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Deux flics à Miami : La série

Par Emmanuel Francq

Crédits photographiques : © Universal Television – Michael Mann Productions - Elephant films

 

USA (1984-1989).
Série policière dramatique créée par Anthony Yerkovich et produite par Michael Mann : 5 saisons (111 épisodes).
Avec : Don Johnson (Sonny Crockett), Philip Michael Thomas (Ricardo Tubbs), Edward James Olmos (Lieutenant Martin Castillo), Michael Talbott (Stan Switek), Olivia Brown (Trudy Joplin), Saundra Santiago (Gina Calabrese), John Diehl (Larry Zito), Martin Ferrero (Izzy Moreno), Charlie Barnett (Noogie Lamont).
Diffusé en France dès octobre 1986 (Antenne 2) et en Belgique dès octobre 1985 (RTBF1).
Rediffusions de 1987 à 1991 sur La Cinq en France ainsi que sur M6 et sur RTL-TVI en Belgique.

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Série disponible en DVD depuis 2005 chez Universal Television
Intégrale de la série disponible en Blu-Ray depuis le 4 décembre 2018 chez Eléphant Films.

Synopsis

Ex-champion de foot américain et vétéran du Vietnam, le détective Sonny Crockett travaille à la Brigade des Mœurs de la police de Miami. Infiltré dans le milieu criminel sous l’alias de Sonny Burnett, son métier l’amène à côtoyer de redoutables trafiquants de drogue, d’armes, de rois du porno et autres criminels. A la recherche d’un trafiquant colombien responsable de la mort de son équipier, Crockett rencontre Ricardo Tubbs, flic à New York. Ce dernier cherche à se venger du même trafiquant colombien, un certain Calderone, responsable du meurtre de son frère. Crockett et Tubbs affronteront ensemble la corruption et les milieux criminels du paradis de Miami. Un paradis derrière lequel se cache un enfer du vice.

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Concept original pour succès progressif

A l’époque de sa diffusion, les Américains n’ont pas, au contraire de l’Europe, célébré immédiatement le succès de "Deux flics à Miami" (titre français alors que le titre américain joue sur le double sens du mot « vice » : surnom de la brigade des Mœurs de Miami, bel et bien réelle et ensuite, du péché, le vice, représenté par la drogue, la prostitution, les divers trafics, etc.).

Sa première saison n’aura pas connu un succès immédiat. Elle aura laissé le public américain perplexe. La série restera bloquée à la 45ème place des audiences Nielsen sur les 70 programmes les plus plébiscités. Mais elle mais ne dégringolera pas pour autant. Ce n’est qu’à la faveur des rediffusions de l’été 1985 sur NBC (moment généralement creux et dépourvu de nouveaux programmes dans l’attente de la rentrée) qu’un réel engouement populaire se développera parmi un noyau dur de fans.

Un succès qui allait grandir rapidement suite à une intense campagne de marketing de la chaîne NBC, diffuseur de la série. Mais encore par un noyau dur de fans qui allait la propulser vers des sommets. De fait, la saison 2 était classée 9ème dans le Top 10 des séries les plus regardées aux USA, avant de connaître un certain déclin (critiquée pour ses scénarios inexistants, voire incompréhensibles) et par le départ de son chef d’orchestre, Michael Mann, vers d’autres projets en 1986 (son film "Manhunter" et son autre série "Crime Story" / "Les Incorruptibles de Chicago", avec Dennis Farina).

Comment expliquer ce succès ? L’origine du concept en revient au grand patron des programmes de NBC, Brandon Tartikoff. Soucieux de relancer l’audience de sa chaîne NBC (en perte de vitesse face à ses concurrentes ABC et CBS), Tartikoff cherchait à capter la tranche d’âge 18/49 ans. Une tranche très recherchée par les annonceurs publicitaires. Ensuite, l’idée originale de la série, née dans l’esprit du créateur Anthony Yerkovich (et non Michael Mann). Elle provenait d’un article paru dans la presse relatant une importante saisie de drogue à Miami. En 1984, cette ville était la plus criminelle des Etats-Unis.

Scénariste de télévision (reconnu et récompensé pour son travail sur la série policière "Hill Street Blues" alias "Capitaine Furillo"), Yerkovich était fasciné par Miami. En particulier sa vie nocturne et son milieu interlope, la qualifiant de « Casablanca moderne ». Quand Yerkovich rencontre Tartikoff, ce dernier, redoutable génie du marketing, voulait quelque chose de nouveau. Il regardait souvent la chaîne musicale MTV. Elle était très en vogue au début des années 80. Il pensait alors à une série mélangeant vidéoclips et intrigues policières.

La légende veut qu’il ait griffonné, sur une serviette de restaurant, les mots « MTV COPS ». Voilà qui aurait donné naissance à la série. Yerkovich contesta cette version. Tartikoff l’avait en fait convié à dîner pour trouver une idée originale et l’engager pour un travail de commande. Le boss de NBC avait inventé cette histoire de mémo pour faire parler de lui. S’ensuit l’idée de flics évoluant dans des décors renvoyant aux vidéoclips de la chaîne musicale MTV. Mais ramener "Deux flics à Miami" à un simple vidéoclip serait par trop simpliste et réducteur.

