Par Sébastien Fosse
« Et si on découvrait un passage vers des mondes parallèles ? Et si on pouvait glisser vers des milliers d’univers différents ? Se retrouver la même année, être la même personne, mais que tout le reste soit différent ? Et si on ne trouvait plus le chemin du retour ? ».
PRESENTATION
Le concept
L’aventure de "Sliders" débute à San Francisco. Quinn Mallory, brillant étudiant en physique, mène d’étranges expériences dans son sous-sol. En tentant de créer une machine antigravité, il ouvre accidentellement un vortex. En l'espèce, un passage donnant accès à un nombre infini d’univers parallèles. Animé par la curiosité scientifique, le jeune homme, équipé de son invention, le minuteur, tente un voyage vers l’inconnu. Bien que tout semble habituel au premier abord, Quinn va constater qu’il n’est effectivement plus chez lui. En effet, le Mexique est devenu la première puissance d’Amérique ! Elvis Presley et JFK sont toujours vivants ! De surcroît, les voitures s’arrêtent au feu vert. Enfin, pire encore ! Sa mère attend un enfant du jardiner...
Puis, de retour dans son univers, Quinn souhaite poursuivre son expérience scientifique. Aussi, entraine-t-il dans son périple son professeur de physique à l’Université, Maximilian Arturo. Mais aussi sa meilleure amie, Wade Wells. Sans oublier, et par inadvertance, un chanteur, Rembrandt Brown. Mais, malheureusement l’expérience scientifique tourne mal. En effet, le groupe se retrouve rapidement perdu dans l’espace-temps. Le voici contraint de « glisser » de mondes en mondes, de manière aléatoire, dans l’espoir de retrouver un jour leur propre univers.
Sliders prend forme
C’est au cours de leur collaboration sur un projet de film intitulé "Messengers of Deception" pour Universal Studios que Tracy Tormé ("Star Trek : la nouvelle génération", "Odyssey 5") et Robert K.Weiss ("Dream On") vont développer les bases de ce qui deviendra "Sliders". « Je travaillais sur ce film avec Bob Weiss » explique Tracy Tormé. « J’attendais dans son bureau et il y avait un magazine avec deux terres, l’une à côté de l’autre. Je lisais à la même période un livre sur George Washington ». Cet ouvrage expliquait notamment comment ce personnage historique échappa de justesse à la mort durant une bataille. « Si une balle avait atteint son but, il aurait été tué » raconte Tormé. « Il n’y aurait eu ni révolution, ni Etats-Unis. Alors j’ai dit à Bob que j'avais une drôle d’idée pour une série. »
Les deux hommes vont rapidement se mettre d’accord sur un scénario, Robert K. Weiss souhaitant depuis longtemps exploiter le concept des univers alternatifs sur le petit écran. « Pendant des années je voulais faire une série sur les mondes parallèles » admet le co-créateur de la série. « J’étais un grand fan de "Au cœur du temps" (1966) et les quelques épisodes de "La quatrième dimension" (1959) qui traitaient de réalités alternatives m’avaient frappé. Avec les années, il y a eu quelques séries traitant du voyage dans le temps, mais rien sur les univers parallèles. »
Tracy Tormé et Robert K. Weiss conçoivent ainsi "Sliders" sur un ensemble d’uchronies, c'est-à-dire de relectures de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. L’épisode-pilote présente notamment aux téléspectateurs un univers où l’URSS a gagné la Guerre froide. D’autres scénarios, reposant sur ce modèle seront proposés dès la première saison.
Une allégorie
Les deux créateurs de la série voient ainsi rapidement dans ce concept une occasion d’apporter, de manière divertissante, un regard critique sur notre propre société. Une formule d’ores et déjà employée avec succès à la télévision par Gene Roddenberry ("Star Trek") et Rod Serling ("La Quatrième Dimension"). « Il faut voir "Sliders" comme une allégorie » explique Tracy Tormé au magazine Génération Séries en 2001. « L’allégorie est une manière puissante d’examiner une société en plaçant des histoires sur d’autres Terres. On s’en sort en montrant des choses qui en réalité sont des choses à propos de notre Terre et la façon dont on y vit. Je pense que j’ai souvent lutté contre le politiquement correct, dans presque tous les épisodes, en utilisant cette philosophie. »
La consommation de masse, les rapports hommes/femmes, les phobies, la téléréalité, font ainsi partie des thèmes exploités au fil des épisodes de la série. Remarquons que les sujet traités sont toujours poussés à l’exagération de telle manière à amuser le public et à le faire réfléchir aux éventuelles dérives qui pourraient menacées un jour nos sociétés.
