Par Christophe Dordain
Enfermé dans une prison sud-américaine pour un crime qu'il n'a pas commis, Anthony Blake parvient à s'en échapper en compagnie d'un vieil homme avec lequel il s'est lié d'amitié. Ce dernier, à sa mort, lui lègue une fortune estimée à plusieurs centaines de millions de dollars. Ainsi, Blake a-t-il les moyens nécessaires pour se transformer en un justicier des temps modernes. En résumé, il vient au secours de personnes victimes d'injustices tout comme lui l'a été par le passé...
AUX ORIGINES DU MAGICIEN
Rares dans l'univers des séries sont les programmes mettant en vedette la personnalité d'un magicien. Plus fréquents au cinéma et dans la bande dessinée (avec, parmi les exemples les plus notoires, Merlin créé par Clayton Rawson; Norgil que l'on doit à Gibson; Chandu, un magicien héros d'un feuilleton radio interprété par Bela Lugosi sur le grand écran; Mandrake d'après la bande-dessinée de Lee Falk, etc.), les incursions télévisées centrées sur ce type de héros sont bien plus parcellaires.
Ainsi, hormis les aventures d'Anthony Blake, objet de ce dossier, on peut citer les exploits de Simon McKay, dans une courte série vue en France notamment par l'entremise de l'émission "La Une est à Vous" version années 80 : "The Wizard / Le Magicien". Un programme comptant 19 épisodes diffusés du 09 septembre 1986 au 27 mars 1987, sur CBS (produit par Michael Berk, Douglas Schwartz ainsi que Paul Radin) avec David Rappaport (Simon McKay), Doug Barr (Alex Jagger) et Fran Ryan (Tillie Russell) dans les rôles principaux.
Avec "Le Magicien", que programme NBC au cours de la saison 1973/1974, nous découvrons Bill Bixby dans le rôle de Anthony Blake, un illusionniste de renom, brutalement emprisonné dans une prison sud-américaine, après avoir été accusé à tort pour espionnage. Au cours de ce long séjour derrière les barreaux, d'une durée de deux longues années, il fait la connaissance d'un vieillard avec lequel il se lie d'amitié, et qu'il parvient à faire sortir de cet enfer, en même temps que lui. Quelques mois plus tard, ce vieil homme fait de lui son unique héritier et lui offre une fortune considérable. A la tête de cet empire financier, Anthony Blake, tel un Monte Christo des temps modernes, se mue en un justicier utilisant ses dons d'illusionniste, et son courage, pour porter secours à d'autres victimes d'injustices à travers le monde. Toutefois, contrairement à de nombreux justiciers du petit écran, Anthony Blake n'emploie que très rarement la violence. En effet, nous sommes au milieu des années 1970, un climat propice au pacifisme (avec la fin de la guerre du Vietnam en janvier 1973 notamment), climat qui affecte la production télévisuelle depuis la fin des années 60.
A ce sujet de ce personnage, l'acteur principal, Bill Bixby, déclarait-il la chose suivante : « Anthony Blake n'est pas Mandrake. Il n'est pas non plus un justicier dans le style de "Batman". Il utilise la magie afin de créer une diversion pour éblouir ses adversaires. Anthony Blake est le propriétaire d'une boîte de nuit où il se produit régulièrement comme dans d'autres endroits. Cette façade lui est très utile pour masquer ses véritables activités : aider celles et ceux qui ne peuvent se tourner vers la police, et ce magicien, qui lui même a souffert de l'injustice et de mauvais traitements par le passé, vient à leur secours » (extrait d'un article du journal le Sunday News, entretien réalisé par Kay Gardella, le 30 septembre 1973).
De fait, et c'est l'aspect le plus important de la série, Bill Bixby ajoutait-il : « Si je devais faire une comparaison à propos de ce que représente Anthony Blake, je dirais qu'il a une philosophie similaire à celle de Kwai Chang Caine dans "Kung Fu" (une série interprétée par David Carradine et dont la diffusion avait débuté en 1972), il déteste la violence ! Il triomphe de la brutalité en usant de son intelligence et de sa dextérité. La série démontre la supériorité des nobles sentiments sur la force brute » (extrait d'un article daté du 15 septembre 1973, et publié dans le journal L'Atlanta Constitution).