Après avoir « pitché » l’idée aux cadres de NBC et avoir obtenu leur accord, Yerkovich écrit donc le scénario du pilote de "Deux flics à Miami". Ce dernier est initialement intitulé "Gold Coast" (Côte d’or, rien à voir avec le chocolat belge). Pour l’anecdote, c’est l’inscription lisible sur le fronton des bureaux de la Miami Vice Squad lorsque Crockett et Tubbs retournent au QG de l’OCB (Organised Crime Bureau, bureau du crime organisé sans lien avec un autre héros infiltré de la même époque, Vinnie Terranova, dans "Un flic dans la Mafia").

Par un heureux hasard, l’agent de Michael Mann reçoit le script du studio Universal . Il conseille à son client de le lire. Mann adore la manière dont il a été écrit. Ce qui l’attire tout de suite ? L façon très réaliste dont Yerkovich décrit le milieu criminel de Miami. Sa vision de celle-ci. Enfin, le métier très dangereux de flic en infiltration. Le job de scénariste, Mann le connaît bien. Il a démarré sa carrière en écrivant pour les séries policières ("Police Story" et surtout "Starsky et Hutch"). En 1978, il crée la série de détectives "Vega$" avec Robert Urich, produite par Aaron Spelling. Mais il l’abandonne rapidement suite à des différends artistiques.

L’année 1979 représente un grand moment pour Michael Mann qui remporte un Emmy Award (oscar de la télé) pour son téléfilm "Comme un homme libre" ("The Jericho Mile"). Brillamment interprété par Peter Strauss ("Le Riche et le Pauvre"), ce drame se déroule dans un univers carcéral sans pitié. Un coureur de fond fait la nique aux jeux olympiques en battant le record de course à pied dans l’enceinte de la prison. Mann a déjà ce style visuel remarquable. Ce sens du rythme. Surtout, une manière d’aborder la prison de façon très réaliste qui détonne par rapport à d’autres productions de l’époque.

Peu après, Mann réalise ensuite "Le Solitaire" ("Thief", 1980). Un film de gangsters au style visuel annonciateur de celui de "Deux flics à Miami" (néons bleus, noirceur ambiante, bitume mouillé) avec un remarquable James Caan en antihéros tourmenté. Après le bide de "La Forteresse Noire" en 1983 (récit mystique où des Nazis affrontent une sorte de Golem), Mann décide de faire un break. Après avoir lu le scénario de Yerkovich, il n’est pas franchement emballé à l'idée de retourner travailler à la télévision. Mais NBC lui laisse le contrôle créatif total de la série en gestation en le nommant producteur exécutif. Rien ne passe sans son aval préalable.

Mann rencontre Yerkovich et leur entente se passe sans heurts. Pendant que le scénariste peaufine ce qui deviendra le pilote de la série, Mann développe tout l’aspect artistique qui fera la « patte » de la série : couleurs, éclairages, style centré sur l’architecture art déco des hôtels du bord de mer, buildings de verre et toute la panoplie luxueuse qui donnera le cachet à la série (fringues chic, armes dernier cri, bolides et bateaux hors de prix). Le scénario terminé, NBC commande un téléfilm pilote (tourné en mars 1984 durant 4 semaines). Malgré les difficultés de tournage à Miami (météo capricieuse, tensions raciales, émeutes) et de coût (5 millions de dollars alors qu’un pilote ordinaire en coûtait la moitié à l’époque), le charme opère. Hyper enthousiaste, NBC commande une série hebdomadaire dont le tournage commence en juillet 1984. La scène finale, quand les deux flics se lancent de nuit à la poursuite du trafiquant, au son de In the Air tonight de Phil Collins, convainc Tartikoff qu’il tenait le bon filon pour attirer le public jeune. Le tout avec style visuel à la MTV et musique rock.

Le dimanche 16 septembre 1984 à 22h00, NBC diffuse le pilote sur le petit écran américain. Gros succès d’audience, classé deuxième parmi les trois programmes les plus regardés cette semaine-là et excellentes critiques dans la presse soulignant le style visuel inédit, des musiques rock originales et un duo de flics à l’alchimie parfaite. Mais la suite est moins rose. Les audiences ne décollent pas en raison d’un créneau horaire difficile. NBC diffuse la série le vendredi soir à 22h00 sur NBC, jour où les Américains sortent au restaurant ou en boîte de nuit. En face, la concurrence est rude. C’est l’époque des grandes sagas familiales "Dallas", "Dynastie" et "Falcon Crest", très regardées par le public yankee. Heureusement, NBC laisse le temps à la série de s’installer et de trouver son public. En février 1985, aux deux tiers du tournage de la première saison, la chaîne de télévision annonce le renouvellement de la série pour une seconde saison, fait totalement inhabituel pour l’époque.

