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Kepler(s) : Un enquêteur tourmenté

Par Emmanuel Francq

 

Présenté en première mondiale dans la section séries françaises du Festival Séries Mania de Lille, "Kepler(s)", avec Marc Lavoine, marque son retour, après "Crossing Lines", dans une série policière.

Lors d'un raid mené à Paris, Kepler abat un truand d'une balle en pleine tête. Souffrant du syndrome de dissociation des personnalités, le policier se fait soigner avant d'être muté à Calais. Reprenant le travail et devant composer avec un supérieur autoritaire, Kepler enquête sur la mort d'une lycéenne. Son corps a été retrouvé dans un camp de migrants. Sur le terrain, il doit faire équipe avec la jeune flic Alice, inexpérimentée mais décidée...

Les flics tourmentés à la "Wallander" sont à la mode ces dernières années. En quoi cette série apporte-t-elle du neuf alors ? Ici, l'originalité réside dans la personnification des personnalités multiples, les « démons », qui hantent Kepler. D'où le (s) après son nom. Nous voyons une espèce de brute derrière des barreaux dans un décor nocturne bleuté. Cette brute représente la colère que Kepler cherche à maîtriser dans sa prison intérieure. Un peu lourd comme procédé mais pourquoi pas ?

Marc Lavoine apporte une belle épaisseur à son personnage en sachant laisser « parler » les silences. Pas de gueulantes, quelques regards, un calme impressionnant l'habite. Sa belle voix grave contribue à le rendre crédible. La mise en scène de Frédéric Schoendoerffer, fluide et maîtrisée, met en valeur les paysages de cette série tournée en région Hauts-de-France (avec le soutien de Pictanovo). L'actualité des migrants imprègne chaque image. Par contre, Lavoine se voit desservi par sa partenaire à l'écran, Sofia Essaïdi, dont on sent qu'elle a du mal à habiter son personnage, se résumant à « nerveuse agressive / passive boudeuse ». Un peu agaçant à la longue... 

En définitive, au terme de la vision des deux premiers épisodes, l'ensemble paraît suffisamment accrocheur pour avoir envie de voir la suite.

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