Par Didier Liardet
(auteur aux éditions Yris)
Dans la série "Manimal", Jonathan Chase, professeur de criminologie à l'université de New York, à la faculté de se transformer en l'animal de son choix. Il met son don au service de la police afin de combattre le crime.
N.D.L.R. : Le Magazine des Séries exprime ici ses plus chaleureux remerciements à Didier Liardet. Celui-ci a autorisé la publication du présent article (une première fois, en 2005, dans une très ancienne version du site). Nous vous en présentons ici une version réactualisée par nos soins.
PREAMBULE
Si l'on se fie au simple chiffre du taux d'écoute de "Manimal", on comprend aisément les raisons qui ont précipité son annulation après seulement trois mois de production. Reste que "Manimal" connut un joli petit succès en France. Mais aussi dans d'autres pays européens lors de sa première diffusion. Voilà pourquoi cette série mérite qu'on s'y attarde au même titre que certaines autres. Les raisons tiennent essentiellement dans la renommée de ses interprètes, dont l'acteur britannique Simon MacCorkindale et la superbe Melody Anderson. On y ajoutera le nom de son créateur, le fameux producteur Glen A. Larson. Ce dernier qui possède plusieurs dizaines de séries à son actif. Enfin, on pourra insister sur l'originalité de son concept et la qualité de ses effets spéciaux de maquillage, rarement égalée dans le cadre d'une série télévisée.
L'idée de départ de Glen A. Larson et Donald R. Boyle était de créer une série distrayante. De celles qui combine tous les éléments classiques d'une série télévisée aux techniques modernes de réalisation. Pourtant, elle dérouta autant le public que les critiques. Comme nombre de séries américaines rapidement annulée telles que "L'Homme de l'Atlantide", "L'Age de Cristal", "Le Nouvel Homme Invisible", "Automan" et "Superminds", pour n'en citer que quelques-unes, elle doit son échec à un manque de créativité dans le développement de son concept.
Outre le peu de succès habituel de ce genre de production, il aurait fallu axer son développement sur un mode évolutif. Surtout pas se complaire dans un immobilisme aussi bien narratif que visuel dès les premiers épisodes. Le tout sans espoir de renouvellement. Par son désir de plaire au plus grand nombre, Larson n'est pas allé au bout de ses idées. Il n'aura pas cette fois réussi à convaincre les téléspectateurs. "Manimal" reste néanmoins une série à part dans l'histoire de la télévision. Malgré de nombreux défauts et faiblesses indéniables, elle reste une production distrayante et fort sympathique. Voilà qui n'est déjà pas si mal par les temps qui courent.
Si l'on se replonge dans le contexte de l'époque et que l'on regarde la grille des programmes 1983-1984, on remarque la présence de quatre autres séries du célèbre producteur diffusées en prime-time : "K2000", "L'homme qui tombe à pic", "Magnum" et "Trauma Center". C'était l'époque de la vague déferlante des feuilletons tels que "Dallas", "Dynastie", "Falcon Crest" et "Côte Ouest" qui dominaient largement les taux d'audiences. Cette suprématie empêchait les grands networks de produire des séries trop différentes. Aussi, Larson sera-t-il le seul à prendre un grand risque pour cette saison en lançant "Manimal" dont la singularité sera à la base de son échec.
LE CONCEPT
Si les créateurs ont mis l'accent sur l'aspect visuel de "Manimal", d'où sans doute sa popularité, ce fut malheureusement au détriment du développement des personnages. Ainsi, les explications concernant Jonathan Chase sont évasives et insuffisantes. Ainsi, son passé demeure obscur et mystérieux. Censée clarifier ce point, la voix off qui introduit chaque épisode n'apporte en rien les réponses attendues comme cet extrait le démontre bien : « J.C. Chase, belle situation, beau garçon. Un homme qui a un avenir des plus brillants et un passé des plus obscurs. Des replis les plus profonds de l'Afrique aux sommets les plus élevés du Tibet, héritier du savoir de son père et des sombres mystères de l'univers. J.C. Chase, le maître des secrets qui ont séparés l'homme de l'animal, l'animal de l'homme. Il fait équipe avec une jeune femme officier de police et un ancien caporal rencontré au Viêt-nam. Un trio qui combat le crime qu'engendre la jungle de béton. Le crime qui étend ses tentacules mortels sur un monde fascinant mais dangereux, le monde de l'Homme-Animal ».