Les bonnes critiques de presse et l’aura montante de Don Johnson jouent également pour la popularité croissante de la série policière. Les jeunes fans de rock et le public féminin adorent la série et en particulier le côté cool de Johnson. Dès la seconde saison, l’acteur sera harcelé par ses fans, un véritable culte s’étant créé autour sa personne. Pour ce public jeune et féminin, voir cette série, c’était une expérience épatante, le truc du moment, la série « tendance et branchée », sollicitant sens auditifs et visuels ; l’intrigue étant moins importante. L’idée était de raconter l’histoire en images avec de la musique et des émotions, en se servant de la musique rock et pop. Surtout, c’était l’occasion de plonger au cœur de l’obscurité de Miami (Floride) et ses trafics. Les couleurs chaudes, le rythme, l’ambiance très sombre et l’attrait du danger, couplés à une création fantasmée dans la tête de Yerkovich et Mann, allaient beaucoup contribuer au succès de la série.

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Moment de détente pour nos deux flics / Copyright : Universal Television - Elephant Films - Michael Mann Productions
Quelque chose de totalement inhabituel à la télévision

La recette de "Deux flics à Miami" ne tient pas qu’à la vision de Miami, la musique rock de fond et le montage du show emprunté au vidéoclip (au cinéaste russe Eisenstein, confia ensuite Mann). La série innove encore dans le genre policier par son style visuel. Michael Mann invente donc un Miami de toutes pièces, privilégiant l’architecture art déco où, selon sa conception, vivent les pauvres, tandis que les riches vivent dans de beaux immeubles de verre à l’architecture postmoderniste.

Le producteur exécutif impose encore un code de couleurs à respecter à la lettre par l’équipe technique lors des tournages : les tons pastel sont privilégiés, les couleurs brune, ocre et rouge sont bannies. Mann l’exprime à ses collaborateurs sous forme d’un concept étrange : « Pas de couleurs terre. Jamais. » Autre révolution pour l’époque : proposer un tournage de type cinéma à la télévision. Chaque semaine, les 150 personnes de l’équipe technique travaillent d’arrache-pied pour faire des « mini films », tout en respectant le style visuel imposé par Mann, surnommé « le gourou stylistique ».

Autre originalité pour l’époque : Mann veut un tournage en décors naturels, toujours mû par ce souci de réalisme. Comme les films noirs de la fin des années 40, il privilégie le tournage dans des conditions réelles plutôt que le confort des studios d’Universal aux décors vus et revus dans plusieurs séries emblématiques comme "Mannix", "Columbo", "L’incroyable Hulk", "L’homme qui valait trois milliards". Plus encore, le langage cinématographique utilisé évite les plans fixes ou les banals champ / contrechamp pour privilégier les panoramiques, les travellings, la caméra à l’épaule, … L’idée est de capter l’attention du spectateur en lui proposant quelque chose de jamais vu dans la petite lucarne.

Mann exploite à fond les possibilités de l’écran aux dimensions 4/3 pour créer des cadrages originaux, des mises en abîme soulignant l’enfermement des personnages dans un univers sombre et violent. Selon le credo de Michael Mann, il fallait faire du non conventionnel et sortir des sentiers battus. Pas question non plus de voir dans sa série les mêmes acteurs jouer les méchants dans les séries de la concurrence. Mann va jusqu’à engager de vrais criminels, parfois juste pour une apparition, par exemple au volant d’une voiture de luxe. Il voulait des « gueules » de méchant réalistes et pour cause. Il préfère encore utiliser des acteurs venus du monde du théâtre à New York, connus pour leur approche plus naturelle que celle, plus superficielle, de leurs homologues de Californie. Enfin, la série utilise un montage nerveux avec des coupes franches, des ralentis, des arrêts sur image, des éclairages particuliers, … Tout était fait pour attirer l’œil du spectateur et l’empêcher de « zapper » sur une autre chaîne.

Mais Mann, producteur futé, ultra-exigeant et connu pour son autoritarisme, connaît aussi les goûts du public et parvient à les anticiper. Aux sagas "Dallas", "Dynastie" et "Falcon Crest", il emprunte le style vestimentaire ultra-chic, y ajoutant une touche européenne décontractée. Ses flics s’habillent en Armani, Versace, Hugo Boss, etc. Jodie Tillen, costumière de la série au début, se rend à Paris, Londres et Milan pour y ramener les dernières modes et les proposer en avant-première dans la série (les tenues sortaient quelques mois dans le commerce après avoir été montrées, en avant-première, dans la série).

Curieusement, ce style vestimentaire influencera la réalité où tous les hommes de l’époque voulaient s’habiller comme Crockett (veston chic et t-shirt pastel). A l’époque, c’était du jamais vu, tout comme montrer des flics conduire des bolides italiens (sauf peut-être Magnum…), des hors-bord et autres yachts hors de prix. Comme dans les sagas familiales, cet étalage de luxe avait pour but de faire rêver le spectateur, l’invitant à s’acheter des biens de consommation tout en l’attirant dans cet univers de fric et de crime. Ce dernier point provoqua à l’époque de nombreuses critiques tournant autour de l’ambiguïté dégagée par la série : on ne voit jamais Crockett et Tubbs en uniformes de flics ou en jeans et baskets (la réalité de la vraie Miami Vice Squad) mais toujours habillés dans leur tenue de flic infiltré, y compris au commissariat.