Avec de l'humour
Dans ce contexte, "Sliders" se distingue d’autres programmes de Science-fiction en accordant une place prédominante à l’humour. « Dans sa conception originelle, et comme le prouve le pilote, l’humour était un des ingrédients caractéristiques de "Sliders" » explique Robert K. Weiss dans les colonnes de Génération Séries en 1999. « Tracy et moi pensions que ne pas se prendre au sérieux serait une des clés du succès de la série. Nous pensions que les différences de cultures des Terres parallèles était une source inépuisable de situations comiques. » Certains mondes explorés par les quatre « glisseurs » (Sliders en V.O.) dévoilent en effet aux téléspectateurs des situations pour le moins hilarantes.
Ainsi, dans l'épisode « Un monde sans hommes », les quatre glisseurs sont confrontés à une Terre parallèle victime d’une guerre chimique et composée uniquement de femmes. Les rares hommes valides sont enfermés dans des camps et utilisés comme géniteurs en chaîne ! L’introduction d’un « Monde de dinosaures » nous dévoilera, quant à lui, un univers parallèle où la société a banni le mensonge, en obligeant chaque individu à porter un collier infligeant une décharge électrique en cas de non respect de la loi ! Les réactions des quatre protagonistes à ses réalités alternatives contribuent eux-mêmes aux moments comiques de la série.
Une équipe de choc
L’un des atouts de "Sliders" repose d’ailleurs sur ses personnages principaux. Tracy Tormé et Robert K. Weiss ont en effet eu la bonne idée de réunir quatre individus que tout oppose, tant par leur caractère que par leur parcours. Si Quinn, Rembrandt, Wade et le Professeur se lient rapidement d’amitié, cela ne les empêche nullement d’exprimer quotidiennement de grandes divergences d’opinions tout au long de la série.
Chacun a ainsi son propre avis sur la glisse, sur les cultures rencontrées et les différents défis à relever. L’identification des téléspectateurs aux personnages est d’autant plus facilitée que seuls Quinn Mallory et le professeur Arturo sont des scientifiques. Le chanteur, Rembrandt Brown, et l’étudiante en poésie, Wade Wells, apportent un équilibre au groupe et soulèvent souvent des questions que peuvent se poser eux-mêmes les téléspectateurs.
C’est dans cet état d’esprit que "Sliders" sera présentée au grand public sur Fox Television à partir du 22 mars 1995 (et dès le 16 avril 1996 sur M6 pour la France). Chaque semaine, les glisseurs visiteront une nouvelle Terre, dans l’espoir de rentrer un jour chez eux...