Dans le pilote de "Manimal", Brooke MacKenzie consulte son journal, intitulé Expériences sur les transformations, qui raconte ses différentes expériences à la suite des révélations extraordinaires de son père. Ce dernier étant un aventurier ayant parcouru le monde. C'est lui qui découvert le fabuleux secret permettant à un être humain de se transformer en animal. Ces secrets lui ont été transmis par son père alors qu'il n'était qu'un enfant, comme on s'en rend compte dans la séquence pré-générique. Cependant, il dû attendre d'avoir atteint l'âge adulte avant de pouvoir les mettre en application au Cambodge, dans la situation dramatique où il faillit mourir avec Ty.
A l'évidence, Larson et Boyle n'ont pas jugé utile de développer en profondeur ces éléments qui servent uniquement de toile de fond à une approche simpliste et trop 1er degré. Larson étant trop souvent coutumier de ce genre de faits pour plaire au plus grand nombre. Ses productions, malgré des concepts parfois très intéressants, s'enlisent souvent dans ce genre d'erreurs. Elles privilégient uniquement l'aspect distraction au détriment des paramètres créatifs.
Le pilote de "Manimal" aurait dû à l'évidence expliciter en profondeur la teneur des secrets détenus par le père de Jonathan Chase. Notamment à travers son personnage et celui de Jonathan enfant. Ce pilote pose quand même les bases d'une atmosphère particulière de manière plus affirmée. Seul l'épisode "Le Souffle du Dragon" évoque le personnage de son père à travers celui de Tam. Il est un ami de la famille Chase depuis que le père de Jonathan l'a aidé à sortir de Chine pour rejoindre les Etats-Unis.
Tous ces éléments auraient pu également faire l'objet d'un épisode en forme de flash-back à travers un retour aux sources pour Jonathan. Ce n'était visiblement pas la volonté des créateurs. Tous désireux de fabriquer avant tout un produit commercialement rentable. De ceux qui limitent les risques financiers en évitant d'en prendre sur le plan créatif. Outre le gâchis provoqué par une telle orientation, ce manque de clairvoyance entraînera une annulation très rapide.
Les scénariis de "Manimal" sont dans l'ensemble assez banals. Ils reprènent des intrigues usées jusqu'à la corde sans pour autant réussir à les renouveler malgré l'originalité du concept de base. Il s'agit de simples intrigues policières ou d'espionnage. On notera toutefois que certains éléments utilisés (le milieu chinois, le thème de l'enfant élevé avec des animaux, la légende d'un ours de bronze et le milieu hippique) tentent de varier les situations et les contextes dans lesquels évoluent les personnages.
Les criminels sont des escrocs, des truands ou des agents secrets. Bref, des personnes sans réelle épaisseur psychologique. Ils ne servent que de simples faire-valoir dans les enquêtes du trio formé par les personnages principaux. Il n'y a malheureusement pas d'histoires fantastiques à proprement parler alors que le concept s'y prêterait volontiers. C'est ici que réside une des raisons qui a sans doute dérouté les téléspectateurs. Néanmoins, rien ne permet de dire quelle aurait été l'orientation de la série par la suite.
STAN WINSTON, RESPONSABLE DES EFFETS SPECIAUX
"Manimal" aura pu profiter du talent de Stan Winston. Une véritable légende vivante des effets spéciaux et lauréat de quatre Oscars. Stan Winston a contribué au succès de films comme TERMINATOR, ALIENS, LE RETOUR, JURASSIC PARK, EDWARD AUX MAINS D'ARGENT.
