Par Christophe Dordain
Anthony Franciosa, que le public français avait notamment pu voir dans des films d'Elia Kazan et George Cukor dans les années 1950, est un comédien. Il est décédé à Los Angeles des suites d'une attaque. C'était le 19 janvier 2006 à l'âge de 77 ans.
Un caractère trop trempé ?
Né Anthony Papaleo (en octobre 1928 à New York), l'acteur s'était fait remarquer par une interprétation puissante. Notamment de personnages compliqués et agités. Voilà qui fît de lui une star à Hollywood dans les années 1950 et 60. Toutefois, son comportement sur les plateaux de tournage gêna constamment sa carrière. Il faut dire qu'il appartenait à une nouvelle vague de comédiens qui révolutionna le métier au milieu du XXème siècle. Le tout avec une approche introspective et intensément réaliste des rôles. La plupart de ces acteurs passèrent par le prestigieux Actors Studio de New York. Parmi eux, on comptait Marlon Brando, James Dean, Rod Steiger, Shelley Winters et Paul Newman.
A partir de son premier rôle important dans "Une Poignée de Neige" (mis en scène par Fred Zinnemann en 1957), film dans lequel il jouait le frère d'un drogué, Franciosa fut connu pour son interprétation de jeunes gens compliqués. Cette année-là, il apparut dans trois autres films : "Un homme dans la foule" d'Elia Kazan, "Cette nuit ou jamais" de Robert Wise et "Car sauvage est le vent" de George Cukor.
Un parcours difficile
La carrière de Franciosa se poursuivra avec des films tels que "Les feux de l'été", "La maja nue", "Du sang en première page" et "L'école des jeunes mariés". On n'oubliera pas de rappeler l'excellent western "Rio Conchos" (réalisé par Gordon Douglas en 1964). Mais aussi "The Pleasure Seekers" avec Gene Tierney. Néanmoins, l'attitude de l'acteur sur les tournages était devenu un sujet récurrent de commérages à Hollywood. Circulèrent des histoires de conflits avec des réalisateurs. Mais aussi de relations tendues avec d'autres acteurs.
"Je suis parti à Hollywood au milieu des années 1950. Et je dirais que j'y suis allé un peu trop tôt", confiait à ce sujet Anthony Franciosa dans un entretien. C'était en 1996. En ajoutant qu'il n'était pas assez mûr sur le plan psychologique et émotionnel pour faire face à toute cette attention. L'attitude quelque peu orageuse de l'acteur se manifesta aussi en dehors des plateaux de cinéma. En 1957, il fut même incarcéré pendant dix jours dans la prison du comté de Los Angeles. Au motif d'avoir frappé un photographe de presse.
Du fait de sa réputation orageuse, les propositions à Hollywood se firent moins nombreuses. Aussi, dans les années 70 et 80, Anthony Franciosa se tourna-t-il vers des films européens et la télévision. Parmi ses derniers films, on peut citer "Ténèbres" de Dario Argento et "Un justicier dans la ville 2" de Michael Winner en 1982. Au cours des années 90, il eut quand même l'opportunité d'une ultime participation remarquée. C'était dans le film "City Hall" (réalisé par Taylor Hackford aux côtés de Al Pacino et de John Cusak).
Une vedette du petit écran
Pour la télévision, sa carrière fut ponctuée par de nombreuses séries dont "Les Règles du Jeu" (diffusée entre 1968 et 1970 sur NBC), "Search", au cours de la saison 1972/1973, et, bien évidemment, "Matt Helm" (en 1975). Toutefois, il ait des téléfilms dont l'existence mérite d'être rappelée. Car ils ont bercé les téléspectateurs qui suivaient les programmes de La Cinq et de M6 dans les années 80 et 90. On pensera notamment à "La malédiction de la veuve noire" de Dan Curtis (1977) ou encore au "Serment du sang" de Paul Wendkos (1987).