Comment les jeunes ne pouvaient-ils pas tomber dans le crime s’ils voulaient s’acheter des costumes à 1000 $ et des voitures qui l’étaient encore plus ? Tout le monde n’était pas le fils de JR Ewing ou Blake Carrington dans la vraie vie. Nous laisserons ce débat au puritanisme américain. D’autres critiques fustigèrent le manque de crédibilité de ces flics télé qui n’avaient rien à voir avec la réalité. Pourtant, Mann s’en rapprochait. En octobre 1984, au début de la série, le Congrès américain vote une loi fédérale, sous l’impulsion du Président Ronald Reagan, permettant aux policiers de réquisitionner les biens saisis lors d’arrestations de criminels. Certes, la série ne l’explique jamais clairement et reste dans le sous-entendu. Dans la vie, pour pouvoir s’assurer une couverture crédible en milieu criminel, les flics devaient « adopter le même style de vie coûteux que ceux qu’ils cherchent à mettre derrière les barreaux », expliqua Michael Mann.

Le meilleur reste pour la fin quand Mann engage un brillant musicien, d’origine tchèque : Jan Hammer. Hyper inventif et capable de créer des mélodies inoubliables en un temps record, le compositeur crée véritablement à lui seul toute l’ambiance de la série par une musique électronique inspirée et totalement novatrice. Avec quelques notes simples, il offre des perles comme Angelina Flashback, Crockett’s Theme, Evan ou encore New York Theme. Ces mélodies entêtantes feront beaucoup pour le côté sombre et désenchanté de la série. Plus encore, cette musique constitue vraiment une sorte de « troisième personnage » accompagnant Crockett et Tubbs dans leurs aventures. Non seulement elle sert à illustrer leurs états d’âme, les moments de tension dramatique comme de détente mais surtout, elle fait énormément pour donner une « âme » à la série.

Quand le générique Miami Vice Theme sort en single 45 tours en 1985, il resta n°1 aux charts américains pendant 11 semaines consécutives ! Avant lui, le Peter Gunn Theme d’Henry Mancini avait connu un destin similaire en 1959. Mais aucun générique n’a fait mieux depuis lors. Cela était d’autant plus remarquable pour un générique entièrement instrumental.

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Des personnages aux limites de la loi dans un univers corrompu

Face à un monde rongé par le crime, la corruption et la crise économique, le doute et l’ambiguïté dominent chez une police démunie et dépassée. Les trafiquants disposent de ressources financières illimitées et se moquent de l’impuissance des forces de l’ordre. Le dollar achète tout, la justice est à la traîne et le crime a toujours une longueur d’avance.

Les policiers de "Deux flics à Miami" illustrent parfaitement ce sombre constat. Dès ses débuts, la série prend le parti de présenter des « héros » (ou plutôt des antihéros) ambigus, tourmentés par des fantômes du passé, évoluant dans un univers sombre. Quand on compare la série à d’autres héros de séries de l’époque (sauf Magnum, hanté par le Vietnam), les Rick Hunter, Hannibal Smith, Barracuda et autres MacGyver apparaissent plutôt monolithiques, sans peur et sans reproches.

Autre élément étonnant : une mise en avant d’un duo de flics blanc/noir très uni et solidaire, rare pour l’époque. Certes, la série Capitaine Furillo / Hill Street Blues mettait déjà en avant le duo Renko / Hill depuis 1981 mais le tandem blanc/noir remontait à un moment plus lointain à la télévision : "Les Espions" en 1966 et la série western "Les Bannis" en 1969. Le duo interracial du moment, c’était au cinéma dans "48 heures" (1982), polar musclé de Walter Hill avec Eddie Murphy et Nick Nolte. Film dont "Deux flics à Miami" s’inspire largement quand on voit Tubbs emprunter le côté classieux des costumes de luxe de Murphy tandis que Crockett a l’humour brutal de Nolte tout comme le coup de poing facile.

Dès le pilote, nous sommes transportés dans un monde glauque et très sombre. Sonny Crockett apparaît comme un type louche, magouilleur aux entournures, beau gosse un rien trop sûr de lui. Avec son cheveu gras et sa barbe de 3 jours, il fait plus penser à un criminel endurci qu’à un flic héroïque. Dès le début, Crockett essaye de sauver un mariage à la dérive et se retrouve dépassé par les événements quand meurt violemment son équipier Eddie Rivera. Crockett ne sait plus trop où il en est et se retrouve aux limites de la loi lorsque le Lieutenant Lou Rodriguez lui demande où il a disparu depuis des jours, sans plus donner de nouvelles.

Cynique et désabusé, Crockett ne se fait plus d’illusions sur l’impact de son travail sur la société. Souvent tenté par le fait de passer « de l’autre côté », le crime où tout semble plus facile, Sonny résiste et s’accroche à son éthique de flic incorruptible. Dans le pilote, il explique à Gina, avec un certain désespoir, ce qui le ronge dans cette dualité Crockett/Burnett (ce dernier étant son alias de trafiquant pour ceux qui ne connaissent pas la série). Cette double fracture identitaire hantera le personnage tout au long de la série.