LA CONCEPTION DU PILOTE
Le concept du "Magicien" est développé par Bruce Lansbury qui, à l'époque, a la responsabilité du département télévision de la firme Paramount Pictures. Au début de l'année 1972, il prend contact avec Joseph Stefano (créateur de la série "Au-delà du Réel") afin que ce dernier écrive le pilote. Stefano rencontre alors les dirigeants de Paramount Pictures, et constate que le projet demeure plus que vague dans leurs têtes
Face à l'énormité de la tâche qui l'attend, Stefano choisit de développer une intrigue en s'appuyant sur le scénario d'un film datant des années 1940. Il s'agit de "Voyage Au Bout De La Peur" ("Journey Into Fear") co-réalisé par Norman Foster et Orson Welles, et interprété par Joseph Cotten, Orson Welles et Dolores Del Rio. Dans cette production de la Radio Keith Orpheum (R.K.O.), Joseph Cotten incarne Graham, un ingénieur américain installé à Istambul, qui échappe à un attentat. Il réussit à s'embarquer sur un cargo en direction de Batoum. C'est à bord du cargo qu'il rencontre Josette, une danseuse française à laquelle il avoue sa crainte d'être assassiné. Un espion, également embarqué, réussit à capturer Graham.
Adapté d’un roman de Eric Ambler, le scénario fut co-écrit par Joseph Cotten et Orson Welles. Le film fut longtemps considéré comme une réalisation d'Orson Welles seul alors que son rôle fût davantage celui d'un superviseur, laissant la mise en scène à Norman Foster. En 1958, Welles déclarait aux « Cahiers du Cinéma » : « Durant les cinq premières séquences, j'étais sur le plateau, et je décidais des angles. Ensuite, je disais souvent où placer la caméra, je déterminais le cadrage, faisais un essai de lumière... J'ai donc en quelque sorte "dessiné" le film, mais je ne l'ai pas à proprement parler mis en scène. »
En prenant ce film comme point de départ, Joseph Stefano pense développer une série dont l'atmosphère doit être sombre et, où, dans chaque épisode, le héros principal voit les événements arrivés à lui, dernier aspect qui demeurera dans la série finale en plus du caractère dramatique des histoires. Afin d'étoffer le projet, Stefano conçoit le passé du Magicien, ainsi que ses motivations. Le travail terminé, Stefano constate, quelque peu stupéfait et dépité, que le studio a un point de vue bien différent du sien quant au concept. En effet, ses responsables souhaitent produire une série moderne et rythmée.
D'après Sutton Roley, réalisateur de 4 des 21 épisodes de la série, Bruce Lansbury voulait un héros "picaresque", c'est-à-dire, un justicier confronté à des situations périlleuses, mais qui parviendrait à se débarrasser de l'adversité avec grâce, élégance, séduction et une pointe d'humour. A ce titre, le générique du Magicien, avec ses couleurs flashy, et sa musique à la fois mystérieuse et entraînante, composée par Pat Williams, illustre bien ce que Bruce Lansbury avait en tête, en l'occurrence un concept bien éloigné de celui de Joseph Stefano.
La rupture devient alors inévitable, Stefano se retire du projet, pour céder sa place à Laurence Heath (collaborateur de longue date de Bruce Lansbury pour "Mission Impossible"), un choix qui va s'avérer capital quant à l'avenir de la série. La description que fait à l'époque Bill Bixby du personnage en est éloquente : "Le Magicien est un homme fortuné. Il a hérité de plusieurs centaines de millions de dollars sur un compte en banque suisse, un formidable magot que lui a légué son compagnon de cellule, un vieil homme au passé trouble, quand tous deux étaient emprisonnés en Amérique du Sud. Le Magicien se déplace à travers le monde dans un Boeing 737, appelé The Spirit, nom que porte également sa voiture, une Chevrolet de type corvette modèle 1974." Bref, nous sommes à des années-lumières du Magicien tel que le voyait Stefano, mais plutôt dans une série à mi-chemin entre l'espionnage et l'univers des détectives, avec un héros disposant de moyens colossaux, presque « jamesbondiens », si l'on peut user de ce néologisme, pour mener à bien ses opérations.
