Par Emmanuel Francq
Présentée en première mondiale et en compétition officielle (au NOUVEAU SIECLE à Lille ce dimanche soir 29 avril), "American Woman" pouvait laisser craindre le pire. Soit un nouveau "Desperate Housewives". Soit un sous "Sex & the city" à la sauce 70's. D'autant que la série marque le retour à l'écran d'Alicia Silverstone. Elle fut la star éclair en 1996 de la comédie "Clueless". Mais aussi la Batgirl du piteux "Batman & Robin" avec George Clooney et Arnold Schwarzenegger.
On ne l'a d'ailleurs plus trop vue dans nos contrées même si elle n'a jamais cessé de bosser. Heureusement, on peut supposer quelque chose de meilleur en voyant le nom au générique de l'excellent producteur John Wells ("A la maison blanche", "Shameless", "Southland", "Animal Kingdom").
Le pitch ? En 1975 à Beverly Hills. Bonnie Nolan est un mère au foyer dans un quartier de luxe. Elle découvre que son mari la trompe, elle le jette dehors. Désormais, c'est elle qui élèvera ses deux filles, en pleine préadolescence. Las, la police arrête son ex, impliqué dans une escroquerie à l'investissement. Comment va-t-elle faire pour subvenir aux besoins de ses proches alors qu'elle n'a plus un sou ?
On aurait pu croire à un drame larmoyant et laborieux mais le créateur John Riggi a fait le choix de plutôt jouer sur la comédie à tendance dramatique. Plutôt que de s'apitoyer sur le personnage, Riggi nous la montre dans diverses situations que subissaient les femmes à cette époque (accostée au volant par deux lourdauds qui la prennent pour une prostituée alors que ses deux filles sont à l'arrière, regardée de haut par les banquiers et les policiers, ...). La reconstitution d'époque a été bien pensée et réalisée (fringues kitsch et criardes, rouflaquettes et pantalons pattes d'éph' de rigueur, bagnoles, décors).
La Warner a choisi de nous présenter les 3 premiers épisodes de cette « dramedy » sympa. Elle a été réalisée dans un format court (des épisodes de 20 à 25 minutes). L'ensemble accroche assez bien. Parce qu'il n'est pas uniquement réservé aux nanas puisque les hommes peuvent y trouver leur compte. N'allez pas non plus croire que c'est un plaidoyer féministe en faveur de la femme américaine des années 70. C'est plutôt à un voyage à la conquête de l'indépendance d'elle même que nous convient les producteurs. Un périple teinté d'humour et d'auto-dérision. Certaines situations paraissent tellement absurdes vues de nos jours. Pourtant, c'était il n'y a pas si longtemps
"American Woman" pourrait bien se tailler un beau succès à venir. En effet, sa vedette principale a plus d'un tour dans son sac. De surcroît, elle a eu le bon goût de garder un visage nature (comprenez sans injection de botox ou de collagène, assumant ses rides). On n'a pas été déçus ! On sera au rendez-vous pour la suite (il reste encore 9 épisodes sur 12 au total) dans quelques mois à la maison.