre la série au hasard de ses rediffusions.

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Crédit photo : Warner Bros. Television
FICHE TECHNIQUE

Créée par : Alfred Gough, Miles Millar
Produit par : Robert Hargrove, Robert Petrovicz, James Marshall
Co-producteurs : Doris Egan, Philip Levens, Greg Walker, Todd Slavkin, Kelly Souders, Darren Swimmer, Luke Schelhaas, Brian Wayne Peterson, Michael Green
Producteurs associés : Tom Flores, Mark Warshaw, Tim Scanlan, Juanita F. Diana
Producteurs exécutifs : Alfred Gough, Miles Millar, Joe Davola, David Nutter (épisode-pilote), Brian Robbins, Mike Tollin
Co-producteurs exécutifs : Greg Beeman, Kenneth Biller, Ken Horton, Alex Taub, Michael W. Watkins, Steven S. DeKnight
Producteur consultant : Joseph Loeb III
Montage : Neil Felder, Stephen Mark, Ron Spang, David Ekstrom
Directeurs de la photographie : Barry Donlevy, Attila Szalay, Glen Winter, Peter Wunstorf
Thème musical : Mark Snow
Musique : Kevin Bassinson, Pete Yorn, Remy Zero, John Williams (extrait de Superman (1978) / épisode "Rosetta")
Costumes : Caroline Cranstoun, Jenni Gullett (épisode pilote), Cynthia Ann Summers
Décors : James Willcock, Erik Gerlund
Casting : Deedee Bradley, Mary V. Buck, Coreen Mayrs
Maquillage : Joel Echallier, Agnieszka Kolakowska, Lisa Love
Coiffures : Christine O'Connor, M. Brando Pero, Anji Bemben, Rachel Griffin, Barbara J. Wozniak
Effets spéciaux de maquillage : Harlow MacFarlane, Jessica Rain, Carole Simcox
Concepteur effets spéciaux maquillage : Bill Terezakis
Direction artistique : James Cordeiro, Tyler Bishop Harron, Cheryl Marion, Gary Myers, James Philpott, Sandi Tanaka, Mark Soparlo
Chefs décorateurs : Bernard Hides (épisode pilote), Lance King, Graeme Murray
Effets spéciaux : Dan Cervin, Michael Walls, Joel Whist, Gary Heidrick, Chris Bignell, James Kozier
Supervision des effets visuels : Deena Burkett
Coordination des cascades : Lauro Chartand, Kit Mallet (épisode-pilote), Chris Sayour
Assistants : Jim Dunn, Alex Green, Gaston Howard, Jovan Nenadic
Cascadeurs : Mark Aisbett, Fraser Aitcheson, Nick Allen, Kyle Gallner, James Bamford, Barb Bartos, Chad Bellamy, Byron Briscoe, Dustin Brooks, Leanne Buchanan, Gavin Buhr, Sylvain Cameron, Yves Cameron, Kirk Caouette, Raymond Chan, Morris Chapdelaine, Colby Chartrand, Kimberly Chiang, Mike Ching, Brent Conelly, Laura Lee Connery, Richard Cummins, Crystal Dalman, Mike Desabrais, Mike Dopud, Ashlea Earl, Marny Eng, Greg Fawcett, Kylie Furneaux, Corry Glass, Brian Ho, Dave Hospes, Gaston Howard, Kim Howey, Kathy Hubble, Chloe David Jacox, Trevor Jones, G. Peter King, Ken Kirzinger, John MacDonald, J.J. Makaro, Steven McMichael, Phillip Mitchell, Tony Morelli, Shawn C. Orr, Ron Otis, Rick Pearce, Fred Perron, Darryl Quon, James Ralph, Dan Rizzuto, Jeffrey C. Robinson, Michael Rosenbaum, Earl Justin Sain, Jeff Sanca, Chad Sayn, Trish Schill, Sharon Simms, Andrew Simpson, Larissa Stadnichuk, Heath Stevenson, Lori Stewart, Angela Uyeda, Clay Virtue, Marshall Virtue, Mike Vézina, Chris Webb
Production : Warner Bros. Television, Smallville Films, Tollin/Robbins Productions (2001/2011)

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