Du premier scénario signé Joseph Stefano, Laurence Heath ajoute l'emprisonnement d'Anthony Blake en Amérique du Sud, aspect quelque peu noirâtre par ailleurs pour une série qui se veut classieuse et rythmée. Le tout en s'appuyant sur la perspective de travailler avec Bill Bixby, le choix officiel des responsables de la production et de NBC, le réseau qui se préparait à diffuser "Le Magicien". Non seulement Bill Bixby était, lui-même, un magicien amateur, membre de l'Académie des Arts de La Magie, mais aussi une figure populaire de la télévision grâce à deux succès : "Mon Martien Favori" (1963/1966 sur CBS) et "The Courtship of Eddie's Father" (1969/1972 sur ABC), deux programmes peu connus en France. Le premier diffusé de façon anodine à la fin des années 80, le second demeurant inédit à ce jour.
Le pilote du "Magicien" est réalisé à la fin de l'année 1972, puis est diffusé le 17 mars 1973. Il bénéficie alors de bonne critiques dans la presse spécialisée et d'un taux d'écoute satisfaisant d'après l'institut Nielsen. Voilà pourquoi, à la fin du printemps de cette même année, le réseau NBC confirme que "Le Magicien" sera diffusée de façon hebdomadaire, le mardi soir. Cette annonce montre la confiance que suscite le programme surtout quand on connaît l'opposition à laquelle devra faire face "Le Magicien" dans sa future case horaire : "Hawaï Police d'Etat" et "Police des Plaines" sur CBS ! Rien que cela !
Laurence Heath et Barry Crane (tous deux choisis par Bruce Lansbury pour occuper le poste de producteur) souhaitaient donner à chaque épisode des moyens comparables à ceux accordés à un long-métrage. On constate que leur but était de procurer au "Magicien" un cachet comparable à celui de "Mission Impossible". La diffusion venait de cette dernière venait de s'arrêter au printemps 1973 après 7 années de présence au petit écran ("Mission Impossible" étant alors le parangon de la qualité télévisuelle de l'époque), ou bien encore de "Mannix" qui était diffusée depuis 1967, et dont l'audience ne faiblissait toujours pas.
Sans surprise, on remarque la présence de nombreux techniciens de grande compétence ayant déjà oeuvré sur "Mission : Impossible" et/ou sur "Mannix" et qui travailleront pour "Le Magicien" :
- Laurence Heath et Barry Crane bien sûr,
- Stephen Kandel (supervision des scénarios),
- Walter Brough (scénariste),
- Ronald Browne (directeur de la photographie),
- Lucien Hafley (responsable des décors),
- Dale Tarter (assistant de production).
Ajoutons à cette équipe chevronnée, des réalisateurs tels que Sutton Roley, Reza S. Badiyi et Paul Krasny qui ont tous travaillé sur les séries créées par Bruce Geller, et voici la série "Le Magicien" bien parée pour affronter public et critiques.
Toutefois, un premier écueil va vite se profiler à l'horizon : l'approche qu'a Bill Bixby de la série. Cet acteur, magicien à ses heures perdues et plutôt doué dans ce domaine, souhaite que les performances d'Anthony Dorian (nom donné au héros dans le pilote ensuite il changera de nom pour devenir Anthony Blake dans les 21 épisodes suivants, la seule explication étant celle d'une américanisation de son patronyme) soient filmées sans trucage afin de convaincre le grand public de la véracité des tours de magie effectués.
