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Au nom de la loi, la série : Sa diffusion en France

Par Thierry Le Peut

 

C'était en 1963 !

En France, "Au nom de la loi" a commencé sa carrière deux ans après son interruption aux Etats-Unis. C'était donc le 25 mai 1963, le samedi soir à 20 h 30 soit au même horaire que dans son pays d’origine. La série fut un immense succès. Ainsi, 26 épisodes seront-ils diffusés jusqu’au 16 novembre 1963, sans respect pour l’ordre de diffusion originel.

Moins de quatre mois plus tard, le 7 mars 1964, le chasseur de primes est de retour pour six mois sur la première chaîne. En 1966 il passe sur la deuxième chaîne. Puis, Josh Randall revient à la première en décembre 1973 dans le cadre de la fameuse émission "La Une est à Vous" (devenue "Samedi est à Vous" en janvier 1975). Cette dernière proposera 24 épisodes. Le tout dernier étant diffusé le 19 juin 1976.

Jusqu’en 1981, de nouveaux épisodes seront diffusés sporadiquement. Soit un total de 79 épisodes doublés pour 77 finalement diffusés. Il faudra attendre quelques années encore pour voir les derniers inédits. Ce sera sur Canal Jimmy entre 1993 et 1995. Un « retour » dû en grande partie à la colorisation de la série. Un procédé qui aura permis la découverte par un nouveau public. Une méthode dont a bénéficié aussi "Zorro", autre classique de l’époque.

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Copyright : CBS Television / StudioCanal
L'importance du doublage

Par chance, Jacques Thébault (également la voix française de Robert Conrad et de Patrick McGoohan) double tous les épisodes depuis le premier, « Le journaliste », diffusé en mai 1963, jusqu’au dernier, adapté quelque trente ans plus tard. C’est lui aussi qui doublera Clint Eastwood dans une série western de la même époque. Ce sera "Rawhide", diffusée pour la première fois en France en juin 1986 par Canal +.

La même voix française pour deux icônes du cinéma ! Toutes deux ayant débuté au même moment à la télévision. Toutes deux symbolisant l’un comme l’autre le héros dur et solitaire de l’Ouest... On a déjà souligné en effet la parenté existant entre Josh Randall et le rôle qui fera la renommée de Clint Eastwood devant la caméra de Sergio Leone.

La série vue par la presse

L’arrivée de Josh Randall en France fut saluée différemment par la « grande presse télé » et par la « grande presse » tout court. On lisait ainsi dans Télé 7 Jours : « A la télévision [...] on est resté au western tout en action et en pétarades. "Au Nom de la loi", le nouveau feuilleton du samedi, et son héros, Steve McQueen, un « chasseur de primes » qui ne se sert pas d’un colt mais d’une carabine au canon scié, parviennent même à apporter un peu d’air nouveau dans un genre bien rebattu. »

Jacques Siclier, dans Le Monde, est plus réservé : « Voici qu’arrive, plus tôt que prévu, Josh Randall dans "Au Nom de la loi". Héros très américain par sa profession de « chasseur de primes » qui n’a pas d’équivalent chez nous, son allure et ses manières le feront passer sans doute pour un cow-boy nouvelle vague. L’acteur Steve McQueen a le visage pâlot d’un grand enfant naïf et un peu têtu. Rien de la virilité conquérante de Gardner McKay, le capitaine Troy, pour qui tant de coeurs soupirent... Au vrai, dans cette première aventure qui n’est ni très originale ni tellement bien réalisée, le personnage attachant était plutôt Michael Lipton, le journaliste. Mais cela peut changer. »

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Copyright : Télé 7 Jours
L'apothéose

Télé 7 Jours contribua à la popularité de la série en consacrant plusieurs couvertures et plusieurs articles à la « star » Steve McQueen. Un comédien que la France avait découvert au cinéma dans "Les Sept mercenaires". Le « clou » de cette promotion eut lieu le 17 septembre 1964. En effet, l’acteur, invité par le magazine, participa à une grande fête organisée au Ritz en présence du Tout-Paris.

Deux jours plus tard le magazine rendit compte de cette soirée dans son n° 235 tiré exceptionnellement à 1.500.000 exemplaires. Apothéose de la soirée : la vente aux enchères de la fameuse Winchester de Randall. Elle fut adjugée à Gilbert Bécaud pour 15.000 francs aussitôt reversés au Mouvement pour les Villages d’enfants.

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