Par Thierry Le Peut
Voici une série qui traite de l’espionnage sur le mode parodique et s’autorise la plus grande fantaisie. En effet, "Max la Menace", c’est son titre, compte encore parmi les « classiques » du petit écran, essentiellement grâce à son interprète vedette, Don Adams.
Merci Mel Brooks !
138 épisodes, répartis en 5 saisons, diffusés entre 1965 et 1970 (tout d'abord sur NBC, puis sur CBS), plus une tentative de résurrection dans les années 80. C’est à Mel Brooks, connu pour ses parodies cinématographiques, et son complice Buck Henry que l’on doit la naissance de l’agent 86, alias Max Smart, qui en anglais signifie à la fois « élégant » et « malin ». Un patronyme-antiphrase puisque l’agent 86 est tout bêtement le moins malin, le plus maladroit, le plus fondamentalement incapable des agents secrets. Ce qui est en soi une gageure.
Max travaille pour une organisation baptisée Control et dirigée par Le Chef. Bien que parfaitement incompétent, il réalise malgré tout l’exploit de damer le pion à l’organisation criminelle la plus terrifiante de la planète, connue sous le nom de Kaos et dirigée, elle, par un certain Siegfried qui consacra ses jeunes ans à oeuvrer pour le IIIè Reich. Max travaille souvent avec une femme, agent secret elle aussi, que l’on ne connaît que sous son numéro, le 99. Même si personne ne s’explique pourquoi, 99 est éperdument amoureuse de 86 et finira même par l’épouser, au cours de la quatrième saison.
Pas sérieux pour deux sous
On l’aura compris, "Max la Menace" prenait le contrepied des séries « sérieuses », à commencer par les "Agents Très Spéciaux" diffusés sur la même NBC. On y retrouvait des gadgets improbables tous frappés de l’esprit de dérision du programme, comme le téléphone-chaussure de Max, devenu un classique parmi les classiques. Aussi gaffeur que John Drake pouvait être rusé, Max Smart se sortait des missions les moins évidentes par son absence totale de professionnalisme et sa capacité à rebondir dans les situations a priori les plus désespérées.
Comme ses confrères cependant, il affronta une galerie de méchants truculents, le premier d’entre eux étant un nain machiavélique appelé Mr Big et joué par le même Michael Dunn qui allait causer tant de soucis à l’agent James West sous les traits du diabolique Miguelito Loveless dans la série-culte "Les Mystères de l'Ouest".
A propos de la diffusion en France
En France, c'est la case horaire du dimanche vers 13h15 qui fut finalement retenue pour le premier épisode proposé le 8 septembre 1968 sur la 1ère chaîne de l'ORTF. Bien évidemment, un tel choix aura alors donné à "Max la menace" une grande exposition au public français. De surcroit, le doublage assuré par Guy Pierauld (Don Adams) et Jean Violette puis Jean Berger pour Edward Platt, fera beaucoup pour la popularité du programme en France. Enfin, sans oublier l'incontournable Roger Carel qui doublait Bernie Kopell.