Critiques d'épisodes

Les Evasions Célèbres, la série : L’esclave gaulois

Par Christophe Dordain

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Crédit photo : Télé Poche
Le scénario de l'épisode "L'Esclave Gaulois"

La Gaule en l’an 532. Childebert, Clodomir, Clotaire et Théodoric, les quatre fils de Clovis Ier, se disputent le royaume. Tout d'abord, Théodoric (Thierry), l’aîné et le plus puissant, rentre de guerre contre les Alamans avec la fille du roi vaincu, Yseut. Puis, pour exercer une pression contre ses frères, il prend comme otages les fils des sénateurs de Burgondie, dont le jeune Attale. Ce dernier est le fils du comte d’Autain. Toutefois, il est également le neveu de Grégoire. Celui-ci étant le très respecté évêque de Langres.

Cuisinier bon-vivant, conseiller et esclave dévoué du saint homme, Léon se propose de délivrer son neveu. Cependant, en échange de son propre affranchissement. Il se rend donc à Metz, séjour du roi franc, où il constate qu’Attale est quotidiennement humilié et maltraité par les barbares mérovingiens. Musclé, il corrige un des leurs.

Ensuite, il gagne le respect et bientôt la confiance du roi Thierry. Un monarque qu’il séduit par son beau-parler et initie aux délices de la cuisine épiscopale. Tandis que la cour des Francs se civilise sous son influence, il organise secrètement l’évasion d’Attale et de la belle princesse germanique Yseut. La fuite réussit. Reconnaissant, Grégoire de Langes affranchit Léon et bénit son union avec Yseut.

L'épisode "L'Esclave Gaulois", tiré de la série "Les Evasions Célèbres" (éditée par Elephant Films) est une saynète (haute en couleurs). Elle est inspirée d’un chapitre de L’Histoire des Francs de Grégoire de Tours (VIe siècle). Elle a donc été adaptée par Henri de Turenne et Jean-Pierre Decourt.

Le récit, conté par un Léon bonhomme et pince-sans-rire ("ce n’est pas toujours facile d’être évêque avec quatre rois sur le dos !") met en scène quelques personnages historiques. On retiendra notamment Saint Grégoire de Langres, dit aussi Grégoire d’Autun (v. 446-539). Mais aussi Thierry Ier (v. 485-534), guerrier brutal et cynique selon les chroniqueurs. Il était alors roi du nord-est du royaume des Francs et de l’Auvergne».

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Le cascadeur Lionel Vitrant en pleine action / Crédit photo : ORTF
A propos de l'épisode et de la série

A l'initiative de Roland Dhordain, cette série de prestige réunissait le gratin des comédiens français de l'époque. Tous étaient donc servis par les meilleurs spécialistes de l'histoire à la télévision comme André Castelot. Mais aussi par des réalisateurs qui étaient souvent de vieux routiers du petit écran comme Jean-Pierre Decourt, voire du grand écran comme Christian-Jacque.

C'est le journaliste Henri de Turennes, spécialiste des grandes rétrospectives historiques qui a signé le scénario de "L'Esclave gaulois". Une évocation qui replonge le téléspectateur au VIème siècle après Jésus Christ. En effet, nous sommes à une époque où les quatre fils de Clovis, qui vient de mourir, se partagent alors la Gaule.

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Henri Virlojeux et Jacques Fabbri / Crédit photo : ORTF
La critique de la série

"Les évasions célèbres", c'est petite histoire et roman-feuilleton ; ce qui ne manquerait pas de charme à mes yeux si la série était bien laite. Mais, les récits sont, pour la plupart, étirés, jusqu'au moment où il faut placer l'épisode de l'évasion. Celui-ci est alors enlevé à grande vitesse, comme pour compenser la minceur de l'intrigue. Quant à la réalisation, c'est de la confection industrielle. Mais pas à l'américaine, hélas ! Car, si les Américains fabriquent des feuilletons et des séries au contenu souvent indigent, ils font du bon travail technique.

Dans "Les évasions célèbres", on trouve donc des imageries ficelées à la diable par Christian-Jaque, vieux routier du cinéma. Pour lui, un télé-film n'est peut-être qu'un sous-produit. On trouve surtout - et c'est bien plus décevant - des épisodes signés Jean-Pierre Decourt. Ils sont sans style, tel cet "Étrange Trépas de M. de la Pivardière" servi samedi soir. Un fait divers du XVIIème siècle, bien étrange à l'origine (un crime sans cadavre et sans victime, l'évasion d'un bigame hors de sa première vie conjugale). Toutefois, devenu au petit écran une histoire confuse, ennuyeuse et bâclée. Une intrigue dans laquelle Louis Velle n'est décidément plus que son fantôme !

Jusqu'ici, Jean-Pierre Decourt n'a été vraiment inspiré que par "L'Esclave gaulois", histoire des temps mérovingiens (d'après Grégoire de Tours), traitée avec l'humour d'Astérix, dont Jacques Fabbri, dans le rôle principal, s'était visiblement inspiré. Et la reconstitution très approximative était un amusant spectacle pour faire passer le temps."

Jacques Siclier (Le Monde - 18 Avril 1972).

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Bernard Giraudeau et Jacques Fabbri / Crédit photo : ORTF
La distribution

Jacques Fabbri : Léon, Bernard Giraudeau : Attale, Michel Vitold : Théodoric, Jacques Balutin : Albéric, Guy Delorme : Ludovic, Guy Fox : Alaric, Henri Virlojeux : Grégoire, Loumi Iacobesco : Yseut, Malka Ribowska : Markofève, Nicole Elfi : Audovère.

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Crédit photo : ORTF
La fiche technique

Réalisation : Jean-Pierre Decourt
Producteur délégué : Cyril Grize
Directeur de la production : André Deroual
Secrétaire de production : Paulette Baudrillart
Administratrice de production : Jacqueline Doye-Gilbert
Consultant : Marcel Degliame
Directeur de la photographie : Louis Miaille
Décors : Robert Giordani
Assistant aux décors : Charles Finelli
Montage : Francine Grubert
Assistant au montage : Alain Robiche
Musique : Jean-Pierre Bourtayre
Premier assistant-réalisateur : Gérard Adeline
Cameraman : Noël Martin
Assistant-caméra : Pierre Charvin
Script-girl : Janine Martin
Régisseur général : Jacques Pignier
Assistant au régisseur général : Daniel Duchaufour
Régisseurs ensembliers : Louis Seuret, Jean Chaplain
Maquillage et postiches : Jean Pipard, Roger Chanteau
Créatrice des costumes : Georgette Fillon
Assistante pour les costumes : Jacqueline Serres
Accessoiristes : François Suné, Marcel Laude
Cascades réglées par : Guy Fox
Cascadeurs : Guy Delorme, Rico Lopez, Lionel Vitrant
Conseiller équestre : Paul Jean-Jean
Ingénieurs du son : Jacques Gérardot, Philippe Chassel
Mixage : Jacques Decerf, Jean-Jacques Compère
Co-production : ORTF / Société Nouvelle Pathé Cinéma (1972)

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