La chaîne NBC, qui pensait tout d'abord à la mise en chantier d'une série de facture plutôt classique, doit alors se ranger, contrainte et forcée, à l'avis de la star à laquelle l'avenir donnera raison : « J'exécute tous mes tours moi-même » déclare-t-il aux journalistes, « bien sur, je suis aidé par Mark Wilson (conseiller en magie pour la série) et par un ami, Larry Anderson, qui m'aide à les préparer jusqu'au moment où je les réalise à la perfection. Je ne suis pas aidé par les effets spéciaux et je suis capable de les réaliser en une prise. Le public peut donc voir que je ne triche pas. » (extrait du journal le Sunday News, en date du 30 septembre 1973).
LE MAGICIEN FACE A LA GREVE
Si "Le Magicien" a laissé une trace plutôt faible dans la mémoire collective, notamment en France où les rediffusions sont inexistantes depuis 1979, il en est un peu de même aux USA. En effet, la série fut faiblement suivie par les vraies amateurs de magie lors de sa première diffusion qui trouvaient que les numéros et tours proposés étaient peu intéressants (c'est la chaîne américaine SciFi Channel qui donnera au "Magicien" une audience plus conséquente et méritée lors des rediffusions des années 90).
L'autre raison qui explique que la série soit apparue décevante au yeux du public de l'époque, et qui constitue le second écueil de taille auquel les producteurs ont dû faire face, est liée aux intrigues. Les scénaristes, plutôt habitués aux intrigues policières et/ou d'espionnage, devaient parvenir à légitimer l'emploi de la magie dans le cadre des aventures de Anthony Blake.
Ajoutons à cette difficulté d'écriture, la grève organisée par le Syndicat des Scénaristes au printemps 1973, grève d'une durée de 4 mois, au moment de la pré-production de toutes les séries en chantier à l'époque, et vous conviendrez que "Le Magicien" n'a pas connu un démarrage facile malgré tous ses atouts initiaux. Qui plus est, quand on connaît l'importance de la première saison d'une série qui doit permettre de mettre en place tous les éléments afin d'installer un programme dans la durée...
Pour vous donner une idée du climat de l'époque, Laurence Heath, auquel on avait interdit toute participation à la série tant que la grève durerait, devait se contenter de conversations téléphoniques avec Bill Bixby, lui laissant de fait les mains libres (sa propre société de production, B&B Productions, ayant investi de l'argent avec Paramount pour le développement de la série).
Heath et Crane ne pourront se mettre au travail réellement qu'au début de l'été, moment du début du tournage des premiers épisodes, chacun faisant de son mieux pour maintenir un véritable esprit de collaboration malgré les retards pris et les divergences de point de vue entre la star et l'équipe de production. Le réseau NBC ayant prévu, de son côté, que le premier épisode soit programmé à partir du 02 octobre 1973.
Bill Bixby, avec le professionnalisme qu'on lui connaît, et une méticulosité remarquable, travaille alors d'arrache-pied sous la direction de Mark Wilson. Toutefois, son exigence de vouloir réussir les tours de magie sans trucage nécessite de nombreuses prises jusqu'à obtenir la bonne. Quand on sait qu'un épisode de 45 à 46 minutes (c'est la durée moyenne dans le cas du « Magicien ») requiert 5 à 6 jours de tournage, on imagine sans peine les dépassements de budget et les heures supplémentaires que devaient payer le studio. D'après Laurence Heath, le jour de tournage des scène de magie, l'équipe devait parfois travailler jusque minuit.
Une autre difficulté est encore et toujours liée à l'élaboration des scripts. En plus de l'opposition entre Bixby d'un côté et le duo Laurence Heath/Barry Crane de l'autre, écrire pour cette série est singulièrement difficile : "comment faire se rencontrer un magicien se produisant dans une boîte de nuit et un ou des inconnus le sollicitant pour qu'il leur vienne en aide ?" Ce constat, on le doit à Walter Brough, responsable de 4 des 10 premiers scénarios rédigés pour la série.
