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Cobra Kaï : Karate Kid en mode inversé

Par Emmanuel Francq

Diffusée depuis 2018 sur « You Tube » en abonnement, "Cobra Kaï" a débarqué sur Netflix en août 2020. Une excellente nouvelle pour la faire connaître au plus grand nombre.

1984/2018 : Johnny Lawrence et Daniel LaRusso ont continué leurs vies dans une vallée de Californie. Johnny survit tant bien que mal comme homme à tout faire tandis que Daniel est devenu un riche vendeur de voitures. Quand un incident pousse Johnny a rouvrir le club de karaté « Cobra Kaï », Daniel ne voit pas du tout ce retour d’un bon œil. La vieille rancune refait surface et tous les coups seront permis.



Pas de spoiler, lisez la suite sans souci...

Pour les quinquagénaires lisant cet article destiné à toutes et tous, tous âges confondus, "Karate Kid" représente de bons souvenirs de leur adolescence du milieu des années 80. Une trilogie de films réalisée entre 1984 et 1989 par John G. Avildsen ("Rocky"). Evidemment, le succès arrivant avec le premier film, les suites n’étaient pas vraiment indispensables, la franchise s’essoufflant au fil du temps. Celle-ci touche le fond avec "The Next Karate Kid" (1994), navet de Christopher Cain, sans Ralph Macchio « remplacé » par Hilary Swank aux côtés de M. Miyagi (Pat Morita vient toucher son chèque). Notons encore un remake du premier film en 2010 avec le fils de Will Smith et Jackie Chan. Bof.

Dès lors, quel intérêt de produire une suite sous forme de série au format court ? Ne soyons pas naïfs, plus que la nostalgie destinée à appâter les « vieux fans » et en attirer de nouveaux, il y a toujours une histoire de fric qui motive Hollywood. On a poussé un « aïe » à l’annonce du retour du scénariste Robert Mark Kamen, déjà derrière la trilogie de films et "Gladiator" mais ensuite abonné aux productions inégales de Luc Besson ("Le 5ème Elément", "Le Transporteur", "Taken"). Le retour annoncé de Ralph Macchio (Daniel LaRusso) et William Zabka (Johnny Lawrence) nous semblait plus qu’improbable, chacun n’ayant rien tourné de marquant depuis la fin des années 80. Hormis quelques flashbacks issus des films, on ne retrouve hélas pas Monsieur Miyagi dans la série, Pat Morita étant décédé en 2005 à 73 ans.

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Un concept renouvelé

L’histoire de "Cobra Kaï" reprend donc 35 ans plus tard et la série ose refaçonner le héros des films. Ici, Daniel n’est plus le gamin sympa mais un arrogant et superficiel homme d’affaires, imbu de sa réussite professionnelle, alors que Johnny se révèle plutôt attachant. Si la série nous offre quelques beaux moments de confrontation, elle dépasse ce côté « testostérone » pour insister sur l’humanité des personnages. OK mais est-ce que la qualité est au rendez-vous ? Oui : la série fonctionne et plus encore, elle a l’intelligence de mélanger avec nuances le passé et le présent, s’adressant tant aux connaisseurs qu’au public actuel, ne connaissant pas forcément les films. Un bon patchwork d’hier et d’aujourd’hui, construit avec fluidité et cohérence.

La force de "Cobra Kaï" réside dans le fait d’avoir inversé les points de vue. On suit le « méchant » Johnny qui ne l’est pas vraiment au fond, portant secours à Miguel, un gamin malmené par une bande de jeunes. Par un curieux effet miroir, Johnny devient le « Monsieur Miyagi » de Miguel. Conscient qu’il peut se réparer en aidant ce jeune et redonner un sens à sa vie, il relance le club « Cobra Kaï » et retrouve le « peps » de sa jeunesse. Evidemment, la rancune à l’égard de Daniel LaRusso reste vivace et les deux vont se livrer une guerre par école interposée. L’affaire se corse quand le propre fils de Johnny, en conflit avec son père, devient l’élève de Daniel. Les conflits de générations évoluent sur fond d’amourettes et de combats entre ados, heureusement sans trop en rajouter dans la guimauve.

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Une qualité quasiment constante

La première saison se révèle excellente de bout en bout et supporte totalement le « binge watching » (5h00 si 30’ x 10 épisodes). La seconde salve approfondit les personnages et fait revenir un personnage emblématique, John Kreese (Martin Kove). Quel plaisir de savoir que tous les acteurs des films aient accepté de rejoindre l’aventure, soucieux de donner ses lettres de noblesse à la franchise.

Si elle passionne moins et marque quelques premiers signes d’essoufflement, la saison 2 recèle tout de même quelques surprises de taille, avec un « cliffhanger » quasi apocalyptique et insupportable (car la suite n’est pas encore disponible). Un personnage essentiel du premier film pourrait même revenir, au regard du final. Seul regret : la covid-19 a stoppé le tournage d’une saison 3 en préparation. Elle devrait arriver en 2021 d’après la dernière bande-annonce postée par Netflix sur « You Tube » qui a récolté 1 million 300 000 vues. Preuve qu’il y a encore un paquet de fans à travers le monde, anciens comme nouveaux. Un bon spectacle familial à voir.

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