FICHE TECHNIQUE
Scénaristes : Chris Black (12 épisodes, 1998-2000), Scott Smith Miller (8 épisodes, 1995-1998), Bill Dial (8 épisodes, 1998-2000), Tony Blake (7 épisodes, 1996-1997), Paul Jackson (7 épisodes, 1996-1997), Keith Damron (6 épisodes, 1998-2000), Tracy Tormé (6 épisodes, 1995-1996), Josef Anderson (5 épisodes, 1996-1997), Nan Hagan (5 épisodes, 1996-1997), David E. Peckinpah (5 épisodes, 1997-1999), Marc Scott Zicree (5 épisodes, 1998-1999), Jon Povill (3 épisodes, 1995-1996), Eleah Horwitz (3 épisodes, 1996-1997), Steve Brown (3 épisodes, 1996), Steve Stoliar (3 épisodes, 1997-1999), William Bigelow (3 épisodes, 1998-1999), Jacob Epstein (2 épisodes, 1995-1996), Richard Manning (2 épisodes, 1998) Tim Burns (2 épisodes, 1999-2000), Robert Masello (2 épisodes, 1999), Jennifer McGinnis (2 épisodes, 1999), Janét Saunders (2 épisodes, 1999)
Réalisateurs : Richard Compton (12 épisodes, 1996-1999), David E. Peckinpah (7 épisodes, 1997-2000), Jerry O'Connell (5 épisodes, 1997-1999), Reza Badiyi (5 épisodes, 1998-1999), Jim Johnston (4 épisodes, 1996-1997), Oscar L. Costo (4 épisodes, 1996), Vern Gillum (3 épisodes, 1995-1996), Paris Barclay (3 épisodes, 1996-1997), Jefery Levy (3 épisodes, 1996-1997), Adam Nimoy (3 épisodes, 1996-1997), Jeff Woolnough (3 épisodes, 1997-1999), Paul Lynch (3 épisodes, 1998-1999), Mario Azzopardi (2 épisodes, 1995), Allan Eastman (2 épisodes, 1996-1997), Robert M. Williams Jr (2 épisodes, 1998-1999), David J. Eagle (2 épisodes, 1999), Peter Ellis (2 épisodes, 1999), Robert A. Hudecek (2 épisodes, 1999), Guy Magar (2 épisodes)
Créée par : Tracy Tormé et Robert K. Weiss
Producteurs exécutifs : Robert K. Weiss, Tracy Tormé, John Landis, Leslie Belzberg, Jacob Epstein, Alan Barnette, David E. Peckinpah
Producteurs : Mychelle Deschamps, Chris Black, Richard Compton, Edward Ledding , Jerry O'Connell, Marc Scott Zicree, Paul Cajero
Thème musical : Stephen Graziano et Danny Lux
Musique : Dennis McCarthy, Mark Mothersbaugh, Anthony Marinelli
Montage : Casey Brown, Stewart Schill, Michael B. Hoggan, M. Edward Salie, Leon Seith, Tammis Chandler, Alan L. Shefland, Brian L. Chambers, Ron Spang, Bill Zabala, Benjamin D. Stokes, Paul Fontaine
Montage son : Kyle Wright, Robb Navrides
Directeurs artistiques : Décors: Natalie Pope, Debra Combs, Peter Hinton, Robert Davidson, Andrea French
Costumes : Karen Patch, Jacqueline Saint Anne, Barbara Inglehart, Susan De Laval, Christina McQuarrie
Assistants- réalisateurs : Suzanne Geiger, Robert M. Williams Jr, James Dillon, Richard Coad, David McWhirter, Mick MacKay, Bruce Humphrey, Julia Done, David D'Ovidio, Allan Harmon, Mark D. Currie, Richard Flower, Anthony Atkins, Wendy Peterson, Janet Van Etten, Tomaz Remec
Effets spéciaux : Mark Lilienthal, William H. Schirmer, Rory Cutler, David Simmons, Michael Blacklock, David Allinson, Ronald W. Mathews, Bill Kent, Mark Breakspear, Mark Ellis, Ken Stranahan, Eric Alba, Jim Finn, Mark Kochinski, Eric Barba; John F.K. Parenteau, Tony Stutterheim, John Allison, Robert D. Bailey, Susan A. Jones, David R. Hardberger
Coordinations des cascades : Gary Baxley, J.J. Makaro, Hubie Kerns Jr, Tony Morelli
Cascadeurs : Brian Avery, Yves Cameron, Alex Madison, Koby Azarly, Jennifer Badger, Katharine Edmonson, Brent Fletcher, Karin Silvestri, Mark Stefanich, Brian J. Williams, James Bamford, Stanton Barrett, Duane Dickinson, Bill Edwards, Tanner Gill, Corry Glass, Dave Hospes, David Jacox, Scott Leva, Jeff Mosley, Scott Nicholson, Chris O'Hara, Steve Rizzo, Jacob Rupp, Ally Warren
Production : St Clare Entertainement en association avec Universal Television (1995/2000)