Quelle solution adoptée alors ? Par exemple dans l'épisode "Illusion of Terror" en faisant assassiner la petite amie de Anthony Blake (jouée par Brenda Benet). Ajoutons à cela, le fait d'utiliser les tours de magie pour triompher des méchants de service. Toujours dans ce même épisode, l'équipe utilisait le Hollywood Warehouse, un vaste hangar rempli de matériels "magiques", propriété de Mark Wilson à l'époque, pour le tournage de la séquence finale où Blake parvient à neutraliser deux gaillards aux allures patibulaires venus lui faire la peau.
LA DIFFUSION ET L'EVOLUTION DE LA SERIE
Pour le lancement du programme, NBC prend la décision de diffuser l'épisode "The Manhunters / Chasseurs d'Hommes" qui était le second à avoir été filmé au cours de l'été 1973. Assez curieusement, cet épisode, dirigé par Sutton Roley, est plutôt pauvre en effets magiques. Par contre, il est nanti d'une spectaculaire poursuite en ambulance pour laquelle le réalisateur avait choisi la façade arrière de l'Hôtel Ambassador à Los Angeles, poursuite au cours de laquelle l'investissement physique de Bill Bixby est impressionnant, le comédien prenant de sérieux risques en se plaçant sur le toit de cette ambulance fonçant à vive allure dans les vastes couloirs situés à l'arrière de l'hôtel.
Néanmoins, le problème crucial auquel se heurtent les producteurs vient de la concurrence du mardi soir à 21h. Jugez plutôt : "Hawaï Police d'Etat" sur CBS et "The ABC Tuesday Movie of The Week" sur l'autre réseau. Voilà pourquoi, afin de donner un coup de fouet salvateur à la série, Alan A. Armer remplace Barry Crane au bout de 5 épisodes. Armer provenait de l'écurie Quinn Martin pour lequel il avait produit "Le Fugitif" et "Les Envahisseurs" notamment. Quant à Barry Crane, il reviendra au "Magicien" en réalisant l'épisode 10 : "Ovation for Murder / Ovation Pour Un Meurtre".
Devant la caméra se posent également de nombreux problèmes. Le principal résidant dans le fait que le rôle dévolu à Keene Curtis s'avère bien plus faible en contenu et en intérêt dans la série que dans le pilote. Aussi, pour confirmer la pensée de Curtis, observe-t-on dans les 5 premiers épisodes que les interventions de Max Pommeroy, l'ami fidèle de Anthony Blake, sont limitées au strict minimum : recadrer l'histoire pour les spectateurs qui prendraient l'épisode en cours de route, et rappeler le passé du Magicien afin de justifier son combat contre l'injustice. On comprend mieux la frustration de Keene Curtis.
Sentiment que partageait à l'époque Marvin J. Chomsky, réalisateur du pilote, et de l'épisode « The Vanishing Lady ». Il était bien placé pour mesurer l'écart entre le Max Pommeroy d'origine et ce qu'il était devenu : un personnage plutôt falot. C'est pourquoi, après le tournage des douze premiers épisodes, Curtis expédie une missive aux producteurs afin de leur demander de mettre un terme à sa participation. Certes, cette attitude peut apparaître quelque peu égoïste à un moment, où, la série avait quelques difficultés pour définir un format adéquat et donc stabiliser son audience. Cela étant, on peut comprendre la frustration du comédien face à un personnage trop unidimensionnel. Lansbury et Heath répondent favorablement à cette demande, et Keene Curtis est remplacé par Joseph Sirola qui joue le rôle de Dominick à partir de l'épisode 11 et dans les épisodes suivants.