Stan Winston s'est établi à Hollywood en 1969. Il est entré comme apprenti dans les maquillages spéciaux aux studios Disney. C'est là qu'il a obtenu son premier Emmy en 1972 pour le téléfilm "Gargoyles". Il a été cité à cinq autres reprises entre 1973 et 1979. Parmi ses films figurent également PEARL HARBOR de Michael Bay, JURASSIC PARK 3 de Joe Johnston et NUITS DE TERREUR de Jonathan Liebesman. Il a également contribué au film de Tim Burton, BIG FISH, en 2003.
En tant que réalisateur, il a signé LE DEMON D'HALLOWEEN (qui lui a valu un Prix de la meilleure première œuvre au Festival du Film de Paris et une citation au Saturn Award du meilleur réalisateur). Il a réalisé ensuite THE ADVENTURES OF A GNOME NAMED GNORM et "Ghosts" de Michael Jackson, sur la musique de "Bad". Il aura dirigé pendant plusieurs années sa propre société de production pour développer, réaliser et produire des longs métrages. A l'automne 2001, il a produit une série de cinq téléfilms originaux, "Creature Features" (des versions actualisées des films d'horreur et de S.F. de Sam Arkoff des années 50).
En 2004, une étoile à son nom a été ajoutée au Hollywood Walk of Fame. Par la suite, Stan Winston aura travaillé avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Notamment sur le robot à intelligence artificielle le plus poussé. Le tout jusqu'à sa disparition le 15 juin 2008.
(Sources consultées : dossier de presse du film "Big Fish" et Wikipédia).
ANALYSE FORMELLE DE MANIMAL
Une étude approfondie des mécanismes filmiques de "Manimal" tend à montrer qu'elle ne possède pas des arguments visuels originaux. De ceux susceptibles d'attirer l'attention des téléspectateurs. Pourtant, ses moyens techniques semblaient importants. Ce qui est le moins que l'on puisse dire…
La mise en scène de "Manimal" demeure classique avec peu d'effets particuliers. Des mouvements de caméra sans grande envergure malgré quelques panoramiques et travellings sur les déplacements des différents animaux utilisés pour le tournage qui donnent cependant une certaine richesse à l'ensemble (vues du sol et du ciel lors des scènes avec le faucon, contre-plongées sur le saut de la panthère, etc.). Ce sont les scènes d'action qui contiennent les rares effets permis par la mise en scène. Mais leur teneur ne s'amplifie pas au-delà d'un ou deux plans.
L'échelle des plans est assez restreinte. Le plan dominant étant le plan moyen qui est utilisé dans les nombreuses scènes dialoguées. Puis, le plan rapproché employé lors des scènes de transformations ou avec les animaux (gros plans de la gueule de la panthère ou de la tête du faucon). Ainsi les étapes successives de chaque métamorphose sont filmées de près. Le tout en plan rapproché ou gros plan pour certains éléments. On pensera entre autres aux poils qui poussent, aux changements touchant les yeux, aux ongles sortant de la peau, etc.
Les extérieurs délivrent quelques plans d'ensemble par épisode qui permettent d'élargir le cadre de l'action à l'ensemble du paysage dans lequel évoluent les personnages. La photographie est par contre une des qualités premières de la série. Chaque plan bénéficiant d'un traitement attentionné qui confère à l'ensemble d'indéniables atouts par rapport à d'autres productions télévisées moins réussie sur ce plan.
Le montage s'adapte aux exigences du récit et de la mise en scène. Long, voire assez long lors des séquences dialoguées. Plus court pour les phases d'action, insufflant une vitalité et un rythme indéniable à certaines séquences. Par exemple, dans "Illusion", lorsque Jonathan sous la forme d'un faucon tente de sauver Brooke et Ty enfermés dans un camion lancé à toute allure vers la mer. Ou bien encore dans "La femme-louve", lorsque celle-ci est poursuivie par Jonathan et Brooke. Les scènes de transformation nécessitent un montage assez long afin de mettre en valeur les différentes étapes qu'elles contiennent. Ceci permet de s'attarder sur les effets proprement dit sans pour autant que les éventuels défauts soient visibles.
