Par Clara Lefèvre-Manond
Des costumes pailletés pour une série peu scintillante. Sortie en début d’année sur la plateforme Netflix, la série "Spinning Out" nous plonge dans l’univers du patinage artistique de haut niveau. Au programme : teen drama et échec cuisant.
Créée par l’ancienne patineuse devenue scénariste, Samantha Stratton, "Spinning Out" met en scène Kat Becker, interprétée par Kaya Scodelario (les sériephiles sauront la reconnaître pour son rôle phare dans "Skins", c'était en 2007). En plein dans la vingtaine, après le traumatisme d’une vilaine chute, Kat a le choix, celui d’accepter ou non cette proposition en or : patiner en couple avec Justin, fils à papa au tempérament de feu.
Néanmoins, le scénario de "Spinning Out" va plus loin. En effet, en plus de devoir s’entraîner dans cette nouvelle forme de discipline, Kat doit gérer avec une mère bipolaire, des problèmes d’argent, les rivalités sur la glace (et aussi en dehors), les garçons et sa tendance à s'auto-mutiler, probablement liée à ses propres troubles bipolaires. Ça fait beaucoup pour une seule et même personne !
Avec toutes ces intrigues, on aurait tendance à croire que l’on ne risque pas de s’ennuyer… Mais que nenni ! Le septième épisode passé, c’est le décrochage complet. Vous me direz : “oh elle aurait pu faire un effort et regarder les trois autres !”, mais non. Alors oui, le rythme est là, les intrigues le sont également. Cependant, à force de trop vouloir en faire, on risque de se brûler les ailes. Et c’est le cas pour "Spinning Out" puisqu’à peine un mois après sa diffusion, Netflix a décidé de ne pas la renouveler.
Kaya Scodelario qui était si impressionnante dans "Skins", ne signe pas sa meilleure prestation avec cette série. Pour lui donner la réplique, on retrouve January Jones qui tient le rôle de sa mère, Carol. Ce personnage très intriguant dans la série (si ce n’est plus que Kat) peine malgré tout à nous convaincre. Alors bien que "Spinning Out" soit adressée à un public adolescent, il aurait été le bienvenu d’y ajouter un peu de profondeur. Pourtant, au terme du premier épisode, on voit en la série quelque chose de prometteur, avec ce côté un peu sombre représenté par les troubles des femmes Becker et les flash-backs. Pourtant, ça n’est que de courte durée. Les intrigues deviennent prévisibles et l’on s’ennuie rapidement.
La série est donc un divertissement efficace, au récit rythmé avec des personnages sympas dans l’ensemble. Pourtant, il manque quelque chose. Quoi ? De l’audace et des intrigues moins évidentes ? Peut-être. "Spinning Out" n’a alors pas réussi à convaincre (et on comprend pourquoi) et s’arrête donc au terme de sa seule et unique saison. Elle devient, comme les récents programmes Netflix : une modeste production à découvrir un dimanche soir d'ennui...