Du côté de Tubbs, son désir de vengeance conditionne toute son existence. Seule compte la mise à mort de Calderone, trafiquant de drogue colombien responsable de la mort de son frère Raphaël. Sous des dehors de petit frimeur, Tubbs cache une grande humanité et se révélera plus posé et réfléchi que Crockett, plus impulsif. Le personnage de « Tonton » (en français, Rico en VO) évoluera de belle manière, entre la perte d’êtres chers (Angelina et son fils, Valerie Gordon) et la mélancolie, malgré l’attention centrée sur Johnson dès la seconde saison. Quant au reste de l’équipe policière, on retiendra surtout les épisodes centrés sur le passé du Lieutenant Castillo (Le triangle d’Or, Pourquoi pas), sans doute un des plus beaux personnages de la télévision, incarné par l’extraordinaire Edward James Olmos.

Plutôt indépendantes et fortes, les personnages féminins cachent une grande fragilité et des doutes. Comme leurs homologues masculins, Gina (violée à deux reprises) et Trudy seront marquées à tout jamais par leur expérience de flic infiltrée dans le milieu criminel. Même les personnages plus humoristiques, voire loufoques, de Switek et Zito, connaîtront un triste destin. Au final, tous sont condamnés à une vie où le boulot prime sur tout, l’aspect privé n’ayant pas de place. La solitude domine chez chacun d’entre eux. A ce sujet, on ne voit jamais Tubbs dans sa maison, la série ne montre jamais où il dort ou vit, le confinant dans sa solitude de personnage « importé » de New York et étranger à l’univers de Floride, malgré l’amitié de Sonny et Castillo. A contrario des autres séries, on ne voit jamais aucun parent de l’équipe intervenir, sauf un vague cousin de Crockett dans un épisode de comédie sans grande consistance ("Le dindon de la farce", saison 5).
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Noirceur et désillusions

Autre moment important de "Deux flics à Miami" : des scénarios s’inspirant d’authentiques faits réels. La série reprend des intrigues basées sur plusieurs affaires qui firent la une de l’actualité dans les années 80 (blanchiment d’argent de la drogue par les banques, magouilles d’agents secrets, dictateurs protégés par le gouvernement américain, radios pirates, braquages meurtriers, …). Même si elle apparaît irréaliste par sa peinture de flics en costumes chic et disposant de fonds illimités destinés à payer des indicateurs (au contraire des vrais flics), la série s’approchait parfois du côté réaliste et noir du monde du crime.

D’une certaine manière, la série s’inscrit dans la filiation du film "Scarface" (1983) où Al Pacino était Tony Montana, émigré cubain devenu trafiquant de drogue ultra-violent. Télévision oblige, la violence a nettement été atténuée dans la série mais pas lissée, repoussant un peu plus les limites de ce qui était autorisé en termes de représentation (les critiques de l’époque reprochant le côté juge et bourreau de Crockett et Tubbs, n’hésitant pas à flinguer sans sommations les criminels en face d’eux : cf. le final de l’épisode "Tout ce qui brille", saison 1).

Cette plongée au cœur du crime renvoie inévitablement à l’univers du film noir, selon plusieurs critiques avertis. Michael Mann réfute et rétorque que le film noir s’inscrivait dans un contexte d’après-guerre et d’incertitude. Reprendre des éléments comme les femmes fatales et de braves types entraînés malgré eux dans une spirale infernale ne suffit pas pour qualifier « Miami Vice » de nouveau film noir. Idem pour les critiques adressées à la série quant à son style vidéoclip MTV : « Miami Vice » et MTV sont des cousins proches. Si la série n’était qu’un long vidéoclip MTV, Anthony Yerkovich et moi-même n’aurions pas fourni tout ce travail pour rendre cet univers crédible et captivant pour le spectateur.

D’autres encore ont reproché à la série son côté tape à l’œil, servant d’écran de fumée pour masquer des intrigues creuses et superficielles. Critiquer la série pour son absence de scénarios, c’est oublier que des pointures ont fait évoluer la série de façon intéressante. En vrac, citons Dick Wolf ("New York Police Judiciaire" et sa franchise : "Unité spéciale", "Section criminelle", …), Joel Surnow, John Schulian et Maurice Hurley (respectivement "24h chrono", "Un flic dans la Mafia", "The Equalizer"), l’écrivain de polars Robert Crais (Une belle prise, saison 2 avec Frank Zappa) et l’ex-flic Chuck Adamson, co-créateur de l’autre série criminelle de Mann : "Crime Story" / "Les Incorruptibles de Chicago". Adamson a travaillé dans la division des braquages à mains armés et est l’auteur du remarquable "Il faut une fin à tout" (Saison 1), épisode très sombre réalisé par Abell Ferrara où Crockett et Castillo tentent d’arrêter de violents homejackers.

Enfin, cette série policière hors du commun n’hésitait pas à malmener le spectateur, voire le traumatiser. Les fins d’épisodes se terminaient souvent de manière brutale, se figeant sur un événement dramatique avec le visage de Crockett tourmenté ("Un œil de trop", "Le piège", "Pardonnez-nous nos offenses"). Ces tourments prennent aussi la forme du spectre de la guerre du Vietnam : Crockett et Castillo ont servi sous les drapeaux et en sont revenus profondément marqués. Simple soldat, Crockett se retrouvait déjà face à un trafic de drogue en 1975 (Bon retour) tandis que Castillo voit son passé d’ex-agent anti-drogue et anti-crime refaire surface ("Le triangle d’Or", "Le sauvage").