Les procédés transitionnels, outre les fondus au noir clôturant chaque fin de partie pour l'introduction d'une plage de publicité, n'ont recours aux fondus enchaînés que lors des scènes de métamorphose. Le tout afin de figurer l'ellipse de temps nécessaire au personnage pour prendre l'apparence d'un animal. On en remarque ainsi plusieurs successifs selon les transformations. Un montage alterné souligne les orientations du récit. Les personnages se séparant régulièrement en deux groupes : Jonathan d'un côté et Brooke et Ty de l'autre, parfois accompagné d'un personnage secondaire. Ce montage alterné possède comme particularités d'être plus court dans la partie liée au personnage central du récit lorsqu'il revêt l'apparence d'un animal et globalement équivalente lorsqu'il évolue sous son enveloppe charnelle originelle.
On note l'utilisation de quelques inserts, surtout pour les scènes utilisant les animaux (coups de pattes, de serres entrevus dans presque tous les épisodes). Mais surtout dans le pilote- ou des éléments fabriqués censés représenter une partie de leur corps comme des fausses pattes de panthère ou d'ours qui permettent de réaliser des scènes d'action crédibles. Ou bien dans des plans figurant des mouvements et gestes « humains » des animaux. De plus, les plans liés spécifiquement aux animaux sont en général filmés à part, en dehors des scènes avec les principaux personnages. Puis, ils sont montés comme des inserts. Les seuls personnages qui apparaissent avec les animaux sont des figurants joués par des cascadeurs.
La bande-son est un des atouts de la série. Composée par Alan Silvestri, elle rythme avec constance les scènes d'action (poursuites, bagarres, filatures). Mais aussi, les moments de calme et les scènes dialoguées. Elle souligne agréablement et efficacement les rebondissements du récit. Il s'agit d'une musique moderne qui regroupe des instruments eux aussi modernes (guitare électrique, synthétiseurs, etc.). Toutefois, leurs harmonies contiennent une puissance d'évocation certaine et qui reste toujours agréable à entendre. Le thème du générique, rythmé et efficace, fait l'objet de reprises parfois réorchestrées pour mettre en valeur les scènes de transformations. Elles annoncent leur introduction quelques secondes à l'avance même si certaines proposent des morceaux originaux.
Un mot pour finir sur les décors et les lieux de tournage. Ils n'apportent pas grand-chose aux intrigues et à leur déroulement. En effet, les paysages urbains et les décors de campagnes et collines n'offrant guère de variété à l'ensemble. Seul le décor de la maison de Jonathan Chase a fait l'objet d'un soin particulier. Ce dernier est porté principalement sur le sous-sol qui contient son bureau de travail et les cages en verres réservées aux animaux. D'une manière générale, il est clair que l'aspect formel n'a pas été la préoccupation première des producteurs. Peut-être à l'exception des effets spéciaux de maquillage qui ont marqué une avancée dans le domaine de telles productions télévisées.
Trop classique sans doute pour permettre la création d'un climat baigné de mystères et d'étrange, il n'épouse pas suffisamment les autres paramètres conceptuels de la série. En résumé, une idée centrale intéressante; des effets spéciaux envoûtants; des personnages prenants; Tout était réuni pour insuffler à "Manimal" une certaine aura et avoir un réel impact auprès du public qui aille au-delà d'un simple plaisir visuel. Mais, la production globale de la série y aura échoué.
LE CASTING
Simon MacCorkindale (professeur Jonathan « J.C. » Chase - voix française : Richard Darbois)
Le rôle le plus délicat à attribuer fut sans conteste celui du personnage principal. Pour incarner le distingué autant qu'inquiétant professeur Jonathan Chase, le choix de Larson et Boyle se porte sur Simon MacCorkindale. C'est un acteur anglais qui semble fait pour le rôle. Un comédien dont l'expérience cinématographique est garante de ses capacités à tenir un rôle principal à la télévision.