En janvier 1974, « Le Magicien » change de case horaire pour être proposé au public le lundi à 20h. Qui plus est, Bruce Lansbury opère une succession de changements qui modifient en profondeur la série au point de considérer que ce programme compte deux saisons distinctes :
- Tout d'abord, il remplace Alan A. Armer par Paul Playdon (scénariste à quatorze reprises sur "Mission Impossible" entre 1968 et 1974, et producteur associé de 21 épisodes de "Cannon" entre 1971 et 1972);
- Ensuite, il fait disparaître l'avion d'Anthony Blake (le premier choc pétrolier est passé par là et présenter un héros brûlant autant de kérosène par épisode peut apparaître immoral);
- Enfin, Lansbury insiste enfin pour que Mark Wilson, le consultant en magie, soit plus présent à l'écran, modifiant en cela le générique d'ouverture et intensifiant les scènes d'action notamment dans les épisodes "La Femme d'Acier" et "Le Dragon Perdu".
Terminons en précisant que même les titres des épisodes sont recadrés pour toujours commencer par la phrase ou expression suivante à partir du numéro 12 : "The Illusion of...". Quand on se souvient de l'excellent travail réalisé par Bruce Lansbury, en tant que producteur des trois dernières saisons de la série "Les Mystères de l'Ouest", dont tous les épisodes commençaient par l'expression "The Night of...", on voit aisément quelle était la provenance de son inspiration.
Cependant, l'ensemble des modifications ne change rien au destin du "Magicien" qui est annulé en mai 1974 après 22 épisodes. Rediffusée en soirée pendant l'année 1976, la série "Le Magicien" a fini par connaître un réel engouement, ainsi qu'une forme de reconnaissance, par l'entremise de la chaîne SciFi Channel qui a proposé l'intégralité des épisodes en 1993, 1994 et 1996. Quant à la France, que dire ?...
LES PERSONNAGES
Bill Bixby / Anthony Blake (voix française : Bernard Murat)
Né Wilfred Bailey Bixby, le 22 janvier 1934, à San Francisco, le futur Anthony Blake étudie la philosophie à l'Université de Bekerley en Californie. Puis, le futur comédien s'oriente vers des études de droit afin d'intégrer les milieux judiciaires. Toutefois, en participant à des stages de théâtre pendant l'été, il se découvre une vocation d'acteur. Mais, cela ne l'empêche pas de s'engager dans le corps des Marines au sein desquels il passera deux années.
Libéré de ses obligations militaires, Bill Bixby est engagé par un publicitaire de Detroit pour une publicité pour une marque de voiture. Puis, Bixby gagne ensuite Los Angeles et participe à ses premières séries télévisées telles que "Docteur Kildare" aux côtés de Richard Chamberlain et "La Quatrième Dimension" imaginée par Rod Serling.
Cependant, il lui faut quand même attendre 1963 pour connaître son premier grand succès avec "Mon Martien Favori" qu'il joue avec Ray Walston. Cette série sera diffusé jusqu'en 1966 sur CBS. Bixby enchaîne ensuite avec "The Courtship of Eddie's Father", entre 1969 et 1972. Le public français, lui, va surtout apprendre à le connaître une première fois avec "Le Magicien". Cependant, c'est "L'Incroyable Hulk" qui le propulsera au devant d'une notoriété internationale, entre 1977 et 1982.
Bill Bixby développera en parallèle une belle carrière de téléaste (c'est lui qui a dirigé en 1975 le dernier épisode de "Mannix"). Il faut alors souligner que l'acteur avait déjà fait ses premiers pas de réalisateurs à l'époque de "The Courtship of Eddie's Father" en dirigeant 8 épisodes. On lui doit également trente épisode de la série "Blossom" entre 1992 et 1993.
Frappé par une épouvantable succession de deuils familiaux, Bill Bixby a laissé l'image d'un professionnel exigeant. Mais aussi celle d'un homme affable, facile à vivre sur un plateau de tournage. Bill Bixby s'en est allé le 21 novembre 1993, terrassé par une longue maladie. Il est enterré à Hawaï.