Au final, la série propose peu de conclusions, encore moins de « happy end » (sauf au début pour ensuite faire volte-face). Le duo policier finit ses enquêtes dans la noirceur et la désillusion. Comme dans la vie, les bons ne gagnent pas toujours.

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Bruce Willis dans la série "Deux Flics à Miami" / Copyright : Universal Television - Elephant Films - Michael Mann Productions
Vedettes rock et futures star du grand écran

Dernière innovation importante dans "Deux flics à Miami" : des vedettes rock dans des rôles de méchants et de futures stars de la télévision et du cinéma. Si la série utilisait les derniers tubes rock du moment (U2, Phil Collins, Tina Turner, …) allant jusqu’à payer 10.000 $ en droits musicaux par épisode, elle mettait parfois en avant des vedettes latino du cru comme DeBarge.

A l’image de la société civile, la palette proposée était diversifiée avec la présence d’authentiques stars du rock, de la politique, voire du monde industriel et du sport dans des rôles souvent sombres : Glenn Frey, John et Andy Taylor, Little Richard, Phil Collins, Ted Nugent, Leonard Cohen, Frank Zappa, Lee Iacocca (patron de Chrysler), G. Gordon Liddy (homme des basses besognes de Nixon et instigateur du cambriolage du Watergate), etc. Les rôles proposés ? Contrebandier, évangéliste, tueur, espion, escroc, trafiquant, … Toute la turpitude humaine en quelques visages inoubliables.

Du côté des débutants, plusieurs futurs grands noms du 7ème art et de la petite lucarne comme Bruce Willis (peu avant "Clair de lune" et la saga d’action "Piège de cristal"), Liam Neeson, Bill Paxton, Wesley Snipes, Julia Roberts, Oliver Platt et les comiques Ben Stiller et Chris Rock. Mais aussi des « gueules » comme Michael Madsen ("Reservoir Dogs" et "Kill Bill" de Tarantino), Burt Young (Paulie, le beau-frère de Stallone dans les "Rocky"), Brian Dennehy (le shérif du premier "Rambo"), Stanley Tucci ("Un flic dans la Mafia", "Captain America", "Hunger Games") et Richard Jenkins (le papa de la famille de croque-morts de "Six Feet Under" et second rôle récurrent au cinéma ces dernières années). Comme toute série qui se respecte, l’Amérique osa la « french touch » en invitant, le temps d’un épisode moite et sensuel, la sexy Arielle Dombasle, égérie du cinéaste Eric Rohmer. A l’image de leur métier dans la vie, toutes ces personnalités représentaient le vice.

Enfin, d’autres visages familiers des grandes séries des années 90 et 2000 ont fait leurs débuts dans "Deux flics à Miami" : Dennis Farina (dans deux séries de Michael Mann : "Crime Story" / "Les Incorruptibles de Chicago" en 1986 et "Luck" en 2012), Paul Guilfoyle (le Capitaine Jim Brass des "Experts : Las Vegas"), Giancarlo Esposito ("Breaking Bad") et Michael Chiklis ("L’as de la crime", "The Shield").

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Evolution et déclin

Quand on revoit la série aujourd’hui, elle paraîtra datée pour certains, très (trop ?) ancrée dans les années 80, surtout les épisodes de la 1ère saison (coiffures, costumes à épaulettes, tenues féminines et brushing « so 80’s »). Si ce look aujourd’hui daté peut prêter à sourire, le style visuel de la série résiste plutôt bien au temps et garde tout de même une aura fascinante, méritant une (re)découverte. D’autant que l’éditeur Eléphant Films a gâté les fans de la série en sortant une intégrale en Blu-Ray à la fin 2018 avec des épisodes non censurés et des suppléments de qualité. Une façon de voir enfin la série comme elle a été conçue par Michael Mann.

Jusqu’à ce jour, les saisons 1 et 2 restent les plus réussies et les plus intéressantes, surtout la première où Michael Mann a tout supervisé en coulisses. Si Mann était déjà parti sur d’autres projets pour la seconde saison, il délégua son savoir à des professionnels chevronnés comme John Nicolella qui la développa de manière encore plus sophistiquée sur le plan visuel. Même s’ils ne sont pas toujours réussis et parfois incompréhensibles, les scénarios brillent par leur diversité, abordant des thèmes sombres et dérangeants (corruption policière, viol, magie noire, blanchiment d’argent du trafic de la drogue par le système bancaire, …).

Les meilleurs épisodes de la 1ère saison : "Pilote", "Haut les cœurs", "Le Retour de Calderone 1ère et 2ème partie", "Un œil de trop", "Si peu qu’on prenne", "Le Triangle d’Or 1ère et 2ème partie", "Il faut une fin à tout", "Evan", "Lombard". Il y a moins d’épisodes réussis dans la seconde saison mais certains sont une véritable réussite, montrant ce que la série a de meilleur à offrir : "Le retour du fils prodigue" (90’), "Le retraité", "Pourquoi pas", "Bon retour", "Une belle prise", "On connaît la musique".