Les autres rôles sont attribués à des comédiens d'expérience. On citera le vétéran Reni Santoni qui incarne le lieutenant Nick Rivera. La belle Melody Anderson aperçue dans plusieurs films et séries. Elle obtient le rôle de la détective de police Brooke McKenzie grâce à Glen A. Larson, pour lequel elle avait déjà travaillé en faisant une apparition dans un épisode de sa série "B.J. and the Bear".
Hormis "Manimal", et de nombreuses participations à des séries, Simon McCorkindale aura été la vedette de la série "Force de Frappe" entre 1990 et 1993. Le comédien est décédé le 14 octobre 2010 à l'âge de 58 ans.
Glynn Turman (pilote) (Tyrone C. Earl - voix française : Greg Germain)
Le rôle de Tyrone C. Earl, le partenaire du professeur Chase, est confié dans le pilote à Glynn Turman. Un acteur très expérimenté (il est né le 31 janvier 1946 à New York). On a en effet pu le voir dans deux mini-séries très célèbres. Dans "Peyton Place" (où se côtoient des stars comme Dorothy Malone, Mia Farrow et Ryan O'Neal pour une série diffusée de 1964 à 1969 sur ABC), il tient le rôle de Lew Miles. Dans "Colorado" (diffusée de 1978 à 1980 sur NBC), il est Nate Person dans une superproduction où l'on retrouve entre autres Robert Conrad, Richard Chamberlain et Raymond Burr.
Depuis, il aura tourné dans divers épisodes de séries dont "Prisoner of War" et "Riptide" en 1985. Mais aussi dans deux sitcom, "Hail to the chief", diffusée en 1985 sur ABC où il est le Secrétaire d'Etat LaRue Hawkes et "A different world", le spin-off du "Cosby Show" avec Lisa Bonnet, où il interprète de 1988 à 1993 le colonel Clayton Taylor. Il a également tourné pour le cinéma, notamment dans le film "Gremlins" (1984) de Joe Dante. On pourra également ajouter "28 Jours en Sursis" de Betty Thomas (2000).
Malgré une bonne interprétation dans un rôle assez effacé, il sera remplacé par un autre acteur noir, Michael D. Roberts, pour le reste de la série. Si les raisons concernant ce remplacement demeurent obscures, force est de reconnaître qu'il s'agit d'une pratique courante dans la production télévisuelle. Le pilote d'une série permettant de tester un acteur et, en cas de doutes, de le remplacer avant le lancement de la série.
Michael D. Roberts (série) (Tyrone C. Earl - voix française : Greg Germain)
Michael D. Roberts est surtout connu pour avoir tenu un rôle secondaire dans la série policière "Baretta". Elle fut diffusée de 1975 à 1978 sur ABC. Il était Rooster, l'indicateur de Tony Baretta (Robert Blake). Déjà son personnage y distillait de l'humour. Un aspect qui a peut-être influencé les producteurs de "Manimal" dans leur choix.
Après l'arrêt de la série, il a participé à la sitcom "Double Trouble" (diffusée en 1984-1985 sur NBC, qui raconte la vie agitée de deux soeurs jumelles). Il y était un instructeur odieux et despotique. Sa carrière est depuis au point mort. Ses apparitions se font de plus en plus rares. Toutefois, on l'a revu dans l'épisode "Miss Melny et son chauffeur" tiré de la série "Code Quantum" (1989). Au cinéma, on l'a retrouvé avec grand plaisir dans "Otage", en 2006, avec Bruce Willis. Puis, plus récemment, dans "A Star Is Born", en 2018, aux côtés de Bradley Cooper.
Reni Santoni (lieutenant Nick Rivera - voix française : Mario Santini)
Reni Santoni, qui interprète le lieutenant Rivera, possède une imposante filmographie. Il est en outre connu pour sa participation à la série "Owen Marshall, Counselor At Law" qui raconte les affaires menées par un avocat de la défense, Owen Marshall (joué par Arthur Hill), exerçant dans une petite ville de Californie. Il y tenait le rôle de Danny Paterno, le nouvel associé du personnage principal lors de la dernière saison (à noter la présence dans la distribution de Lee Majors puis de David Soul).