Keene Curtis / Max Pommeroy
Né le 15 février 1923, Keene Curtis est diplômé de l'Université de l'Utah. Il affirmait avoir été découvert par Orson Welles alors que ce dernier mettait en scène une pièce de théâtre, "Macbeth". Puis, Keene Curtis remporte un Award en 1971 pour sa participation à la comédie musicale "The Rotschilds". Deux ans plus tard, il devient Max Pommeroy pour 10 épisodes de la série "Le Magicien", mais de profonds désaccords avec les producteurs quant à l'importance de son personnage l'obligent à quitter la série prématurément. Keene Curtis est mort le 13 octobre 2002, frappé par la maladie d'Alzheimer.
Joseph Sirola / Dominick
Joseph Sirola a intégré la distribution artistique du "Magicien" au cours de la seconde saison en remplacement de Keene Curtis. Alors âgé de 45 ans à l'époque, il joue alors le rôle de Dominick qui doit apporter un contrepoint humoristique au personnage assez sombre de Anthony Blake. Propriétaire du Hollywood Magic Castle où Tony a élu résidence en lieu et place de son avion. Puis, après "Le Magicien", Sirola a participé à de nombreuses séries dont "Arabesque". Pour conclure, on lui recense pas moins de 600 participations à des épisodes de séries ! Certainement, un record. Enfin, sachez que Joseph Sirola est décédé à New York le 10 février 2019.
FICHE TECHNIQUE DU PILOTE
Créé par : Bruce Lansbury
Producteur : Barry Crane
Assistant du producteur : Dale Tarter
Histoire : Joseph Stefano
Scénario : Laurence Heath
Directeur de la photographie : Robert Hoffman
Directeur artistique : Monty Elliott
Responsable de plateau : Wally Samson
Musique : Patrick Williams
Supervision musicale : Kenyon Hopkins
Supervision montage son : William Andrews
Supervision montage musique : Jack Hunsacker
Montage : Donald R. Rode, Larry Strong, Mike Vejar
Assistant-réalisateur : Ted Butcher
Casting : Betty Martin
Décors : Richard Freedman
Costumes hommes : Gerard Alpert
Costumes femmes : Glenita Dinneen
Maquillage : Tom Miller
Coiffures : Shirley Kirby
Effets spéciaux : Jonnie Burke
Effets visuels spéciaux : Cinema Research
Supervision de la post-production : James Blakeley
Mixages : Dominick Gaffey
Coordination des cascades : Whitey Hughes
Consultant pour la magie : Mark Wilson Son : Glen Glenn Sound
Un téléfilm produit par Paramount Pictures Corporation en association avec B & B Productions (1973)
FICHE TECHNIQUE DE LA SERIE
Créée par : Bruce Lansbury
Producteurs : Barry Crane, Alan A. Armer, Paul Playdon
Producteurs exécutifs : Laurence Heath, Jack Sonntag
Producteur associé : Ralph Riskin
Assistant du producteur : Dale Tarter
Supervision des scénarios : Stephen Kandel, Larry Brody
Coordination de l'équipe des scénaristes : David Chase
Directeurs de la photographie : Ronald W. Browne, Robert G. Hager, John M. Nickolaus, Frederick Gately
Directeurs artistiques : Jack F. DeShields, Carl Anderson, Jack Collis
Montage : Marvin Adelson, Mike Vejar
Musique : Patrick Williams
Montage de la musique : S. Martin Weiss
Assistant-réalisateur : Robert Gilmore, John D. Benson
Casting : Virginia Martindale, Martha Kleinman
Décors : Lucien Hafley, Barbara Kreiger
Responsable de plateau : Max Stein
Supervision de la post-production : James Blakeley, William O' Cairncross
Coordination des cascades : Whitey Hughes, Frank Orsatti
Cascadeurs : Charlie Picerni, Eddy Donno, Jim Burk, Dennis Cross, John Craig, Eddy C. Dyer, Glen Wilder, Bob Herron, Scott Walker, Jimmy Casino, Morton C. Thompson
Consultants pour la magie : Mark Wilson, Larry Anderson
Son : Glen Glenn Sound
Une série produite par Paramount Television pour NBC Television en association avec B & B Productions (1973/1974)