La 3ème saison comporte quelques épisodes marquants aux scénarios bien écrits avec Dick Wolf aux manettes mais on est moins convaincu par les nouvelles tenues de défilé de mode de Crockett et Tubbs, les couleurs plus sombres et leur Ferrari blanche (une vraie alors que la Daytona noire était une carrosserie de Ferrari monté sur un châssis de Corvette, ce qui provoqua la colère de la marque au cheval cabré). Tout est plus sombre, plus déprimant, plus désespéré. Ce qui donne quand même lieu à des épisodes marquants et inoubliables : "Chacun ses problèmes" (suite de "Bon retour" de la saison 2), "Une ombre dans la nuit", "Le vieux", "Pardonnez-nous nos offenses", "Coucou, qui est là ?", "Et alors, on est sourd ?"

Une nette baisse de régime et de qualité se fait sentir dès la 4ème saison où la série tente de retrouver l’ambiance pastel de ses débuts, tout en la mélangeant à la noirceur de la 3ème saison. Beaucoup d’épisodes lorgnent trop vers un humour loufoque, voire lourdaud (chanteur reggae congelé, soucoupes volantes, parodie de western, etc.) et des intrigues sans grande surprise. Les relations entre Crockett et Tubbs sont également plus distantes, à l’image de Johnson et Thomas dans la vie. Ce dernier étant relégué au rang de faire-valoir suite à la « Don Johnson mania » déferlant dès la seconde saison.

La série retrouve un peu de son côté sombre dans les 3 derniers épisodes : "Une balle pour Crockett" (malgré le côté peu réussi du mélange d’images d’anciens épisodes), "Délivrez-nous du mal" (suite et fin moins réussie de "Pardonnez-nous nos offenses"), et surtout "Le disparu" où à la suite d’un accident, Crockett perd la mémoire et devient son alter-ego Burnett, trafiquant ambitieux et tueur sans pitié. Quant à la 5ème et dernière saison, elle marque la fin inéluctable de la série, devenue une caricature d’elle-même pour de nombreux critiques et fans déçus. De nombreux épisodes souffrent de répétitions, d’un manque d’originalité et de l’absence de Don Johnson, absent pour tenter une carrière au cinéma, sans succès hélas pour lui. Hormis les excellents épisodes d’ouverture "Les souvenirs, 1ère et 2ème partie" et l’ultime épisode intitulé à point nommé "La dernière aventure", l’ensemble fait dire à beaucoup que c’était la saison de trop.

Néanmoins, alors que les scénaristes prévoyaient initialement de faire tuer Crockett et Tubbs, le dernier épisode propose une fin ouverte mais sombre puisque Crockett et Tubbs quittent la police, dégoûtés. A ce jour, déjà 30 ans après le dernier épisode diffusé en mai 1989, un téléfilm « réunion » n’a jamais vu le jour. Tout au plus a-t-on retrouvé Johnson et Thomas le temps d’une poignée d’épisodes dans l’autre série policière du blond, "Nash Bridges". Un projet de reboot par Vin Diesel est annoncé depuis 2018 mais on peut craindre le pire quand on voit les derniers reboot de "MacGyver" et "Magnum", dénaturant complètement les originaux.

Si son héritage semble superficiel et oubliable pour certains, bloqué dans les années 80 et obsolète avant même son annulation, "Deux flics à Miami" reste une série de grande qualité sur le plan artistique. Si ses intrigues et ses personnages sont moins écrits et étoffés que ceux d’autres séries de l’époque ("Hill Street Blues", "Magnum", "The Equalizer", "Un flic dans la Mafia"), elle aura néanmoins marqué toute une génération de spectateurs. Quand on pense aux années 80, on pense d’abord aux t-shirts pastel de Crockett et aux plages dorées de Miami.

Qu’on le veuille ou non, "Deux flics à Miami" aura marqué l’histoire de la télévision américaine de son empreinte indélébile, révolutionnant le genre policier par son style unique, donnant lieu, un peu malgré elle, à un phénomène de société avec la mode vestimentaire et repoussant les limites du cadre télévisuel par une série d’innovations techniques et visuelles. Mieux encore, elle ouvra la voie à un rehaussement de la qualité cinématographique des séries télévisées américaines. Sans elle, le degré de qualité visuelle de "The X-Files" de Chris Carter, "Urgences" de Michael Crichton et "Les Experts" de Jerry Bruckheimer n’auraient sans doute pas eu le même impact auprès du public sans ce côté « mini film de la semaine ». Comme "Deux flics à Miami", toutes ont marqué leur époque et rencontré un immense succès.

Rendons encore un hommage appuyé à nos artistes français puisque la postsynchronisation de la série se révèle d’excellente facture avec les voix de Patrick Poivey (Crockett), Sady Rebbot (Tubbs), Serge Lhorca (Castillo), Francis Lax (Switek), Gérard Hernandez (Izzy Moreno), Catherine Hubeau (Gina), Denise Metmer (Trudy) et Edgar Givry (Zito). Toutes et tous sont parfaits dans la version française, leur grand talent de comédien s’exprimant sans déforcer le jeu des acteurs américains.

