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Calls : La série

Par Elisa Drieux-Vadunthun

 

Sueurs froides, inconnu, horreur et mystère, sont les mots qui selon moi peuvent être accordés à la série "Calls". Un programme au sujet duquel, nous vous proposons un retour sur sa diffusion et son importance tout au long de ses trois saisons.

"Calls", réalisée par Timothée Hochet, développe un contenu qui faisait beaucoup de bruits. Des bruits de respirations fortes, d’immeubles qui s’écroulent, d’avion qui s’écrase, d’un meurtrier qui fait craquer le parquet prêt à se jeter sur sa proie, le bruit du frottement des pieds sur une pelouse ou encore la bouteille d’oxygène de son partenaire qui indique qu’il serait préférable de remonter rapidement à la surface.

"Calls" fut à la fois surprenante et originale, car elle nous prenait au vif et nous mettait dans une situation qu’on avait l’impression de vivre au moment même où l’action se déroulait. On riait parfois, mais on pleurait aussi. De l’émotion, ça il y en avait, mais pas que pour nous, pour ces personnages aussi, tous derrière leur téléphone, essayant désespérément de joindre le 911 ou bien  un ami et/ou un proche.

serie-calls-2Ce qui rend les situations encore plus crédibles dans "Calls" est le soin pris par le réalisateur de conserver les dialogues en version originale. Si ce sont des anglais et/ou des espagnols qui sont au téléphone avec un français, ils parleront dans leur langue maternelle. Quel bazar me diriez-vous ! Ne vous inquiétez pas, le réalisateur avait pensé à tout...

Vous pouviez suivre la conversation en temps normal, car des sous-titres, même pour le français, se trouvaient sur l’écran en-dessous d’une LED de lumière sur fond noir qui correspondait au personnage qui parle. Dès qu’un personnage commençait à parler, une lumière s’allume avec son nom et des ombres, des lumières, des flashs ou autres, divaguent sur notre écran pendant la conversation. En entrée, vous étiez accompagné(e) de la date de l’enregistrement retrouvé, ainsi que l’heure et la localisation de l’enregistrement audio.

"Calls", ce sont donc des enregistrements téléphoniques ou audio retrouvés, qui datent de 1999 à 2028 ou plus. On essaie de comprendre ce qui a pu se passer. Des chasseurs de fantômes, des fous détraqués produisant des E.M.I (expériences de mort imminentes), des explorateurs de l’espace, un couple assistant à une catastrophe, le monde envahi par les extra-terrestres. Nous sommes à la fois dans le passé et le futur.

On ne sait pas où placer "Calls". On ne sait pas s’il y aura véritablement une fin (bien qu'elle ait été finalement proposée dans la 3ème saison). Ce que l’on sait c’est qu’il y a une histoire ou plutôt des histoires, qui abordent des thèmes très variés. C’est un peu, au final, comme une enquête policière. Au début, on pense que les histoires ne dépendent donc pas les unes des autres. Toutefois, très rapidement, on se rend compte du lien qui existe entre les épisodes, car bien sûr, dérouté par l’originalité de la mise en scène de cette série, on se raccroche au peu d’éléments que l’on nous donne : des lieux, des noms, le type d’enregistrement et des indices distillés à travers les sons et les dialogues de chaque épisode, etc.

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Mathieu Kassovitz - Crédit photo : Canal +

Nous voilà, malgré nous, comme des espions, des scientifiques dans leur laboratoire, s’attachant avec minutie à reconstituer l’Histoire, celle de notre planète ? « Pourquoi en sommes-nous là ? » demande l’un des personnages à la fin du dernier épisode de la première saison. D’aucuns diront qu’il n’existe aucun lien entre les épisodes de la saison 2, mais là aussi, c’est un leurre. Attention ! C'est une série qui se dévore très vite avec des épisodes d’une vingtaine de minutes.

Une mise en scène remarquable et originale domine l'ensemble. Pas facile à réaliser, mais elle fonctionne. La série "Calls" fait travailler notre imaginaire, alimente nos cauchemars et nos rêves, car seuls les dialogues des acteurs défilent sur notre écran. La bande-son, elle, vous transporte comme si vous étiez derrière ce téléphone ou ce dictaphone. Aussi, avec le recul du temps, je vous conseille de ne pas sous-estimer cette série, et son pouvoir sur votre imagination. À votre casque pour plus de sensations. Allumez votre télévision ou votre ordinateur.  Fermez la lumière et profitez de bons frissons avec "Calls". On vous retrouve dans 10 ans… ou plus !