Auparavant, il s'était illustré dans quelques épisodes de séries comme "Love, American Style", "The Psychiatrist", avec Roy Thinnes, et Sur la piste du crime. Après l'arrêt d'"Owen Marshall, Counselor At Law", il tourne dans d'autres épisodes de séries comme "Barnaby Jones", "Hawaï Police d'Etat", "Lou Grant", "200 dollars plus les frais", "Drôles de Dames", "Chip's", etc., tenant souvent des rôles secondaires sans réelle ampleur.
Après avoir tourné dans quelques films dont "Les Colts des Sept Mercenaires" (1969), avec George Kennedy, et "L'Inspecteur Harry" (1971), avec Clint Eastwood, dont il interprète le coéquipier. Il fait partie, en 1974, de la distribution du téléfilm "Panique dans le 17h22", de Harvey Hart, aux côtés de Lynda Day George, et Dana Elcar, connu des amateurs de séries pour ses rôles dans "Les Têtes Brûlées" et "MacGyver". L'histoire de ce téléfilm est centrée sur les agissements de jeunes truands qui attaquent des riches passagers dans un train de la banlieue new-yorkaise.
Dans "Manimal", il interprète le lieutenant de police Nick Rivera, le supérieur de Brooke MacKenzie, qui ne se doute pas un seul instant du secret qu'elle partage avec Jonathan Chase qu'il considère comme un professeur original tout en respectant ses compétences. Malgré un rôle secondaire parfois très effacé dans certains épisodes, chacune de ses apparitions permet de recadrer le récit vers le genre policier dont la série s'éloigne parfois.
Il tourne assez peu par la suite pour la télévision, même si on le retrouve avec plaisir au milieu des années 80 dans des épisodes de "Les deux font la paire", "Le Juge et le Pilote" et "Arabesque", faisant néanmoins quelques apparitions au cinéma, notamment dans "Cobra" (1986) de George Pan Cosmatos, aux côtés de Sylvester Stallone, dont il interprète le coéquipier.
Melody Anderson (détective Brooke McKenzie - voix française : Maïk Darah)
Cette magnifique comédienne a arrêté sa carrière depuis 1995 après une ultime apparition dans la série "L'homme à la rolls", avec Gene Barry.
Née le 03 Décembre 1955 au Canada, son premier titre de gloire est la participation au film "Le Roman d'Elvis", réalisé par John Carpenter, en 1979. De plus, les amateurs de science-fiction n'auront pas oublié sa présence dans le film "Flash Gordon", réalisé par Mike Hodges, produit par Dino de Laurentis en 1980, où elle y avait pour partenaire Sam Jones, Ornella Mutti et le regretté Max Von Sidow. On préfèrera, par contre, oublier "Le Temple d'Or", avec Chuck Norris, réalisé en 1986 par Jack Lee Thompson.
Son activité pour le petit écran est plus conséquente. Parmi ses nombreuses participations à des séries, on retiendra "L'Age de Cristal", "Galactica", "Dallas", "Hooker", "L'homme qui tombe à pic", "L'Agence Tous Risques", "Philip Marlowe", "Arabesque", etc. Autant de série vues en France et qui ont bénéficié de son concours.
Peu avant qu'elle ne mette un terme son activité de comédienne, Melody Anderson avait tenu un rôle régulier (lors de la saison 1991/1992) dans la série "La loi est à la loi" avec William Conrad ainsi que dans le soap opera "La Force du Destin" (programme quasiment inconnu en France à 4 épisodes près diffusés sur TF1 dans un anonymat le plus complet).
Citons, pour conclure, quelques téléfilms qui ont fait les beaux jours de La Cinq et de M6 tels "Officier et Top Model" de Reza Badiyi (1983), "Les Reines de la Nuit" d'Harvey Hart (1986) et "Escroquerie à la Mort" de Robert Michael Lewis (1987).
GROS PLAN SUR LE NARRATEUR
Le narrateur de la série, dans la version originale n'est autre que William Conrad (voix française : Marc Cassot).