Merci Sonny et Rico pour ces 111 x 46 minutes passées avec vous !

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FICHE TECHNIQUE DE LA SERIE

Créée par : Anthony Yerkovich
Producteurs exécutifs : Michael Mann - Anthony Yerkovich (Pilote + 1 à 6)
Producteurs superviseurs : John Nicolella et Liam O’Brien
Producteurs associés : Mel Swope, Anthony Amatullo, George E. Crosby, Richard Brams, Frederick Lyle, Tikki Goldberg, Donald L. Gold, Michael Attanasio, Daniel Sackheim, Frederick J. Lyle, Dick Wolf, Ed Waters, Scott Shepherd, Robert Ward, Thomas Cajka, Dennis Cooper, Diane Isaacs, Kerry McCluggage, Christopher Morgan, George E. Crosby, George Geiger, Anthony Yerkovich, Michael Piller, Michael Duggan, Kathleen M. Shea, Michael B. Hoggan
Supervision des scénarios : Joel Surnow, Maurice Hurley, Dennis Cooper, Daniel Pyne
Coordination de l'équipe des scénaristes : Anthony Yerkovich, Joel Surnow, Daniel Pyne, Dennis Cooper, Dick Wolf, Robert Palm, Peter Lance, John Schulian, Maurice Hurley
Directeurs de la photographie : Robert E. Collins, Duke Callaghan, William Cronjager, James A. Contner, Oliver Wood, Tom Priestley Jr., Victor Hammer, Michael McGowan
Directeurs artistiques : Norman Baron, Jeffrey Howard, Eva Anna Andry, Francis J. Pezza, Pamela Marcotte, Michael Helmy, J. Mark Harrington, Todd Hallowell, Joel Lang
Costumes : Jodie Tillen, Milena Canonero, Lynette Bernay, Kristy Aitken Hernandez, Richard Shissler, Emae Villalobos, Robert Musco, Gregory B. Peňa, Eduardo Castro, Bambi Breakstone, Bobbie Read
Montage : Jack Horger, Buford F. Hayes, Gene Foster, Michael B. Hoggan, Eric A. Sears, Robert A. Daniels, Steve Shultz, Michael Ornstein, Joel Goodman, Kevin Krasny, Douglas Ibold, Dick Williams, Casey O. Rohrs, Robert L. Sinise, Barry B. Leirer, David Rosenbloom, David Solomon, Joel Goodman, Dov Hoenig, Sidney Wolinsky, Lawrence J. Gleason, Richard Leeman
Musique : Jan Hammer, Tim Truman, John Petersen
Montage de la musique et du son : Michael R. Tromer, Gustave Mortensen, Robert R. Rutledge, John A. Larsen, Charles Paley, Jerry Cohen.
Consultant musical et coordinateur de la musique : Fred Lyle
Assistants-réalisateurs : Herb Gains, Alan Hopkins, Richard Schroer, Jerome M. Siegel, Leonard R. Garner, Jr., James Quinn, Marty Eli Schwartz, Bob Bender, Bob Warren, David Kahler, Richard P. Schroer, George Fortmuller, Mary Lou Mac Laury
Casting : Bonnie Timmermann (New York), Dee Miller (Miami), Grace Baine
Extra casting (figurants) : Cheryl A. Louden & Colette R. Hailey
Décors : Robert Lacey, Jr., Steven Potter, Janet Shaw, Frederic C. Weiler
Effets spéciaux : Bruce E. Merlin, Marc Mercury, James L. Roberts
Effets visuels : Jim Michaels, Ron Saks
Supervision de la post-production : Lou Fusaro, Donald L. Gold, Brooke Kennedy, Steven Felder, Tikki Goldberg, G. Warren Smith, Penny Adams, Ellen Rauch, Ronald Martinez, Zane Radney, John Zane
Coordination des cascades : Paul Nuckles
Cascadeurs : Bobby Foxworth, Ernest Robinson, Marc Mercury, David S. Lomax, Dan Koko, Tom Bahr, Michael R. Long, Jim Ramos Vickers, Marty Eli Schwartz, Ron « Bear » Berman, Mick O’Rourke, Caron Colvett, Jay Amor, John Ashby, Anthony Correa, Gene Harrison, Tony Kahana
Couleur : Technicolor
Titres et effets optiques : Universal title
Caméras : Panaflex et lentilles de Panavision
Maquillage : Elizabeth Lambert, Vincent Gallaghan, Irene Aparicio, Nick Troiano, Jay Cannistraci, Mary Ann Valdes, Allan A. Apone
Bateaux : fournis par Murray Chris-Craft Sportboats inc. puis Wellcraft
Voiliers : fournis par Endeavor Yacht Corporation
Voiture de Crockett : d’abord Corvette habillée en Ferrari puis fournie par Ferrari Amérique du Nord
Certains costumes hommes fournis par : MADONNA MAN, HUGO BOSS PARACHUTE, ARMANI, VERSACE
Une série produite par The Michael Mann co., inc. en association avec Universal Television MCA (1984/89)

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