Par Emmanuel Francq
Après des années d'attente, voici enfin l'introduction de la série. Autrement dit, un ensemble de 4 téléfilms, diffusés à l'époque par TF1. Il est à noter qu'ils furent rediffusés par la défunte La Cinq dans les années 80. LCJ éditions a eu la bonne idée de proposer un master haute définition, disponible le 11 septembre 2018 au prix de 35€.
Durant le festival SERIES MANIA en mai dernier à Lille, nous avons pu voir le pilote sur grand écran. La qualité d'image est tout simplement bluffante ! Le coffret en 4 DVD propose les 4 téléfilms de 90 minutes diffusés aux USA, avant le lancement de la série hebdomadaire (intéressante mais moins réussie). De surcroît, le tout sous un format 1 : 33 accompagné de la version française (Duffy était doublé par Pierre Arditi, eh oui !). Plus une version originale avec des sous-titres français.
LE PITCH
Mark Harris serait le dernier survivant de l'Atlantide. L’aspect le plus important de ce personnage ? Il est doté de mains palmées. Aussi, est-il est capable de nager plus vite qu'un dauphin. Qui plus est, Mark peut aussi descendre à des profondeurs où aucun submersible n'est allé. Bref, il est le dernier survivant de l'Atlantide. sans oublier qu'il est à la recherche de son passé. Mentionnons que, sur terre, pour autant qu'il ne reste pas trop longtemps hors de l'eau, il également doté d'une force surhumaine. Plus précisément, Mark Harris est capable de terrasser avec facilité ses multiples adversaires. D'abord testé par l'armée en vue de faire de lui la nouvelle arme protégeant les Etats-Unis, Mark finit par reconquérir sa liberté. Par la suite, il mène des recherches au fond des océans avec l'aide du Docteur Elizabeth Merrill (Belinda J. Montgomery).
LE SOUVENIR DE LA SERIE
Pour les plus jeunes d'entre vous, cette série a tout de la ringardise incarnée. D'autant qu'elle a déjà plus de 40 ans (1977/78). Elle s'inscrit dans le vintage kitsch et post-hippie « Golden sixties ». Il faut constater que c'est donc une série marquée par une vision foncièrement naïve mais sympathique des années 70. Une période où on pensait qu'on pouvait encore (un peu) faire bouger les choses.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, la première réaction sera sûrement « C'est quoi ce type bizarre dans l'eau avec son slip jaune ? ». Cependant, dépassez vos a priori et partez à la découverte de Mark Harris ! Vous pourriez vous surprendre à l'aimer. Même si elle fut un échec aux Etats-Unis (4 téléfilms et 13 épisodes), elle connut un grand succès en Europe et plus curieusement.... en Chine. Un pays féru d'êtres aquatiques aux pouvoirs étonnants. Pour l'anecdote, la série était tournée dans les studios MGM à Los Angeles (où elle avait pour voisins les fugitifs Logan et Jessica de la trop courte série de science-fiction "L'Age de Cristal").
Un an avant la saga familiale "Dallas" et Bobby Ewing, "L'Homme de l'Atlantide" marquait les débuts du fort sympathique Patrick Duffy. Dans cette série de science-fiction rappelant par moments "L'homme qui valait trois milliards" (un être spécial doté d'une force extraordinaire), le comédien livre une performance physique remarquable en homme-poisson (avec sa fameuse nage ondulatoire) tout en étant très attachant par son attitude d'enfant naïf, curieux de tout.
LES TELEFILMS
Dans le détail, les 4 téléfilms de "L'Homme de l'Atlantide" se présentent de la façon suivante :
"L'arrivée" nous invite à suivre les débuts de Mark sur terre. Le voici à la découverte du monde et sa confrontation avec le Mal incarné par le gouailleur Monsieur Schubert (Victor Buono, excellent comédien au répertoire shakespearien vu dans le "Batman" des années 60 et "Les Mystères de l'Ouest"). Que voici un excellent téléfilm. De surcroît, bien rythmé et rempli de suspense. Le tout emmené par les compositions musicales marquantes de Fred Karlin. Il est à souligner une mise en scène que l'on doit à l'excellent Lee H. Katzin.
"Les visiteurs de l'au-delà", second téléfilm signé Marc Daniels, voit Mark aux prises avec des êtres venus d'une planète aquatique. Il apparaît qu'ils ont pris la possession de corps humains. Bref, il est évident qu'ils sont animés de mauvaises intentions. Pourtant, moins réussie, et parfois risible, cette histoire parvient à nous intriguer en nous emmenant vers les origines possibles de Mark Harris. Donc, un opus divertissant sans plus.
"Les flammèches", 3ème téléfilm réalisé par Reza Badiyi, est excellent et flippant. Il emmène à nouveau Mark aux frontières de l'étrange avec de curieuses cellules venant de l'espace. Elles ont le pouvoir de prendre possession du corps des gens et de les rendre fous ! Durant une poursuite insensée, Mark manquera d'y laisser la vie. Le côté hippie est nettement marqué dans une scène où on voit Mark faire de la méditation en position du lotus au fond des océans !
"La disparition", dernier téléfilm mis en scène par Charles S. Dubin, voit le Docteur Merrill kidnappée par une étrange savant. Cette dernière a réuni tous les scientifiques importants sur une île. Tous sont maintenus dans un état de béatitude constante via des minéraux spéciaux. Alors, quel est son objectif ? Tout simplement, il s'agit de quitter la Terre pour les emmener vers un monde meilleur. Aussi, Mark doit-il trouver un moyen de l'arrêter... Il est à noter, dans le rôle de la « méchante » Dr. Smith, la participation de Darleen Carr. A ce sujet, les aficionados de la série "Les Rues de San Francisco" auront reconnu l'actrice jouant la fille de Mike Stone (Karl Malden) dans la série policière. Compte tenu de l'intrigue, cet ultime segment est acceptable sans plus. Dans tous les cas, en-deçà des précédents téléfilms.
CONCLUSION
Bref, l'édition de la série "L'homme de l'Atlantide" relève globalement du bel ouvrage à voir sans jugement. Comme on pouvait enfin s’y attendre, elle est enfin disponible dans une version restaurée digne de ce nom. Merci LCJ éditions, en attendant la série hebdomadaire prochainement.