Né en 1920, cet ancien chef de production de la Warner Bros. a fait une carrière extraordinaire, touchant à bien des domaines en exerçant des activités aussi différentes que producteur, réalisateur, acteur et narrateur. Parallèlement à une carrière d'acteur bien remplie au cinéma où il a joué dans une vingtaine de films dont "Les Tueurs" (1946) de Robert Siodmak et "Ville Haute, Ville Basse" (1949) de Mervyn LeRoy, il a beaucoup tourné pour la télévision.
Malgré son physique peu avantageux, il fut l'interprète principal de plusieurs séries très célèbres : "Cannon" (1971-1976), "L'homme à l'orchidée" (1981) et "La loi est la loi" (1987-1992) tout en faisant de nombreuses apparitions en tant que vedette invitée dans des séries telles que "Bat Masterson", "Have Gun Will Travel", "Suspicion", "Le Grand Chaparral", "Gunsmoke", "L'homme qui tombe à pic", "Arabesque", "Hôtel" et "Matlock". Il a mis en scène quatre films, intitulés "The Man From Galveston" (1964)," Two On A Guillotine" (1965), "My Blood Runs Cold" (1965) et "Brainstorm" (1965).
Puis, William Conrad aura également prêté sa voix aux intonations particulières à de nombreux programmes télévisées et des séries : "Le Fugitif" (1963-1967), "Voyage dans l'Inconnu" (1977), la mini-série et la série "La conquête de l'Ouest" (1978-1979), la 1ère saison de "Buck Rogers au 25ème siècle" (1979), "L'homme qui tombe à pic" (1981-1986) et "The Highwayman" (1988).
Enfin, William Conrad nous a quittés le 11 février 1994 d'une crise cardiaque, à l'âge de 74 ans.
FICHE TECHNIQUE
Série américaine en 7 épisodes de 46 mn et un pilote de 70 m.
Diffusion américaine originale : du 30 septembre au 17 décembre 1983 sur NBC.
Première diffusion française : à partir du 26 juin 1985 sur FR3.
Rediffusion : en 1988 et 1989 sur La Cinq.
Rediffusions : en 1996 et 1997 sur M6.
Créée par : Glen A. Larson et Donald R. Boyle
Co-producteur exécutif : Paul Mason
Supervision de la production : Donald R. Boyle
Producteurs : Harker Wade (pilote), Paul Radin, Michael Berk, Douglas Schwartz
Producteurs associés : Randall Torno et Keith Pierce
Responsable exécutif de la production : Mark Evans
Responsable de la production : Barry R. Stern
Réalisateur seconde équipe : David G. Phinney
Consultant au scénario : Robert Earl
Directeurs de la photographie : Chuck Arnold, Dennis Dalzell
Musique : Alan Silvestri, Stu Phillips, Paul Chihara
Thème du générique : Paul Chihara
Supervision de la musique : Lionel Newman
Création des effets spéciaux pour la transformation en panthère et en faucon : Stan Winston, Brian Wade
Création des effets spéciaux pour la transformation en serpent : Michael John Mc Cracken, Michael Shawn McCracken
Cascades : Sherry Peterson, Anderson Martin, Chuck Hicks, Jeff Imada, Chuck Bail
Directeur artistique : Fred Tuch
Décors : Jim Hassinger
Montage : Joe Morrissey, Neil Macdonald, Gene Ranney, Al Breitenbach, Gloryette Clark, Jeanene Ambler, Howard Kunin, Fabien D. Torjmann
1ers assistants réalisateurs : Jack Armstrong, Tony Brown, Mike Formica
2èmes assistants réalisateurs : Chip Chalmers, Steve Stafford, Jack Couffer
Supervision de la post-production : Dann Cahn, A.C.E.
Costumes : Jean-Pierre Dorleac, Jennifer Stone, Marion Kirk
Casting : Rachelle Farberman, A.S.C.D.
Couleur : par De Luxe
Narrateur : William Conrad
Une production Glen A. Larson pour 20th Century Fox Television (1983)